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30 octobre 2006 1 30 /10 /octobre /2006 13:45

 

 

 

 

C’est la fin de l’année 2005, je décide le pari fou du doublé pour la prochaine saison, l’ultra trail du Mont Blanc et le grand raid de la Réunion avec pour objectif de confirmer ma 10éme place du GRR 2005, en posant la barre d’être encore dans le top 10 sur l’une de ces deux épreuves.

Beaucoup de personnes m ’avertissent de cette folie mais rien à faire ces deux lignes d’arrivées sont ancrées dans ma tête, je décide aussi de faire un début de saison avec un plan d’entraînement sur deux mois, ce qui n’est pas dans mes habitudes, alors je fais appel à Bruno HEUBI pour cadrer et travailler ma résistance. Je suis également rentré dans une association de raiders « A2R, Association Raid Réunion », comme moi des malades de l’endurance et amoureux de la montagne Réunionnaise.

 

 

 

UTMB 2006  

 Après un super accueil pendant les 3 jours qui précède la course, je me présente sur la ligne de départ bien préparer et peut être trop mentalement, beaucoup de logistique, le voyage, et un retour en métropole express d’une semaine, alors que pour mes trois enfants c’est la rentrée de classes, restés à la Réunion avec ma femme. C’est le départ je prend un rythme normal tout vas bien je tiens mes temps de passages, les Houches, col de Voza puis les Contamines une ambiance de folie, du jamais vu. Je pointe dans les 50 premiers et je pense que je peux ralentir un peux, c’est aussi mon premier point d’assistance personnelle avec des gens formidables. Je repars et je comprend très vite que le ventre décroche, il ne veux pas, puis plus rien ne passe, j’entame la montée du Bonhomme déjà au mentale, mes temps prévus s’envolent le moral tombe le bruit de tous ces bâtons  qui tapent le sol  résonnent en continu. Le sommeil deviens une envie et j’envisage de dormir à Courmayeur une heure pour aviser de la suite. Le jour ce lève dans ma descente sur cette ville d’Italie et c’est mon 2éme point d’assistance, je prends mon sac, me change puis Yannick LEGROUX un copain de l’association viens me secoué pour repartir au plus vite après un petit ravito café et fruits (pas mes habitudes en course).

 

 

 

Donc je reprends cette route pour Chamonix qui me semble impossible, je marche depuis longtemps et je me dis que cela peut repartir, rien n’est jamais fini. Je m’alimente comme je peux n’importe comment du moment que cela rentre, du café, thé, coca, pain, saucisson. Je prend des nouvelles au refuge Bertone de la tête de la course et j’apprends avec joie que le Réunionnais Oulédi est dans la bataille, je doit être classé dans les 200 et mon objectif de 25h s’est transformé en finisher avec le risque de manquer le prochain le GRR deux mois plus tard si je ne récupère pas bien.

Le sommeil m’appel de plus en plus fort alors je m’accorde 5 minutes d’arrêt, allongé dans les herbes au bord d’un sentier Italien, il fait beau le paysage est magnifique, le massif du Mont Blanc est immense et j’imagine Chamonix loin derrière. Fini de rêvasser je ne suis pas venu ici pour planer, la route et encore très, très longue, je m’accroche et  repars toujours en marche active jusqu’à la descente sur Arnuva ou je reprend une petite, petite foulée, des rencontrent éclaires avec des gens pleins de gentillesse les bénévoles, les coureurs tous ici pour réussir. Arrive un autre mur le grand col Ferret, je suis obligé de m’accorder un deuxième sommeil de 5’, Danielle Séroc me double et m’encourage à prendre le train avec elle, je lui dit que c’est pas possible je suis encore dans un gros passage dans le blanc.

Réveille et pénible ascension, l’idée d’arrêter à la Fouly est très pressente, je bascule pour  la plus longue descente de la course en alternant marche et foulée la plus légère possible, deux ou trois kilomètres avant la Fouly je retrouve Danielle qui m’annonce son arrêt au prochain point, alors que moi je reviens sur ma décision et envisage Praz de Fort ou Champex, puis c’est le déclic la machine remarche je suis en petite foulée sur un beau sentier qui me conduit à Praz de Fort, toujours en petite descente avant de remonter sur Champex que je gagne assez facilement. Gros point d’assistance avec une nouvelle fois Yannick LEGROUX et ses parents pour m’encourager, arrêt de 15 minutes, je prend aussi des nouvelles de mes copains en course, Sébastien LESAGE est dans le top 100 et Stéphane LARDENOIS tiens bien sa route.

