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8 mars 2008 6 08 /03 /mars /2008 14:06
Notre grand et vénéré sage (dixit Joel) avait vu juste. Rien de tel qu'une sortie dans nos montagnes réunionnaises pour se projeter vers  notre futur défi Népalais.

C'est donc en ce dimanche 2 Mars que notre équipée, renforcée pour l'occasion de quelques éléments A2Riens, s'est décidée à "jeter l'ancre" à proximité du sommet du Maïdo pour une destination lointaine : le gîte du Piton des Neiges via Roche Plate, 3 Roches, Marla, Taïbit, Cilaos, le bloc.

Belle balade en perspective avec pour copains de course, nos sacs lestés d'environ 6-8 kg, histoire de se rapprocher davantage de notre escapade Himalayenne. C'est donc les yeux un peu piquants et le froid qui nous transperce la cuirasse que nous nous sommes élancés, Joel, Line, Flore, Stef, Dan, Flo, Nico, Stef2, Yan et votre serviteur vers 5h du mat depuis le Maïdo. Descente technique donc prudente puis premier ravito à Roche Plate. Tout va bien, les batons de marche nous soutiennent, le peloton s'étire et se reforme au gré des caprices de la nature. 

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Arrivée à 3 roches où la traversée de la rivière s'annonce périlleuse mais se déroule au final sans encombre. Petite accélération de nos dalons du jour (je crois reconnaître Dan et Flo) pour regagner Marla. Grosse pause pique nique où nous décidons de séparer notre groupe. Les "éphémères" souhaitant rebrousser chemin pour éviter la remontée du Maido de nuit, les "fossiles" prenant courageusement la direction du col du taibit. Ascension face Nord, très accessible et surtout très courte. Stef2 se prend à avoir des fourmis dans les jambes et place une accélération qui laisse Yan sans voix (nous verrons plus tard qu'il en retrouvera le bougre !). A l'arrière, les filles escortées de leur moitié préférée commencent à sentir les effets des brides de leur sac, et donc, se sentent quelque peu émoussées... bridées si je puis oser (Attention, Flore, c'est contagieux !). 
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Point de rassemblement au bas du col pour discuter de la stratégie à adopter... Tout va bien pour les 7 dalons, le soleil est au plus haut, la crème est de rigueur. Yan, Stef2, que nous appellerons Stéphane, et moi même décidons de partir à l'avant pour gagner le gîte un peu plus tôt, histoire de se reposer et de se doucher.
Montée vers la roche merveilleuse puis oh surprise, nous appercevons au loin une silhouette dégingendée, nul place au doute, il s'agit de Joel. Mais comment a-t-il fait ? Hélico, planeur, voiture ? c'est de la triche. Je sens notre Yan énervé, d'autant que j'impose à mes camarades une pause nokienne, histoire de pouvoir mieux glisser dans les airs. Yan fulmine : "Bon, tu l'as fini ce sandwich ?" (sous entendu : qu'on lui fasse bouffer son outrecuidance au vieux !). Ok, c'est f... même pas le temps d'achever ma phrase que notre leader presse le pas dès le début du bloc. Pour ceux qui connaissent la topo, je vous laisse imaginer les dégâts... Les cuisses brûlent, la vision se voile, les poumons explosent et yan s'envole. Notre course poursuite dure une dizaine de minutes puisque Yan semble avoir présumer de ses forces et surtout, ses grosses séances d'entraînement accumulées lors des semaines précédentes pèsent. Il ralentit, nous attend et opte pour une solution collective. Stephane nous passe les bidons de flotte, je ravitaille la troupe et ... je m'égare ! On monte "au train" mais sans être un TGV ce train là fonctionne plutôt bien. Nous prenons un grand plaisir, paysage somptuieux, soleil chaleureux et ... (un peu plus, je m'endormais) Joel en point de mire à quelques encablures du sommet. Il en a sous la semelle le bougre, dur dur de faire la jonction.
Arrivée au gîte "au pur bonheur" (c'est comme ça qu'on devrait l'appeler), une douche, des affaires chaudes et du repos. Derrière, les choses ne se passent pas aussi bien, les filles tentent de s'arracher à leur packtage, Stef nous fait une implosion en voulant lui aussi se la jouer "cours après Jo que je m'y brûle !". 2 bonnes heures supplémentaires seront nécessaires pour rallier l'arrivée mais énorme coup de chapeau aux filles, aussi blanches que des linges et prêtes à "remettre le couvert" dès l'instant où elles se sont attablées autour d'un bon rougail saucisses.
ça ronfle, ça pète, ça étouffe... 15 dans une chambrée de 10 m2, on en a soupé ! résultat : trop de méthane inspiré durant la nuit et un mal de tête effroyable. Je refuse de croire au mal d'altitude. Départ à 4h15 pour redescendre le bloc (nous refusons l'idée de gravir le Piton, pas assez de temps pour prendre le dernier bus de 17h15 au Maido). Les articulations sont douloureuses, la tête dans le sac mais le moral au beau fixe. Pas de café à Cialos, on continue pour arriver tranquillement au Taibit. Là, on avait prévenu, on se calme. Yan menotté, et jo à l'arrière pour éviter aux éventuels avions de le chatouiller, nous restons sereins. 1h20 pour gravir ce col, et beaucoup de plaisir à admirer les 3 Salazes. Redescente en souplesse pour une pause casse croûte de 35' environ. Le groupe se reforme, tout va bien, il est 11h, Marla s'éveille (à vous d'imaginer la musique). 
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3 roches puis Roche plate sous un soleil de plomb et quelques petites embardées, histoire de nous rassurer. Line vole (une condition physique à s'en faire couper le souffle), Flore gère et  "la joue"  zéro ravitaillement. Pas besoin de nouveaux pneumatiques ou de refaire les niveaux, elle a le compas dans l'oeil pour passer sous les délais du bus balai. Dernier regroupement général à la brèche puis, explosion de la bande pour une montée à la "vas y que je donne tout ce qui me reste". Rapidement, je me trouve isolé avec Yan qui me lance un "on y va tranquille, finissons sur un truc cool pour garder du plaisir". Oh oui, lançais-je avec soulagement mais encore une fois, Yan allait me surprendre. En effet, je commettais deux grosses erreurs d'appréciation : 1èrement, le Maido est son jardin secret, il l'adore, et s'il n'était Alsacien, on pourrait penser qu'il ait grandi à flanc de cette paroi... Secundo, Jo échoua lamentablement à sa mission en laissant passé un petit poisson qui joua des coudes en fin d'ascension pour nous dépasser et finir d'énerver mon petit Yan. 1h05 avec 8 kg sur le dos et 23 heures dans les pattes, ce fût le temps qu'on m'accorda pour gravir ces presque 800m de déniv + au crépuscule de notre expédition...
Stephane, Line, Jo, Flore et Stef nous rejoignèrent quelques minutes après pour regagner le bus de 17h15. Deux journées extraordinaires où nous avons pu effectuer une répétition générale avant notre périple Himalayen.
Du pur bonheur avant de l'extase en barres.

A bientôt pour de nouvelles aventures et nouvelle standing ovation pour nos deux amazones.


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