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13 novembre 2006 1 13 /11 /novembre /2006 18:30

                        CAP MECHANT, 1 HEURE DU MAT, moins 5 minutes.

 

Cap méchant 1heure  du mat moins 5 minutes, le 20 octobre 2006 ; à 30 mètres de la ligne de départ.

Le PRESIDENT CHICO nous informe de façon très drôle, de la météo pour les heures qui viennent. « Prévision de houle sur le littoral »  ça vas nous servir …

 Faut que je vous raconte…

 Quatorze  mois plus tôt un soir d’août  je vient de faire mon footing ; et la mes poumons me supplient.  « Arrête de fumer » Pourquoi pas ! Je suis en colloC avec 2 champions, PHIL le  cycliste et SEB le coureur a pied. Un mois plus tôt je plaisantais avec l’ami DAVID ; allez on s’inscrit au grand raid ! Et pourquoi pas ?       

 Mes seuls records : le plus grand nombre de cigarettes, de verres et de nuits blanches consécutives ; Ce soir la les sucettes a cancer finissent a la poubelle, et c’est le début  des entraînements.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

CAP MECHANT

Cap méchant 1heure  du mat moins 5 secondes, le 20 octobre 2006 . A 30 mètres de la ligne de départ , l’excitation de ces derniers jours a disparu, Je suis bizarrement serin.

 

 

 

 

 

5, 4, 3, 2,1, ZERO ! L’équipe DCAM A2R 3, (Non ce n’est pas un nom de code : Domotique Conseil Application Maintenance  c’est le sponsor, Association Raid Réunion on ne  présente plus) s’élance ou plutôt se laisse porter par le flot des 2431 autres fous. Je suis accroché au sac de SANDY elle-même transformé en sac de raph.

On piétine des bidons un coupe-vent. Je  m’appuis sur les autres, mieux vaut ne pas chuter. 200 mètres RAPH part tous seul je reste avec SANDY, notre stratégie … bon SANDY on court ensemble jusqu’a la fin de la route forestière après on voit… D’acc. Bravo pour les promesses de mec, 30 min après mes pieds m’entraînent, il ne fait pas très chaud et je ne pense plus qu’à passer le premier ravito. Tant pis pour SANDY j’ai 138 kms pour trouver une excuse ouf.

 

 

Toutes les 5 secondes des coureurs font pause pipi, moi  pas le temps j’ai une course a finir. Premiers pointages, premiers ravitos merci les bénévoles de nuits , je ne doit pas oublier de boire et de manger a dit le coach. Pas de soucis mes potes dextrosante autres barres  gel et boisson m’occupent autant qu’ils m’apportent d’énergie.

 La montée vers le volcan : R .A. S je double, je relance pourvu que ça dure, il commence a faire jour, un coup d’oeil vers le stade : 3 cm sur 2, ils l’ont déjà dégonflé !?

 Je n’ai pas mis mon coupe-vent, ni les gants de Phil, avec des vrais doigts,  pas le temps …J U C A F : j’ai une course a finir. A foc-foc ne pas perdre de temps aux arrêts ne m’a jamais paru aussi évident. Brrrrrrr que le fond de l air est frais ! Le nombre et le système  de recharges en eau sont impressionnants.

 Enfin un relief un peu plus horizontal super je trottine  et quel paysage !..... Allez suis pas d ici …Et  je me suis fixé comme premier objectif la route du volcan

                     LE VOLCAN

 Photographe applaudissements, le volcan c’est fait ! Plus que 113,500 km. Je retrouve pour la première fois depuis le départ, un, puis deux visages connus BRUNO et JOEL. Comment y lé A2Rrien. Bonheur partagé, suis content de les voir mais ça veux dire que je vais trop vite, moi le bébé coureur ! Holà no stress  suis pas fatigué tout vas bien.  Ravito : Attention pas de fantaisie ce sera toujours le même rituel, eau coca sel, soupe et quartier d’orange. Pour l’énergie  je croque quelque chose toute les 30 min.

 Je repars super content dans la foulé des anciens, même si je sais que cela ne vas pas durer ; JOE me donne des nouvelles de la tête de course … THIERRY en tête au volcan : Yes. Apres une descente rapide vers le rougeoyant textor et les verdoyante prairies de la plaine des cafres , Je peste contre cette bitumante route , décidément le goudron j’aime pas.

