La course au dossard !
Le GRR 2007 commence par un petit coup de stress, en apprenant la veille du départ, lors du retrait des dossards (merci Steph), que l’organisation n’avait pas reçu mon certificat médical. Branle-bas de combat, une amie chirurgienne qui était de passage à la Réunion ce soir là me refait illico presto un certif (merci Béné), qui sera faxé le lendemain au petit matin (merci Jean Luc), pour qu’un A2Rien de St Denis (merci Marie-Agnès) puisse récupérer mon dossard, à 9h ! On voit déjà tout l’intérêt du travail en équipe !
Maintenant j’ai le droit de souffrir, super !
Départ de Saint Pierre vers les 20h30, les amis de Marie-Agnès me prennent au passage direction Saint Philippe. Arrivée sur le stade du départ vers les 21h30, à l’ouverture. 2h30 à attendre, en se reposant dans l’herbe, en discutant… et en faisant le vide dans sa tête. Car contrairement à l’année dernière, je sais désormais ce qui m’attend ! Mieux vaut donc ne pas trop penser à la course…. A 30 min du départ, on part se placer dans la foule. Le Président nous fait l’habituel speech, finissant par le bulletin météo qui annonce quelques passages pluvieux pour les jours à venir. Les meilleurs coureurs des éditions précédentes sont appelés à venir se placer sur la ligne, dont Yann & Seb ! Mince, ça va pas être facile de les rejoindre, j’avais l’intention d’essayer de faire un bout de route ensemble. Le compte à rebours est lancé, 10-9-8-7-6-5-4-3- … et Zouh, les fous s’élancent pour ce qui est annoncé comme le plus dur Grand Raid de tous les temps !
Les 2200 s’engouffrent dans l’étroite sortie du stade où l’on se retrouve complètement écrasé, puis porté épaule contre épaule avant d’être libéré quelques dizaines de mètres plus loin, comme un bouchon de champagne ! Toujours impressionnant ce départ !
Je mets de suite le turbo pour remonter le peloton qui s’étale déjà à perte de vue sur la route du littoral. Au bout de 10 minutes, j’entends une voix familière qui me dit « Raph on est là ». Ce sont mes deux dalons Yann et Seb partis prudemment sur un rythme régulier qui me convient à merveille. La montée de la route forestière se passe sans encombre. Des coureurs nous doublent, certains déjà hors d’haleine (mais savent-ils que ça fait 150 km ??). La vue des 2200 frontales qui s’étalent est toujours aussi féerique. A 2 km du point de ravitaillement de la route forestière, sachant que je devrai prendre quelques instants pour remplir ma poche à eau déjà vide, j’accélère pour prendre un peu d’avance. Au ravito, je fais le plein en 5s chrono et c’est reparti, je n’ai vu ni Seb ni Yann… le chemin pentu, glissant, boueux, rocheux, racineux du GR s’ouvre devant moi et j’emboîte le pas de coureurs me précédant. Le rythme est soutenu. Tout comme l’année dernière, je tente de dépasser dès qu’une ouverture se présente, pour éviter de s’endormir derrière des groupes. Et à un moment je reconnais les mollets de Yann devant moi ! Cool, le groupe se reforme, il me dit que Seb n’est pas loin derrière. Je colle à son train, le sentier s’élève, tandis que les arbres rabougrissent pour laisser place à la végétation de brands typique des contreforts du volcan. Pas loin de 4h, une pensée pour ma Doudou et les semi d’A2R qui ne vont pas tadrer eux aussi à prendre le départ. Allez Sandy, t’es la meilleure !! Le froid se fait sentir, le givre recouvre les buissons, on enfile nos coupe-vent, de plus en plus de coureurs sont assis au bord du chemin à récupérer, d’autres commencent à ralentir, nous on continue. Je sens poindre à mon genou gauche la douleur tendineuse qui m’avait fait souffrir sur la CIMASA. D’abord très légère elle s’intensifie à l’approche du second ravitaillement de Foc Foc. Ca n’est pas du tout pour me rassurer. Le moral qui en prend un coup. Une tendinite si tôt dans la course, ça n’était pas prévu… Yann part devant, moi je refais le plein d’eau. Je cours sur la grande majorité du plat reliant Foc Foc au Ravitaillement de la Plaine des Sables et ce rythme soutenu me réchauffe les articulations et soulage mon genou.
