C’est la fin de l’année 2005, je décide le pari fou du doublé pour la prochaine saison, l’ultra trail du Mont Blanc et le
Beaucoup
UTMB 2006 Après un super accueil pendant les 3 jours qui précède la course, je me présente sur la ligne de départ bien préparer et peut être trop mentalement, beaucoup de logistique, le voyage, et un retour en métropole express d’une semaine, alors que pour mes trois enfants c’est la rentrée de classes, restés à la Réunion avec ma femme. C’est le départ je prend un rythme normal tout vas bien je tiens mes temps de passages, les Houches, col de Voza puis les Contamines une ambiance de folie, du jamais vu. Je pointe dans les 50 premiers et je pense que je peux ralentir un peux, c’est aussi mon premier point d’assistance personnelle avec des gens formidables. Je repars et je comprend très vite que le ventre décroche, il ne veux pas, puis plus rien ne passe, j’entame la montée du Bonhomme déjà au mentale, mes temps prévus s’envolent le moral tombe le bruit de tous ces bâtons qui tapent le sol résonnent en continu. Le sommeil deviens une envie et j’envisage de dormir à Courmayeur une heure pour aviser de
Donc je reprends cette route pour Chamonix qui me semble impossible, je marche depuis longtemps et je me dis que cela peut repartir, rien n’est jamais fini. Je m’alimente comme je peux n’importe comment du moment que cela rentre, du café, thé, coca, pain, saucisson. Je prend des nouvelles au refuge Bertone de la tête de la course et j’apprends avec joie que le Réunionnais Oulédi est dans la bataille, je doit être classé dans les 200 et mon objectif de 25h s’est transformé en finisher avec le risque de manquer le prochain le GRR deux mois plus tard si je ne récupère pas bien.
Le sommeil m’appel de plus en plus fort alors je m’accorde 5 minutes d’arrêt, allongé dans les herbes au bord d’un sentier Italien, il fait beau le paysage est magnifique, le massif du Mont Blanc est immense et j’imagine Chamonix loin derrière. Fini de rêvasser je ne suis pas venu ici pour planer, la route et encore très, très longue, je m’accroche et repars toujours en marche active jusqu’à la descente sur Arnuva ou je reprend une petite, petite foulée, des rencontrent éclaires avec des gens pleins de gentillesse les bénévoles, les coureurs tous ici pour réussir. Arrive un autre mur le
Réveille et pénible ascension, l’idée d’arrêter à la Fouly est très pressente, je bascule pour la plus longue descente de la course en alternant marche et foulée la plus légère possible, deux ou trois kilomètres avant la Fouly je retrouve Danielle qui m’annonce son arrêt au prochain point, alors que moi je reviens sur ma décision et envisage Praz de Fort ou Champex, puis c’est le déclic la machine remarche je suis en petite foulée sur un beau sentier qui me conduit à Praz de Fort, toujours en petite descente avant de remonter sur Champex que je gagne assez facilement. Gros point d’assistance avec une nouvelle fois
Je reprends la route pour les deux dernières difficulté, Bovine et les Tseppes altitude supérieur à 2000m, la météo se dégrade et j’aimerai passé ces 2 sommets de jours si possible. Je reprends du plaisir dans la course en découvrant aussi la technicité des sentiers qui ressemblent beaucoup à ceux de
Heureux d’avoir fais ce tour du Mont Blanc en 30h08 ce qui deviens mon record de temps de course, je suis classé 127ème avec tout de même le sentiment qu’il manque le dessert, mes 25 heures envolées dans mes rêves, mais bon il me reste une deuxième chance, le GRR et profiter des deux derniers jours en famille au régime Savoyard.