 

                    mare a boue

50 kms, salut BRUNO ! Salut JOEL !  Juste pour la frime je pointe devant eux. Je ne les reverrais plus… Snif. Où est mon sac de première assistance ?  Une gentille militaire m’aide à le trouver merci les (bénévoles) verts. J’ouvre mon cadeau de Noël, et j’enfile avec bonheur mes hard rock (Arme absolue tous terrains). Des barres de gel. Je fonce au ravito le plein s.v.p ! Sourire de la jolie bénévole verte. Eau coca etc… voir § précédent. Une vraie pause, assise de 15 min les jambes sont lourdes.

                    Le KERVEGUEN

 

         Début de l’ascension il parait que c’est long … coup de fil  de ma fille ILLANA « COURAGE PAPA JE T’AIME GROS COMME LA TERRE »  ça fait du bien !  De sa mamie, la tatie, la cousine, les copains, texto de HERVE, ERIC, appel de ALINE « Té ou ? » « kerveguen ! »

 « mais je t’attend a mare a boue … » « désolé je fais demie tour …»(humour). Je vais proposer à France telecom d’installer une cabine téléphonique à cet endroit 

 Au loin j’aperçois un coureur allongé sur le bord du chemin, je pense a PHIL qui m’a raconté avoir dormi dans le kerveguen ; et en plus c’est lui !  J’ose pas le réveiller… il ouvre un oeil se lève. Flo : «  Salut tu viens ? » J’ai un coup de moue même si il me suit, ça donne du courage. Plongeon sur Cilaos et leçon de descente, 40 mins PHIL S’envole. Au pointage c’est son tour de téléphone, je pars tout seul. Des « supporters » encouragent les locaux, avant et après moi : ça m’énerve je double les dix prochains !

                      CILAOS

 

 

          Entrée du stade, la mi-course. (Je pense a une blague : quelle est la marque de la première voiture ayant existé ? La TRIUMPH, car JESUS est rentrée en triomphe  à JERUSALEME.) Ça c’est fait ! Et je l’ai vraiment pensé.

          Allo SEB té ou ? En face de toi, mais quelle face ? Les parents de SEB, JEAN LOUIS et  le coach sont d’une efficacité redoutable , MERCI pour votre soutien ! Une douche, ma nouvelle tenue blues lagoon’s : Ça va faire mal ! Pour la première fois depuis le début de course je demande mon classement : Il est 12heures 30 mins, 298ème au générale  sortie de Cilaos.

 Bon ! Bras rouge, TAÏBIT  maintenant je connais le parcours.

 Effectivement ça a fait mal : au premier virage dans la descente du TAÏBIT, douleur aux deux releveurs et ischios droit . Il fallais bien que ça arrive. Pas grave j’ai tout prévu ; 2  d----------c qui me permettent d aller à roche plate. FLORE, DANY et STEPH sont là, c’est la coupe du monde 1998 La La La  la la. .Quelle ambiance de folie. Kiné : étirements ! Pour lui, pas grand-chose d’autre a faire. STEPH insiste « mais si ! Tu peut y allez tu va juste boiter 10 jours » Il se fait gentiment remettre en place par le médecin. … Conseil de flore sur les d-ogu-s à prendre, décidément nous avons des ravitailleurs de talents. Oui ! C’est moi le tas lent !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 DANY essaye de me faire renoncer à reprendre des barres, gel : « mais ton sac en  est encore plein ! » Flo : « eh ho suis un grand gourmand : 1000 kcal / heure a l’entraînement ».

          C repartis sous trois tonnerres d’applaudissements ; MERCI  je vous paye une glace a l’ arrivé. Alors que mon moral était de 200%,  il s’égraine avec la nuit et les douleurs qui me font tituber.

 

 

 

 

         LES ORANGERS

 

         L’infirmier aux oranger fini de me casser le moral ; rien a faire, pas de médoc : « tu abandonne rend ton dossard dort ici et demain tu te débrouille pour rentrer » ! Houaaa c’est pas possible ça peut pas se terminer comme ça. Je négocie avec le chef de poste pour dormir sans rendre mon dossard. Texto à STEPH spécialiste toutes catégories des problèmes de releveurs. Il m’encourage pour essayer de repartir le lendemain : « tu vas la finir cette sa—pe »                  

 

 

Quelque chose comme 23H30 je m’allonge dans la tente que l’on ma prêté pour la nuit j’ai du leur faire peur. 4h00 suis réveillé un peu de techno pour le moral. 5h00 petit dej. Autour de moi c’est la guerre des corps emballé dans du papier allu des corps partout …

 

         Plus de batterie sur mon Gsm, le seul moyen de prévenir les autres de ma position atteindre le prochain pointage électronique.