Etant parti une heure plus tôt, la nuit est encore bien installée lorsque j’aborde les grandes plaques de basalte ; je me retrouve tout seul et navigue à vue pour essayer de trouver les traces du chemin à la frontale. Les clameurs du prochain ravitaillement se font entendre, et m’appellent à relancer. J’y retrouve Maud et Béré, et bien sûr toute l’équipe de Quartier Français qui tient le stand et qui me fait une belle fête. Yann vient de filer. Je prends mes 5 minutes, remplis mon sac de victuailles, et vais boire mes 4 soupes chaudes.
Je suis autour de la 150 ieme place, un peu plus prudent que l’année dernière, d’autant plus que le chemin était déjà bien plus boueux et glissant.
Je repars en trottinant, à travers la Plaine des Sables. Les lueurs de l’aube naissante me font éteindre la frontale. Au pied du coup de cul de l’oratoire Ste Thérèse, je lève la tête et aperçois loin au dessus le coupe vent orange de Yann. Je prends mon temps pour gravir la côte, m’étire 5 s au sommet et amorce la descente sur un bon rythme. La tendinite ne se fait plus trop sentir. Je rejoins Yann vers le Textor et on continue l’aventure ensemble. Les copains de Marie Agnès sont là au ravitaillement à nous encourager. Je m’étire encore quelques secondes. La descente dans les pâturages s’effectue sans encombre, je suis dans une bien meilleure forme que l’année dernière où cette descente m’avait déjà fait mal aux cuisses. Arrivée au Chalet des Pâtres, on continue à courir à petit rythme sur la route bétonnée. Nationale sur 200m puis bifurcation à gauche sur Mare à Boue, toujours en petites foulées. Ce bitume casse tout de même nos jambes, davantage habituées à courir sur sentiers.
A Mare à Boue, gros point de ravitaillement tenu par l’armée, je retrouve le commandant Jean Yves et le lieutenant Didier qui me ravitaillent avec efficacité, sous les couleurs du drapeau A2R. Je change de maillot pour enfiler ma tenue de combat toute neuve A2R ! Ca va chauffer !! Yann, comme à son habitude, a tracé.
La montée Kerveguen, je ne l’ai jamais trop appréciée celle-là… Déjà l’année dernière j’y avais reçu mon premier coup de bambou. Et à la gueule du premier km, ça va pas être une partie de plaisir. Depuis 2 ans et pas mal de sorties dans le coin, je n’ai jamais vu ce chemin aussi humide et boueux. Je n’ose à peine imaginer l’état du chemin quand les derniers l’emprunteront après que 4000 pieds l’aient labouré… Je ralentis l’allure significativement, d’autant plus que les 400m de déniv en plus rajoutés à la dernière minute m’effraient au plus haut point. A l’approche de la caverne Bras Chanson je commence à doubler des concurrents en pleine défaillance. Un coureur venu de métropole hallucine pour son premier GRR sur l’état des chemins réunionnais. La boue rend les appuis glissants, les innombrables marches lui pètent les genoux… il me demande si sur la deuxième partie de course il y en aura autant… hum… « un peu près pareil » pour pas le décourager.
Petite pause au ravito Kerveguen, puis repars à l’assaut de la face Nord du Piton. Grosse bavante, ces 400m rajoutés, en altitude en plus (entre 2000 et 2400 m) font tourner le moteur à plein régime et risquent de laisser des traces.
Je bascule sur Cilaos dans la descente du Bloc, descente qui je dois le dire commence à me sortir par les trous du nez à force de l’avoir faite et refaite… Bien plus longue que la descente du côteau Kerveguen, elle est tout aussi raide à son départ, et super glissante dans sa partie roulante avec boue et rondins de bois humide traîtres au possible. Cette descente est un chemin de croix pour moi, ma tendinite se réveille et ne me laisse aucun répit. J’arrive en bas vraiment lessivé… mais la partie la plus désagréable est désormais derrière moi. Comme Joël, j’ai hâte de traverser le cirque de Cilaos que je connais bien et de retrouver les sentiers sec de Mafate. Il est 9h, le soleil brille, je repars en trottinant sur la route, jusqu’au stade de Cilaos.
