Face à la folle aventure que vous avez vécue ensemble, cher(e)s ami(e)s A2Rien, je me sens bien petit et ose à peine glisser ce bout de récit, au milieu de vos photos de sommets « himalayesques »…
Il y a un mois, le frère de René, Claude Barthelon, qui habite la banlieue grenobloise et qui m’avait accueilli fort chaleureusement lors de mon arrivée, me propose de récupérer son dossard pour ce trail de début de saison, une mauvaise entorse le forçant à y renoncer.
J’accepte bien volontier, d’autant plus que cette course m’avait déjà titillé lorsque nous habitions sur Aix les Bains. Mais à l’époque, 50 bornes me semblait totalement hors de portée.
J’ai donc 1 mois de préparation devant moi… Hum un peu juste, d’autant plus que je n’ai que très peu rechaussé mes trabucco depuis…. un certain GRR 2007. Pour couronner le tout, le mois d’avril correspond à mon stage en charpente… ou les journées de 10 heures sous la neige et la pluie réduisent considérablement ma volonté de sortir courir une fois mon cul posé sur la chaise de la cuisine.
Quelques footing & des sorties peau de phoque en altitude les week end précédent seront mon unique entraînement. Je ne sais pas du tout où j’en suis. La saison de ski, et les montées- descentes d’échafaudages m’ont fait prendre des tours de cuisse, mais niveau endurance, c’est l’inconnue complète.
Je me pointe donc ce dimanche matin à 7h dans ce village de Voglans, à proximité immédiate de Chambéry. Je me sens un peu seul. Depuis maintenant 3 ans, je m’étais habitué à préparer et vivre à plusieurs nos rendez-vous sportifs.
Une amie de chambé passe à l’impromptu m’offrir des croissants, bienvenus compte tenu du réveil précoce pour venir de Grenoble, gentille surprise, merci Sarah.
Le départ est donné à 8h, me place en queue de peloton. J’entends des discussions tournées autour de l’état délicat des sentiers sur le Plateau du Revard, ou la neige recouvre encore une bonne partie du parcours. On verra bien.
Départ hyper rapide, sur un terrain on va dire très… « roulant » ,o) (tu vois le genre Nico ?)
Je remonte rapidement jusqu’à l’avant poste, me surprends même à doubler… DAWA ! Quelle foulée ! régulière, sereine…
Moi je suis taquet, comme d’hab’, je ne garde rien sous la semelle. Au pied du Col du Perthuiset, les grosses difficultés commencent. Je pensais pouvoir récupérer en marchant dans la montée. Quenini !! Cette montée ressemble… à la montée du Maido via Sans Souci, c’est à dire « roulante » !! Donc obligé de courir !! 1400m de deniv d’un coup tout en trottinant, ca change du rythme réunionnais. DAWA me repasse et je colle à son allure, jusqu’au sommet. La haut, les cuisses en feu et le souffle court, je craque et laisse filer le beau champion.
Sur ce plateau situé à 1400 m, réputé pour son enneigement et ses pistes de ski de fond, la neige est encore bien présente en sous-bois… et change complètement la donne ! On s’enfonce jusqu’aux genoux, les appuis sont précaires, glissants, foireux, les chevilles vrillent et les gamelles s’enchaînent. Un peu galère, mais après tout, c’est ça des courses en pleine nature ! faut savoir se faire à toutes les conditions. J’imagine qu’au Népal, la neige, vous avez du en bouffer bien plus que ça !!
La descente continue, je maintien l’allure. Puis le fond de vallée arrive, avec son plat, sa chaleur… je suis cuit cuit cuit, cassé vidé. Il reste 5 kilomètre. J’envisage de finir en marchant. DAWA me repasse, et m’encourage. Toujours un mot sympa. Lui, il a gardé son allure du début, sa foulée légère et régulière… pffffiou, un monde d’écart…Je continue en petite foulée chaloupée. Le manque d’entraînement, de sorties longues se fait cruellement sentir.
Je termine en 4h50.
Aux anges.
C’est incroyable ce qu’une simple course peut nous faire souffrir, nous enrichir, nous transcender…
On attend vos récits !! à vos claviers !!