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3 juillet 2008 4 03 /07 /juillet /2008 15:31
Vous avez fait montre d'une grande sagesse et d'une patience digne de Bouddha en personne. Aussi, je vous livre l'opus II de notre folle aventure au Népal, relatant les 3 jours de marche de liaison précédent la course :

L'AMT et ses préliminaires...


 

BIRETHANTI (Alt 1 080 m) - GHANDRUNG (Alt 1 967 m), Lundi 14 Avril, 18h30

 

 La voilà, notre première marche ! De liaison, certes, mais marche quand même. Depuis le temps qu'on voulait se dégourdir les pattes... Tout a démarré ce matin à bord d'un petit avion d'une trentaine de places qui nous a emmené à POKHARA . Le vol s'est déroulé sans appréhension, excepté une vilaine erreur commise par notre commandant de bord qui a opté pour un atterrissage musclé. Mais votre serviteur a fait preuve d'une grande maîtrise de soi pour ne pas s'en offusquer !
Une heure trente de bus plus tard , nous rallions BIRETHANTI pour nos premiers pas sacs au dos et « mirettes et écoutilles » en position « extra on ». Puis, après avoir parcouru quelques centaines d'hectomètres dans ce pays hostile, nous optons pour un arrêt au stand, privilégiant le ravitaillement aux performances. Restaurant fort sympathique et de qualité mais proposant un service un tantinet longuet... 2h plus tard donc, nous voilà tous sur le droit chemin, le buste courbé mais le pas certain pour une marche d'environ 4h qui nous conduit vers GHANDRUNG.
La météo est mauvaise (pluie, vent), nous offrant des conditions franchement pas rigolottes (mais après tout, est-on venu ici pour se marrer ?). L'arrivée au lodge intervient peu avant la nuit, le premier briefing estampillé B.P. fait suite à notre excellent premier repas, le ton est donné, l'AMT 2008 semble sur de bons rails !

 

 


















GHANDRUNG (Alt 1 967 m) – DOBHAN (Alt 2 540 m), Mardi 15 Avril, 17h40

 


 

  Je suis « emmitoufflé » dans mon duvet tel un esquimau dans son igloo après notre deuxième marche de liaison, la plus rude, et longue de plus de 6h. Il fait froid (si, si !) et surtout ça pleut, ça grêle et un peu plus haut (là où nous irons demain), ça neige. Notre caméraman préféré, Fabien le bien nommé (tant ses traits sont proches du Fabien national, Barthez celui-là), nous expliquait 3 jours auparavant que la pluie ne s'invitait qu'exceptionnellement à l'AMT en cette saison... disons alors que 2008 semble un peu différent des millésimes précédents car le temps est absolument exécrable, l'orage gronde et les derniers marcheurs encore sur les sentiers doivent trouver le temps long... et humide.


















Nous nous inquiétons pour la montée du lendemain qui doit nous conduire au camp de base du MACHHAPUCHRE situé à une altitude proche des 3 700 m et à coup sûr recouvert de neige. Fort de ces craintes justifiées, j'ai des difficultés à trouver le sommeil, l'excitation monte de plusieurs crans. Je pense à Cécile, aux enfants, aux parents... ils me manquent déjà !

 





DOBHAN (Alt 2 540 m) – MACHHAPUCHRE BASE CAMP (Alt 3 700 m), Mercredi 16 Avril, 13h50,


Eh bien voilà, mon record d'altitude vient de « tomber » : 3 700 m soit plus de 600 m au-dessus du toit de La Réunion; ça fait tout drôle ! Je n'ai pas résisté au plaisir de m'arrêter à une buvette en compagnie de Flore et Stef pour sabrer la bouteille de ... coca (désolé, on fait ce qu'on peut à cette hauteur là, et puis gare au vertige). L'huissier n'a pu être présent pour l'homologation du record, j'espère que la fonction de Stef et que le serment de Flore suffiront ! Qu'importe, le bonheur est ailleurs.


Je suis maintenant recroquevillé dans mon duvet Vallendré (décidément, ça va devenir une habitude) guettant le moindre signe « avant coureur » du mal des montagnes du coureur... Maux de tête, nausée, essoufflement, tout est suspect, tout devient prétexte à l'inquiétude. Non, rien de rien, non, je ne souffre de rien me surprends je à fredonner.

Il faut dire que l'étape du jour fût des plus reposantes. Le rythme choisit m'a permis, outre la séance photo imposée par notre gourou, de bien « imprimer » le paysage (voyez plutôt les clichés : du très grand NEPAL).


17h10,

Je reprends la plume pour relater un deuxième événement : après l'altitude, c'est la NEIGE qui s'invite au rendez vous de l'AMT 2008. Depuis maintenant une vingtaine de minutes, ça tombe sans discontinuer, c'est magique, féérique, AMTique. Le contrôle médical prévu à 16h se fait toujours désiré, j'attends fébrilement qu'on frappe à la porte. Toc, toc ! Ok, nous nous rendons. Bilan plutôt mitigé : plus de 100 battements / minute, plus de 16 de tension mais une saturation en O2 de 84%. Les chiffres se veulent rassurants, pas moi ! Le visage fermé et l'inquiétude à 99%, je regagne ma chambrée pour me préparer au pire : la montée à 5h du mat' vers l'Annapurna Base Camp et le coup de pistolet de cette AMT 2008...






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commentaires

G
Je viens de recevoir un couriel pour que je lise l'opus III de Sébastien, mais impossible d'ouvrir le blog, il y a erreur... Est-ce pour tous les autres la même chose ?
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M
Super ce début de récit que je viens de découvrir avec un peu de retard en retrouvant l'adresse de ce blog ! Ca donne des envies d'Himalaya (mais pas au même rythme que celui qui a du être le votre...). J'attends la suite avec impatience... J'ai cependant déjà eu quelques échos sur vos performances... chapo bas !
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G
Merci Seb pour ce récit, j'ai hate de lire la suite, je suis dans les starting block: j'ai arrimé mon bonnet A2R, amaré mes lacets, ajusté ma polaire et ciré mes aprés ski; vivement le départ...te voilà digne d'être sacré grand reporter, ce qui pour les intimes A2Riens que nous sommes, n'est pas une surprise mais une reconnaissance de tes talents..j'attends l'opus 3 avec des fourmis dans les doigts d'pieds. Gene
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