  

Je reprends la route pour les deux dernières difficulté, Bovine et les Tseppes altitude supérieur à 2000m, la météo se dégrade et j’aimerai passé ces 2 sommets de jours si possible. Je reprends du plaisir dans la course en découvrant aussi la technicité des sentiers qui ressemblent beaucoup à ceux de la réunion. Vent pluie et froid au sommet de bovine au menu, terrible dès que je m’arrête à un ravito je tremble comme une feuille, donc je n’ai pas le choix il faut faire tourner la machine, ensuite les Tseppes que j’amorce toujours dans un bon rythme, la nuit tombe au milieu de cette montée toujours dans le même style que Bovine, sur ces deux bosses j’ai du reprendre une centaine de places au classement, le moral est bon jusqu’à Vallorcine ou on m’annonce « allez Thierry il te reste que 3 heures de course », j’avais carrément mal étudier cette partie du tracé ou l’on pense trop facilement que c’est fini à cet endroit. Je gère le coup avec un coureur apparemment V2, les discutions nous font oublié quelques instant notre route sur Cham. Argentière je pose la question, ou est le col des montets, on me réponds que c’est passé, ouf mais je n’aperçois toujours pas les lumières de Chamonix dans la nuit, patience, je prends encore quelques place dans le sentier et je finirai quasiment en allure 2 sur la partie route avec mon frère Laurent venu spécialement de Dijon avec sa petite famille pour vivre l’événement, mes parents sont présent aussi, venu de Vendée pour mon arrivée à 1h00 du mat.

Heureux d’avoir fais ce tour du Mont Blanc en 30h08 ce qui deviens mon record de temps de course, je suis classé 127ème avec tout de même le sentiment qu’il manque le dessert, mes 25 heures envolées dans mes rêves,  mais bon il me reste une deuxième chance, le GRR et profiter des deux derniers jours en famille au régime Savoyard.

 

GRR 2006

 Nous sommes dans la semaine qui précède le départ et j’entame l’affaire assez décontracté avec une préparation réduite par rapport à l’édition 2005, cette diagonale des fous et pour moi une course que j’ai vraiment dans le cœur, la tête et les jambes. Et puis à J-1 je rencontre Karine HERRY et son mari Bruno TOMOZYK qui analyse en deux ou trois questions précises ma contre performance à l’UTMB (mal au ventre), puis me donne la solution net de brut au sujet de mon hydratation et alimentation pendant l’effort. Il me reste à digérer tous ces précieux conseils. Le reste de la journée et en compagnie d’une partie des membres de notre association, ma femme et mon fils Donovan, petite sieste l’après midi de quinze minute puis je commence à m’isoler en m’allongeant au bord de la piscine du gîte avec mon lecteur mp3, Metalicca « nothing else matters »en boucle et de la techno, mes pensées sont je l’avoue sur le podium, puis je me raisonne en me disant qu’il faudrait que cela craque devant car il y a vraiment du grand monde sur le terrain. Le repas du soir arrive nous sommes une douzaine à table au menu soupe, pâte, jambon et compote sans se « goinfrer », dernières vérification de nos sacs il est 20h30, et direction le lit pour un départ de la course à 1h00 du matin et un réveil à 22h30, le sommeil ne viendra q’une dizaine de minute mais très réparateur le reste c’est un peux de la relaxation et prépa mentale. Petit déj, thé et gâteau  de Yann puis nous prenons tous ensemble la route pour le départ situé à une petite dizaines de kilomètres.