GRR 2006 Nous sommes dans la semaine qui précède le départ et j’entame l’affaire assez décontracté avec une préparation réduite par rapport à l’édition 2005, cette diagonale des fous et pour moi une course que j’ai vraiment dans le cœur, la tête et les jambes. Et puis à J-1 je rencontre Karine HERRY et son mari Bruno TOMOZYK qui analyse en deux ou trois questions précises ma contre performance à l’UTMB (mal au ventre), puis me donne la solution net de brut au sujet de mon hydratation et alimentation pendant l’effort. Il me reste à digérer tous ces précieux conseils. Le reste de la journée et en compagnie d’une partie des membres de notre association, ma femme et mon fils Donovan, petite sieste l’après midi de quinze minute puis je commence à m’isoler en m’allongeant au bord
Départ
Contrôle des sacs et je ressort du parc puisque je suis invité à me placé en élite sur la ligne de départ, la meute est lâchée, je suis dans les 10 sur un rythme assez facile, aucun favoris n’est devant et aux environs du PK 5 alors que la route commence à grimpée tranquillement, bizarrement je suis en tête sans forcer et personne me suis, premier ravito c’était prévu je ne prend rien. PK 11 environ Christophe JAQUEROD me double je ne bronche pas vu le client, je lui dit qu’il est devant et je reste une cinquantaine de mètres derrières. Deuxième ravito je fais le plein de ma poche et les choses sérieuse commence avec le sentier qui relit basse vallée à Foc foc la crête du volcan 2300
Le volcan
C’est la surprise pour beaucoup de me voir ici, j’ai frappé, avec un temps de 3h49, 31kms et 2300d+, ce qui n’est pas si rapide que cela comparé aux années précédentes. A la sortie du poste je retrouve Bruno TOMOZYK qui me donne encore de précieux conseils, je pense qu’il me prend pour un vrai fou en partant de cette manière. Puis je reprend une foulée avec quelques signaux dans les mollets, des petites crampes, il fait encore noir, je décide de lever le pied en attendant le jour dans une demi heure, c’est Patrick ELISABETH qui me reprend, je cherche à le suivre en trébuchant deux fois, c’est un autre signal je le laisse partir devant, petite ascension de l’oratoire sainte Thérèse le jour se lève. Passage au piton Textor, ma femme me dit de me calmer, je lui donne mes gants et réponds de ne pas s’inquiéter je me sens très bien et que je vais ralenti mon allure. J’avance sans jamais regarder derrière et me fixe des étapes, la prochaine est mare à boue avec sac assistance au PK 50. Je dois être dans un grand jour, pourvu que cela dure longtemps.
Mare à boue Je pointe deuxième à ce poste je me dirige vers le ravito et réclame mon sac, le directeur de course est présent et je sens qu’il y à un problème, aucun sacs n’est encore arrivés. Je prends un gros coup et jure dans ma tête pour ne pas sortir de ma course. Ce qui veux dire que jusqu’au prochain point avec mon assistance perso à Cilaos PK 68 avec la montée de Kerguelen, je dois tourné à l’eau et quatre gels qu’il me reste, donc réduire mon allure avec un gros risque d’hypoglycémie. Avant de repartir je réclame une casquette pour remplacer celle qui était dans mon sac au directeur qui se débrouille pour me rendre ce service. Avec tout cela j’ai perdu une dizaines de minutes, Vincent DELEBARRE est passé devant moi et j’amorce l’ascension peux confiant, Christophe JAQUEROD me reprend à son tour, je n’ai pas de téléphone et demande si il en a un après avoir expliqué mon cas, afin d’avancé mon ravitailleur perso en bas de la descente à mare à Joseph. Christophe est désolé comme moi il fait l’impasse sur cet équipement. Wilfrid OULEDI passe devant aussi, je suis dans une allure assez tranquille je gère et rumine. Christophe ERCEAU vainqueur de l’Ardéchois me passe aussi, même demande que je formule, un téléphone qu’il me donne bien gentiment, pas de chance la poisse à cet endroit pas de réseau, Christophe ERCEAU est désolé pour moi et me propose 2 ou 3 gels et me lâche, l’esprit trail est bien présent chez les grands coureurs aussi.
Je suis donc classé en 6, puis viens Dawa SHERPA, on restera une quinzaine de minutes ensemble à parler de
Voici ce poste de mare à Joseph je retrouve Sébastien LESAGE avec une boisson déjà prête dans une bouteille pour remplir ma poche à eau et m’hydrater correctement, quelques gels que je glisse dans mon sac et nous repartons ensemble jusqu’à Cilaos en traversant la ravine de bras de Benjoin. Sébastien LESAGE me suit et nous parlons tactique de course, il me rassure aussi en me disant que je suis bien, je prend aussi des nouvelles de nos coureurs de l ‘assoc.
Cilaos Nous arrivons à Cilaos. Sébastien LESAGE me donne mon sac avec ma deuxième paire de chaussures des hardrock, avec ça je passe en limousine pour affronter le cirque de Mafate. Ravito rapide et je quitte mon compagnon en route pour le col du Taibit.
