A2R à l’ISALO RAID 2008
La participation au Raid de l’Isalo auquel je pensais depuis quelques temps s’est concrétisée avec la décision de passer nos dernières vacances dans l’Océan indien, à Madagascar. 21 jours de vacances dans la grande île avec comme point d’orgue le raid de l’Isalo (en tout cas pour moi mais pas forcément pour Cécile !).
Après une semaine de taxi brousse, de train et surtout de découverte des paysages et de la population malgache, nous arrivons à Ranohira, porte d’entrée dans le parc de l’Isalo et point de départ de la course, le jeudi 24 juillet en fin d’après midi. Le temps de trouver une chambre d’hôtel et nous nous retrouvons pour le briefing d’avant course avec Jean-Marie en chef d’orchestre. Une cinquantaine de coureurs sont inscrits, une bonne moitié de locaux, quelques réunionnais, des vazas et une délégation de l’ambassade des Etats-Unis.
Le vendredi nous profitons de notre journée libre pour faire une ballade « mora mora « de 6 heures dans le parc permettant de voir les sites les plus connus : la piscine, la cascade des nymphes, les piscines noire et bleue. Tout ceci me met l’eau à la bouche et il me tarde de découvrir plus complètement ses splendides paysages. Le repas du soir n’est pas vraiment idéal puisqu’après ½ heure d’attente, j’ai quand même pu avoir un plat de pates mais la portion était plus que congrue. La suite le confirma.
Le départ est donné à 2 heures du matin dans un village de Ranohira désert. Avec 50 participants, il n’est pas question de bousculade et après quelques minutes je me retrouve déjà seul dans la savane. Les 37 premiers km se situent sur un plateau en herbe et sur une bonne piste de sable. Il est donc tentant de dérouler en trottinant d’autant que le température est idéale (15°). Le deuxième ravitaillement après 26 km de course se trouve dans un village et là, surprise : tous les habitants sont assis devant leur case enveloppés dans des couvertures, les yeux grand ouverts mais aucun mot, aucun geste ; une impression très particulière. Après un premier passage de rivière, j’arrive au premier bivouac qui marque la fin de la piste et l’entrée dans le massif de l’Isalo. Il est 6 heures et le jour commence à se lever timidement. Les gens du village nous ont préparé une soupe de pate et du riz dans la marmite sur le feu de bois. 37 km en 4 heures, un démarrage sur les chapeaux de roue et je me sens des ailes pour attaquer la montagne.
Nous rentrons à ce moment au cœur du massif de l’Isalo et nous ne retrouverons un accés routier et des habitations que 50 km plus loin à quelques km de l’arrivée. Quelques inquiétudes donc en pensant à un possible problème physique et aux difficultés d’évacuation que cela représenterait, mais la beauté et le caractère sauvage du site compensent très largement ceci.
Le sentier se déroule sur des paysages variés dans une nature très tourmentée enchaînant montée dans des canyons pelés, descentes sur des dalles, longues traversées sur des plateaux à la végétation herbeuse longeant des gorges profondes à la flore luxuriante, passage en forêt. Les ravitaillements, tous les 8 à 10 km sont tous situés dans des endroits splendides au bord d’une rivière dans une forêt ombragée. Ils seront d’autant plus les bienvenus qu’à partir du 45ième km, j’ai commencé à avoir des difficultés d’alimentation, plus rien ne voulait passer et en me forçant , je réussissais alors à avaler en ¼ d’heure une malheureuse barre ou tube de gel. Ma forme variait alors au gré des apports énergétiques que je pouvais ingurgiter.
Un grand merci au passage aux ravitailleurs qui ont du transporter à pied sur 30 km pour certains, gamelles, tentes, eau …
Malgré un très net ralentissement du rythme, je sortais du massif de l’Isalo à la tombée de la nuit (18 h) après avoir doublé quelques raideurs épuisés. Mais quelques km avant l’arrivée, je suis interpellé par un vigoureux « allez René » venant de l’arrière et doublé tambour battant par un jeune guide malgache du parc avec qui j’avais discuté dans les premiers km de la course. Il me semblait alors déjà bien fatigué et je pensais que la suite allait être pour lui un long calvaire !
Le clou de ce magnifique parcours est une arrivée dans le village de Ranohira, très animé à l’occasion de sa fête annuelle et toute la gentillesse et la sympathie des malgaches se manifestent une nouvelle fois.
Une destination que je vous conseille donc sans aucune réserve pour votre raid extra réunion de 2009.
René