 

 

 

 

 

 

 

Départ

Contrôle des sacs et je ressort du parc puisque je suis invité à me placé en élite sur la ligne de départ, la meute est lâchée, je suis dans les 10 sur un rythme assez facile, aucun favoris n’est devant et aux environs du PK 5 alors que la route commence à grimpée tranquillement, bizarrement je suis en tête sans forcer et personne me suis, premier ravito c’était prévu je ne prend rien. PK 11 environ Christophe JAQUEROD me double je ne bronche pas vu le client, je lui dit qu’il est devant et je reste une cinquantaine de mètres derrières. Deuxième ravito je fais le plein de ma poche et les choses sérieuse commence avec le sentier qui relit basse vallée à Foc foc la crête du volcan 2300 m d ’altitude, nous sommes à présent un groupe de 4 avec Christophe JAQUEROD, Wilfrid OULEDI, Patrick ELISABETH et moi, en plaisantant Wilfrid OULEDI motive la trouve, Christophe JAQUEROD lui demande si il veux des galets dans son sac et moi je lui demande de prendre le mien. Après deux heure de course Wilfrid OULEDI accélère et part seul devant,  je reste derrière Christophe JAQUEROD, Patrick ELISABETH décroche quelque peux, je pense être toujours bien, puisque j’arrive à parler sans problème, au bout d’environ 20 minutes je commence à ressentir le froid, je suis en cuissard et maillot manches courtes, alors je décide d’accéléré légèrement, Christophe me laisse filé à la rencontre de Wilfrid OULEDI que je rattrape à la sortie de la végétation environ 1800 m d ’altitude. Je me cale dans son rythme et lui donne des infos sur nos poursuivants, je reste une dizaines de minutes avec lui puis je reprends la tête de la course seul  sans me mettre dans le rouge. J’aperçois l’éruption volcanique dans le fond de la nuit c’est magique il est environ 4h30 du mat lorsque j’atteins le ravito de Foc foc il fait environ 0 degrés et il me reste 7 kilomètres de terrain presque plat mais très accidenté avec des roches volcanique qui ne pardonne pas en cas de chute, j’ai une frontale un peux faible et je recherche beaucoup le balisage dans un petit brouillard, je commence à croire à un passage en première position au volcan je suis au bord des larmes les frissons l’emportent sur ma raison, je sais que tout le monde vas pensé que je suis grillé mais je m’accorde ce plaisir tant pis si je décroche je finirai ce grand raid , mon passage au poste du volcan seul est chargé en émotion, à l’approche de ce poste je suis ébloui par les lumières des photographes et caméra que je ne calcul pas je cherche directement ma femme, mon fils et l’équipe de ravitailleurs Bérénice et Valérie pour refaire le plein et repartir.

 

Le volcan

C’est la surprise pour beaucoup de me voir ici, j’ai frappé, avec un temps de 3h49, 31kms et 2300d+, ce qui n’est pas si rapide que cela comparé aux années précédentes. A la sortie du poste je retrouve Bruno TOMOZYK qui me donne encore de précieux conseils, je pense qu’il me prend pour un vrai fou en partant de cette manière. Puis je reprend une foulée avec quelques signaux dans les mollets, des petites crampes, il fait encore noir, je décide de lever le pied en attendant le jour dans une demi heure, c’est Patrick ELISABETH qui me reprend, je cherche à le suivre en trébuchant deux fois, c’est un autre signal je le laisse partir devant, petite ascension de l’oratoire sainte Thérèse le jour se lève. Passage au piton Textor, ma femme me dit de me calmer, je lui donne mes gants et réponds de ne pas s’inquiéter je me sens très bien et que je vais ralenti mon allure. J’avance sans jamais regarder derrière et me fixe des étapes, la prochaine est mare à boue avec sac assistance au PK 50. Je dois être dans un grand jour, pourvu que cela dure longtemps.