 Je laisse aux orangers mon équipier de trois roche il abandonne : tendinite au genoux. Salut SAMUEL dit le girafon, lui aussi abandonne là : Pas le moral. Personne n’est à l’abri.

                   Avant de partir je repasse par la case infirmières, le discours n’est pas le même, le sourire non plus, merci mesdames. 2 strap et 3 mots d’encouragements plus tard je repars.  

 

 

 

 

 

 

 

 

                   LA NOUVELLE BOUCLE DE MAFATE

 

                   La descente des Lataniers aurais du s’appeler descente en enfer. Chaque pas est accompagné d’un cri et de sueurs froides. Mais où sont les autres équipes ? Qu’est ce que tu fais là mon pauvre vieux ? Une heure pour atteindre la passerelle, en marche arrière (mes releveurs ne relèvent plus) sur le coté (mal au genoux) pourquoi je sais pas marcher sur les mains …

 

 

 

                   FLO FLO, qui m’appelle ?... SANDY ! Les morceaux 2 et 3 de l’équipe DCAM A2R 3 sont de retour. En plus le coach est là ! SANDY part devant et moi je m’accroche … à rien ! A rien qui me motive plus que les douleurs que je traîne depuis 6, non 7 heures, sais plus !

 

SEB  m’encourage doucement coca—e, héro—e. Le reste de la boucle se fait au même rythme, désolé SEB. Je ne regarde plus ma montre, ni les kilomètres restants. De toute façon il en reste trop pour mon état .Abandonné ? Non ! Je ne m’y suis pas préparé ! La seule certitude : je vais chercher mon t-shirt et ma médaille.

 

 

                   Dans la descente d’Aurère le 600eme concurrents qui me double, arbore un tatouage qui lui sort de part et d’autres de ses fringues. Ça  attire toute mon attention ! Je pense que c’est là, que j’ai oublié d’avoir mal ! j’ai d’abord pris son rythme ,puis SEB a fermé son attache de sac, le clic a résonné comme un coup de starter  dans ma tête . J ai laissé le tatoué sur place  en le remerciant ! Et je suis parti avec son moral « désole mr  tatou ».

                    DEUX BRAS            

 

 

 

 

Dans  la descente vers deux bras la course, ma course, notre course  a recommencé : DCAM A2R 3 reste la seule équipe encore entière. On rattrape bientôt SANDY « Allez on va à la redoute » les rastas qui la suivaient, bougonnent quelque mots. On a arraché la jolie locomotive de ces wagons , on est déjà trop loin pour les entendre de toute façon.     A cet instant précis, j’ai  eu la certitude que plus rien ne pouvait nous arrêter. On a filé bon train jusqu'à la gare de 2 bras, 2 mins d’arrêt : Je mets dans ma pochette ventrale tous ce qui peut rentrer, et j’avale 2 quartiers d’orange, tout en trottinant , pas le temps …J U C A F (j’ai une course a finir).

 

 

 

 

 

        DOS D ANE

 

 

Dos d’âne me voila ! SANDY me suit , RAPH à du arrivé,! Je rempli juste ma gourde pour atteindre le stade, salut cousine VALERIE merci pour les encouragements. Je connaît la dernière partie, merci a toi Phil (il comprendra).J’enfile ma frontale la nuit vas arrivé (2 heures après dans la descente des goyaviers. Mais on n’anticipe jamais assez).

 

 

Le stade, le dernier plein d’eau de  mon sac, hydrixire bien dosé pour la gourde (il commence à faire frais) une pensé pour CLAUDE, Salut à toi. En 2005 il avait déclaré forfait au même endroit alors qu’il tenait la 9ème place.          

 

 

 

 

 

 

Piton bâtard, le sentier semble posé sur des nuages et me propulse vers le ciel… trop fort l’hydrixire je pense …

 Depuis Deux Bras, les virages, les marches, les montées, les descentes, tout m’attire je n’enlève plus mon clignotant de gauche. Le fameux mur arrive 2OO mètres  ha ha ha.  Je suis euphorique, je cours en montée, vole en descente ! « Salut mon pôte finisseur de la Simasa on se voit à l arrivé » …J U C A F.