C’est avec Dawa que je me retrouve dans la descente de cascade bras rouge sur un petit sentier ou des touristes que Dawa SHERPA klaxonne en sifflant comme un oiseau pour qu’ils se rangent sur le coté. Nous traversons la ravine sans manquer de se rafraîchir en s’aspergeant d’eau sur la tête et les jambes, il est 9h00 et nous sommes en plein soleil pour la première partie du col du Taibit, j’augmente mon hydratation. Dawa SHERPA prend des bâtons de fortune et m’encourage à suivre le rythme, je le décroche mais il est toujours à ma vue. Ravito de la route d’ilet à corde je le rejoins et une complicité s’installe. J’aperçois aussi pour la 3ème fois depuis le départ sur un point de passage accessible en voiture, un collègue de travail qui a mordu à cette diagonale et me suit en supporter. Deuxième partie de cette montée je me retrouve seul dans une allure de marche active avec appuis des mains sur le bas des cuisses et c’est à 200m du sommet environ 2000
Mafate Petite descente vers Marla, Patrick ELISABETH ne suit pas et je retrouve Dawa SHERPA au poste de ravitaillement pour une petite soupe, du sel un verre de coca et je repars dans la foulée de Dawa SHERPA direction le site des trois roches puis le petit village de Roche Plate ou je retrouve avec 30 minutes d’avance sur mon tableau de marche,
Les kilomètres s’enchaînent et j’ai l’impression d’avoir pris un train, je fais ma route, aucun passage à vide ou fatigue ne viennent perturbé ma détermination quel bonheur mais il y a encore du chemin, et prochaine étape c’est l’école de l’ilet des orangers ou je retrouve toujours le grand Dawa SHERPA, Denis BOULLE et toujours présent et nous encourage à accrocher le podium.
Descente jusqu’à l’ilet des lataniers puis c’est la passerelle pour la nouvelle boucle dans Mafate, c’est un mur qui se dresse devant nous et il fait toujours chaud. Prochain ravito grand place l’école quelques 300
Aurére 930
J’attrape mon sac assistance pour refaire le plein, un tube de guarana que j’ai du mal à avaler en toussant et c’est reparti pour un autre mur la montée de Dos d’Ane 900m, je propose à Dawa SHERPA une poche à eau de rechange qui doit être dans un sac avec ma femme au poste du stade de Dos d’Ane J’amorce cette cote assez rapidement alors que la nuit approche, Dawa SHERPA ne suivra plus et décroche je ne le reverrai plus dans ma course, je mettrai 1h39 pour rejoindre ce stade et retrouvé ma femme que j’ai vu la dernière fois à mare à boue, cette fois elle est accompagnée de sa copine Marie, je laisse des instructions pour la poche à eau et j’apprendrai bien plus tard que Dawa à stopper sa course à cet endroit après avoir refuser cette poche il à attendu les serres fils pour ramasser les déchets laissés par de sales coureurs qui n’aiment pas notre terre, quel exemple ce Dawa SHERPA !
Dos d’Ane Quelques mouquatages pays qui font parti du jeu et je repars sur les sentiers les dernières montées dans une nuit bien noire j’allume ma deuxième frontale modèle artic avec cette lumière je suis tranquille mais l’autonomie et réduite à 4 ou 5 heures ce qui devrai largement être suffisant pour finir mon aventure. Roche vert bouteille, piton Bâtard et kiosque d’affouches tout passe sans grandes souffrances hormis quelques ampoules aux pieds. Un journaliste m’informe que derrière sa bouge, Nico DIJOUX un coureur pays que je connais bien et qui à terminer déjà 5ème l’année précédente revient sur moi, je ne traîne pas dans le quartier et prend la route forestière, pour la première fois depuis le départ je commence à regarder souvent derrière moi mais non pas de frontale à l’horizon. Je me mets la pression en me disant qu’il reste 13 bornes et ce n’est pas ici que je vais perdre une place alors que je suis sur mes terrains d’entraînement. Le parcours est en descente progressive avec quelques toutes petites montées mais qui calment bien après
Colorado et arrivée Dernier ravito ma femme me donne le tee-shirt obligatoire de course et la je vois arrivé à fond une frontale qui n’a pas suivi le même tracé que moi en prenant un petit raccourci pays, c’est Nico DIJPOX qui ne s’arrête pas au pointage, un bénévole le stoppe pour le contrôle. J’ai franchement la pression et je repars en marchant avec lui en demandant, comment on fait, on la joue à la régulière que le meilleur gagne, Nico DIJOUX me réponds qu’il aimerai une arrivée main dans la main, ce que je refuse je connais une partie du règlement et vu qu’il est plus âgé que moi il sera classé avant moi, mais aussi en billet pour l’UTMB est je pense en jeu.
Il nous reste une descente très technique de
Quelques chiffres sur mon hydratation et alimentation de course : 15 à16 litres de boisson d’effort hors consommation sur les stands, soupe, coca (1,5 à
A mon étoile, mes étoiles ; en tout premier ma femme qui partage et supporte ma passion, mes enfants qui me suivent et m’encouragent, l’association A2R, Karine HERRY, Bruno TOMOZYB,