Mare à boue

Je pointe deuxième à ce poste je me dirige vers le ravito et réclame mon sac, le directeur de course est présent et je sens qu’il y à un problème, aucun sacs n’est encore arrivés. Je prends un gros coup et jure dans ma tête pour ne pas sortir de ma course. Ce qui veux dire que jusqu’au prochain point avec mon assistance perso à Cilaos PK 68 avec la montée de Kerguelen, je dois tourné à l’eau et quatre gels qu’il me reste, donc réduire mon allure avec un gros risque d’hypoglycémie. Avant de repartir je réclame une casquette pour remplacer celle qui était dans mon sac au directeur qui se débrouille pour me rendre ce service. Avec tout cela j’ai perdu une dizaines de minutes, Vincent DELEBARRE est passé devant moi et j’amorce l’ascension peux confiant, Christophe JAQUEROD me reprend à son tour, je n’ai pas de téléphone et demande si il en a un après avoir expliqué mon cas, afin d’avancé mon ravitailleur perso en bas de la descente à mare à Joseph. Christophe est désolé comme moi il fait l’impasse sur cet équipement. Wilfrid OULEDI passe devant aussi, je suis dans une allure assez tranquille je gère et rumine. Christophe ERCEAU vainqueur de l’Ardéchois me passe aussi, même demande que je formule, un téléphone qu’il me donne bien gentiment, pas de chance la poisse à cet endroit pas de réseau, Christophe ERCEAU est désolé pour moi et me propose 2 ou 3 gels et me lâche, l’esprit trail est bien présent chez les grands coureurs aussi.

 

 

 

Je suis donc classé en 6, puis viens Dawa SHERPA, on restera une quinzaine de minutes ensemble à parler de la course. Arrivé presque au sommet un point de contrôle avec la croix rouge ou je fais une pause en réclamant toujours un téléphone, miracle le réseau passe et j’appel ma femme pour faire avancer le poste du ravitailleur qui est Sébastien LESAGE 76ème UTMB 2006 et qui reconnaîtra bien ma galère. Poste de ravito et contrôle à Kervegen toujours une bonne ambiance, Denis BOULLE le directeur de course m’encourage à tenir. Une petite soupe et je prend la descente périlleuse, 800m D- en 3 kilomètres, j’assure mes appuis sans accoups, j’ai très peux d’amorti sur les chaussures que j’ai choisi pour la première partie, des Flyroc, je sais je suis fou mais j’avais testé l’affaire sur une grosse sortie et puis je suis en coureur assez léger, 67 kg.

Voici ce poste de mare à Joseph je retrouve Sébastien LESAGE avec une boisson déjà prête dans une bouteille pour remplir ma poche à eau et m’hydrater correctement, quelques gels que je glisse dans mon sac et nous repartons ensemble jusqu’à Cilaos en traversant la ravine de bras de Benjoin. Sébastien LESAGE  me suit et nous parlons tactique de course, il me rassure aussi en me disant que je suis bien, je prend aussi des nouvelles de nos coureurs de l ‘assoc.

 Cilaos

Nous arrivons à Cilaos. Sébastien LESAGE me donne mon sac avec ma deuxième paire de chaussures des hardrock, avec ça je passe en limousine pour affronter le cirque de Mafate. Ravito rapide et je quitte mon compagnon en route pour le col du Taibit.

 

 

 

 

 

 

C’est avec Dawa que je me retrouve dans la descente de cascade bras rouge sur un petit sentier ou des touristes que Dawa SHERPA klaxonne en sifflant comme un oiseau pour qu’ils se rangent sur le coté. Nous traversons la ravine sans manquer de se rafraîchir en s’aspergeant d’eau sur la tête et les jambes, il est 9h00 et nous sommes en plein soleil pour la première partie du col du Taibit, j’augmente mon hydratation. Dawa SHERPA prend des bâtons de fortune et m’encourage à suivre le rythme, je le décroche mais il est toujours à ma vue. Ravito de la route d’ilet à corde je le rejoins et une complicité s’installe. J’aperçois aussi pour la 3ème fois depuis le départ  sur un point de passage accessible en voiture, un collègue de travail qui a mordu à cette diagonale et me suit en supporter. Deuxième partie de cette montée je me retrouve seul dans une allure de marche active avec appuis des mains sur le bas des cuisses et c’est à 200m du sommet environ 2000 m d ’altitude que j’ai la forme en doublant Patrick ELISABETH qui m’indique une douleur à son genou, nous basculons ensemble dans le cirque de Mafate, (endroit ou j’adore m’entraîné), il y a un parfum spéciale ici et des gens très accueillant.