 

 

 

 

Comment y lé le kiosque d’affouche : LEeeeeeee LAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA  . Y sont trop fort ces bénévoles !

 

 

 

J’adore l’ambiance mais pas le temps …….. (Voir 3 lignes plus haut la raison). La route forestière : trajectoires au millimètre c’est bien assez long comme ça et les douleurs reviennent c’est pas le moment. Je glisse dans le sentier des goyaviers  je suis dans un couloir de Bobsleigh … YAAAAOOoouuuu! Je vous assure j’ai vraiment crié ça(tout le monde s’en doutais,ah bon !).

          Colorado 

 

 

 

 

 

La grosse boule blanche du Colorado puis le dernier ravito. Allez FLO !!!

 

RAPH est là, avec toute la famille. Tous avec moi : COMENT Y LE COLORADO. HOUUAAAaaaaaiiiis. Sont tous a fond …

 

         Faut mettre votre t-shirt mr !  « Celui que j’ai pas pris à deux bras : d’accord ! J’ai du mettre deux heures pour descendre ce satané « parcours de trial », un concurrent  qui connaît nous propose d’ouvrir la route, et s’inquiète pour chacun de nous .J’ai trouvé ça énorme de générosité. MERCI  MONSIEUR, désole j’ai pas souvenir du dossard. IL nous laisse sous le pont. Ca veut bien dire l’arrive   

 

 

THIERRY   est là et m’accompagne jusqu’au stade. Il trottine en savate j’ai du mal à le suivre :  « T’es un champion du monde » .je bois une gorgé, votre t-shirt Mr !  « Celui que j’ai pas pris à deux bras : d’accord !...Et c’est l’entrée des artistes ! Ma fille ILLANA est là « Papa je t’ai suivi sur Internet  et j’ai pensé très fort a toi »…………… …………………….……je prend sa main et on court vers la ligne d’arrivée !!!

 

 

 

 

 

C’est fini tous le monde est là, CLAUDIE, JHOANA,CECILE ,DAMIEN, VALERIE, MAELE,  séance photo, Je reste sur la ligne …j’en oublie presque ma médaille et mon t-shirt !

 

 

 

On attend impatiemment miss SANDY …La voila ! Bravo SANDRINE……. (SANDY c’est son nom de code pour éviter les rastas)…Le coach arrive discrètement, mine de rien, lui aussi est un raideur 2006 mais sans dossard.

L’équipe des débutants s’impose finalement à la 4ème places par équipes. Les anciens, nous on mis la pression, je pense que ça nous a motivé pour rejoindre l’arrivée .                 

Quarante quatre heures dix minutes seize secondes pour parcourir les 143,500 km de st Philippe à st Denis ! Voila c’est fini …… Mais quelle aventure magique ! Ne peuvent vraiment comprendre que ceux qui l’on vécu de l’intérieure. Coureurs, ravitailleurs……..

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                   remerciEMENTS

SEBASTIEN : tu as fait un TRAVAIL ENORME pour nous sortir de la galère.

         FLORE, STEPH, DANY : énorme  l’accueil coupe du monde !

 

 

 Ps : Merci STEPH d’avoir testé pour nous les RELEVEURS.

 

          A tout les membres  de nos  familles qui ce sont impliqués, nous ont supportés, encouragés, soutenues dans notre fabuleuse aventure.

 

 

         A tous les bénévoles du parcours !!!

 

 A ma fille ILLANA pour son magnifique carnet de route et sa certitude de me voir à l’arrivée…

 

 

 

 

 

 

 

MERCI A tous …

FLO dossard 495. Diagonale des fous 2006.

 

  Et le connard de sponsor DCAM  compte pour du beurre ou quoi !?!

 

 

 

 

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commentaires

R
Dis voir Flo, j'ai une question qui me taraude l'esprit depuis que j'ai lu ton récit :<br /> Au moment du "declic", que pouvait bien représenter le tatouage du coureur, dont la seule vue t'a fait oublier la douleur ?!!<br />  
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T
Salut Flo et bravo à toi pour la technique des releveurs :-).<br /> Pour la ligne droite qui mène au stade de la redoute, j’étais à fond…<br /> A+
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