 

Mafate

Petite descente vers Marla, Patrick ELISABETH ne suit pas et je retrouve Dawa SHERPA au poste de ravitaillement pour une petite soupe, du sel un verre de coca et je repars dans la foulée de Dawa SHERPA direction le site des trois roches puis le petit village de Roche Plate ou je retrouve avec 30 minutes d’avance sur mon tableau de marche, Stéphane LARDENOIS , Dany GRONDIN et Laure des membres de l’assoc, il sont remontés à bloc et assure mon ravito comme des chefs, j’apprends avec déception l’abandon de Yannick LEGROUX mon coéquipier ce qui signifie que le classement par équipe c’est terminé. Stéphane LARDENOIS m’accompagne jusqu’à la brèche environ 2 kilomètres, prend quelques photos dans mon effort puis il repart regagner son poste.

 

 

 

Les kilomètres s’enchaînent et j’ai l’impression d’avoir pris un train, je fais ma route, aucun passage à vide ou fatigue ne viennent perturbé ma détermination quel bonheur mais il y a encore du chemin, et prochaine étape c’est l’école de l’ilet des orangers ou je retrouve toujours le grand Dawa SHERPA, Denis BOULLE et toujours présent et nous encourage à accrocher le podium.

Descente jusqu’à l’ilet des lataniers puis c’est la passerelle pour la nouvelle boucle dans Mafate, c’est un mur qui se dresse devant nous et il fait toujours chaud. Prochain ravito grand place l’école quelques 300 m de dénivelé plus haut, je suis toujours avec Dawa SHERPA lorsque nous arrivons à ce poste et il m’informe que sa poche à eau est percée, je le dépanne en lui donnant un bidon de 0,5 L que je viens de terminer d’adep, encore une soupe et on repart pour une succession de montées descentes, Dawa SHERPA connaît bien cette portion puisqu’il à fait ses repérages dans la semaine précédent le départ. Nous nous relayons à tour de rôle peut être pour s’encourager.

Aurére 930 m d ’altitude encore et enfin un ravito avant une descente de 700m D-, beaucoup de gens connaissent Sherpa et le mitraille de photo, Dawa SHERPA traîne quelques instants sur ce ravito et je lui dis que je pars devant parce que je commence à avoir froid, je ne me fais pas de soucis en pensant qu’il me rattrapera dans cette longue descente. C’est peut être son premier signe de faiblesse car il me retrouvera qu’au poste de deux bras situé 2 kilomètres après la fin de la descente.

J’attrape mon sac assistance pour refaire le plein, un tube de guarana que j’ai du mal à avaler en toussant et c’est reparti pour un autre mur la montée de Dos d’Ane 900m, je propose à Dawa SHERPA une poche à eau de rechange qui doit être dans un sac avec ma femme au poste du stade de Dos d’Ane   J’amorce cette cote assez rapidement alors que la nuit approche, Dawa SHERPA ne suivra plus et décroche je ne le reverrai plus dans ma course, je mettrai 1h39 pour rejoindre ce stade et retrouvé ma femme que j’ai vu la dernière fois à mare à boue, cette fois elle est accompagnée de sa copine Marie, je laisse des instructions pour la poche à eau et j’apprendrai bien plus tard que Dawa à stopper sa course à cet endroit après avoir refuser cette poche il à attendu les serres fils pour ramasser les déchets laissés par de sales coureurs qui n’aiment pas notre terre, quel exemple ce Dawa SHERPA !

 

Dos d’Ane

Quelques mouquatages pays qui font parti du jeu et je repars sur les sentiers les dernières montées dans une nuit bien noire j’allume ma deuxième frontale modèle artic avec cette lumière je suis tranquille mais l’autonomie et réduite à 4 ou 5 heures ce qui devrai largement être suffisant pour finir mon aventure. Roche vert bouteille, piton Bâtard et kiosque d’affouches tout passe sans grandes souffrances hormis quelques ampoules aux pieds. Un journaliste m’informe que derrière sa bouge, Nico DIJOUX un coureur pays que je connais bien et qui à terminer déjà 5ème l’année précédente revient sur moi, je ne traîne pas dans le quartier et prend la route forestière, pour la première fois depuis le départ je commence à regarder souvent derrière moi mais non pas de frontale à l’horizon. Je me mets la pression en me disant qu’il reste 13 bornes et ce n’est pas ici que je vais perdre une place alors que je suis sur mes terrains d’entraînement. Le parcours est en descente progressive avec quelques toutes petites montées mais qui calment bien après 130 kilomètres dans les mollets, le prochain poste est le Colorado à 8 Kms et je ne vois personne rentré sur moi.

 

 

 

 

Colorado et arrivée

Dernier ravito ma femme me donne le tee-shirt obligatoire de course et la je vois arrivé à fond une frontale qui n’a pas suivi le même tracé que moi en prenant un petit raccourci pays, c’est Nico DIJPOX qui ne s’arrête pas au pointage, un bénévole le stoppe pour le contrôle. J’ai franchement la pression et je repars en marchant avec lui en demandant, comment on fait, on la joue à la régulière que le meilleur gagne, Nico DIJOUX me réponds qu’il aimerai une arrivée main dans la main, ce que je refuse  je connais une partie du règlement et vu qu’il est plus âgé que moi il sera classé avant moi, mais aussi en billet pour l’UTMB est je pense en jeu.

 

 

 

Il nous reste une descente très technique de 5 kilomètres, je prend les devants et Nico DIJOUX me colle sur les 2 kilomètres, je commence à entendre sa respiration de plus en plus forte et puis il chute assez lourdement sur le coté, je reviens sur lui pour m’assurer qu’il n’y a rien de grave. Nico DIJOUX  à très mal il s’est fait comme une béquille sur le coté de la cuisse mais reprend une foulée pas très belle, je reste un instant avec lui puis je file sur le stade de la Redoute qui me tends les bras pour une 4ème place au générale, 3ème senior et 2ème local, à la sortie du sentier sous le pont mon fils et son copain prennent la foulée avec moi, mai aussi Dany  un dirigeant de club de foot ou j’ai entraîné aussi quelques marmailles, il est accompagné aussi de ses enfants, 400m et c’est l’entrée dans le stade il est 23h30 soit 22h30 de course et je pose les pieds sur la piste cendrée pour un demi tour en semi sprint, du bonheur il y a encore un peux de monde dont beaucoup de personnes que je reconnais en tapant dans les mains. C’est fini je lève des bras rageurs sur la ligne et me dirige vers mes proches en oubliant  la médaille et le tee-shirt qu’un gentil bénévole viens me remettre. Nico DIJOUX arrive 3 minutes après moi et je vais chaleureusement lui serrer la main, Vincent DELEBERRE est encore proche de la ligne d’arrivée en compagnie de Catherine POLETTI, je manque pas aussi de lui serrer la main en le félicitant pour cette grosse performance qu’il attendait tant, bravo aussi à Christophe JAQUEROD.

 

Quelques chiffres sur mon hydratation et alimentation de course :

15 à16 litres de boisson d’effort hors consommation sur les stands, soupe, coca (1,5 à 2 litres), et un peux de sel, 35 gels, bcaa et antioxydant, rien en solide. Poids d’arrivée identique à celui du départ.

 

 

 

 

A mon étoile, mes étoiles ; en tout premier ma femme qui partage et supporte ma passion, mes enfants qui me suivent et m’encouragent, l’association A2R, Karine HERRY, Bruno TOMOZYB, Bruno HEUBI , les forums ADDM et Esprit Trail, le chirurgien qui à « réparer » mon tendon rotulien coupé (2004), le kiné, mes collègues qui me suivent, mes camarades d’entraînements, (mi di aou kréol: mi aime out montagne), les Bénévoles, l’organisation et à tout ceux que j’oublie car seul je ne serait pas à cette place. Merci.

 

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commentaires

R
Salut Thierry ! <br /> Mille mercis pour ton récit, c'est vraiment passionant de savoir comment se passe la tête d'un grand Raid vue par les grands champions. Ce qu' fait Dawa est aussi formidable, quel état d'esprit !<br /> T'es mignon tout plein avec ton joli bonnet !! Elles sont superbes ces photos ! Dis donc, vue ma gueule, ton champagne m'a fait un sacré effet !! ,o)<br /> Encore bravo
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