Une haie de public ovationne les coureurs entrant dans le stade, c’est vraiment sympa et motivant. Je file retrouver l’équipe de ravitailleurs: les parents de Seb, comme l’année dernière, fidèles au poste sous la banderole A2R. J’enlève le corsaire pour le cuissard, refais le plein de la poche à eau et de barres, puis je retourne à la tente des kiné-ostéo pour me faire dorloter par de jolies demoiselles : un pansement sur une ampoule à la plante du pied et un ptit massage + froid sur ma tendinite. 10 min chrono, je suis refait à neuf et prêt à affronter… une bonne plâtrée de nouilles, avalée rapidement, un peu trop d’ailleurs, burp..
Cilaos à Marla
Je sors du stade, il est 11h45, je demande mon classement car je ne sais pas du tout où je me situe : 100ieme ! Super ça, mieux que l’année, avec un état de forme incomparable ! Si mes releveurs me laissent tranquille, ça s’annonce pas trop mal. Descente Cascade Bras Rouge, très prudente, car c’est justement à cet endroit où les releveurs s’étaient fait sentir en 2006, je veux conjurer le mauvais sort.
Remontée en plein cagnard à 12h pétante ! J’ai la frite, je trace, tout en buvant un max. Comme l’année dernière, je grignote beaucoup de places sur ce tronçon. Je mettrai 1h pour faire Cilaos-Route Ilet à Corde, bonne moyenne ça !
Au ravito, Danièle Séroc se fait masser la cuisse, ça n’a pas l’air d’aller. Christine Bénard est juste derrière.
Le Taibit, à nous deux ! Celui-là, on commence à le connaître. Fin août nous étions encore sur ses lacets pour la CIMASA. Je ralentis un peu l’allure, mais continue à remonter des coureurs à la dérive. J’en croise plusieurs qui redescendent, préférant abandonner ici plutôt que de plonger dans l’enfer mafatais d’où ils devront obligatoirement sortir à pied… Toujours un cap mental stratégique à passer, ce col du Taibit.
La descente sur Marla me ravive la tendinite au genou, mais c’est bien loin de la douleur causée par les releveurs en 2006, je suis gagnant au change !
Juste avant le village, je fais la jonction avec Yann, qui m’annonce que sa douleur au pied est revenue, aie aie, les souvenirs de Mayotte resurgissent…On discute et fait une pause au ravitaillement. 4 bols de soupe avalés, toujours aussi agréable. Quelques étirements… puis Christine Bénard, la désormais 2ieme féminine passe, on attrape son train et c’est reparti !
Marla à Roche Plate
La traversée Marla-3 Roches-Roche Plate s’effectue sans encombre, sous un ciel menaçant et un peu de farine. Yann semble bien physiquement mais a du mal à forcer sur ses appuis avec la douleur. On avale la dernière descente en trottinant, et arrive sur Roche Plate par un sentier ouvert pour l’occasion, chapeau l’ONF !!
Accueil mémorable au ravito où Flo et Jean Louis mettent l’ambiance ! La team « orange » est déjà connue avant qu’elle n’arrive, yess !! J’ai à peine le temps de mettre mon collant long que mon sac est vidé, rechargé, la poche à eau remplie, mes épaules massées, un bol de soupe prêt à être avalé… waaaa….Des brochettes et un verre de pif me sont même proposés… euh je laisse l’antioxydant tannique pour Joel, il en prendra sûrement !
Marla à la Nouvelle
Je repars vers les 16h45, rejoins Yann sur la descente vertigineuse du Bronchard. Je souhaite profiter un peu du jour et de ma forme passagère pour envoyer un peu, je fais la descente et dis à Yann que l’on se retrouvera un peu plus loin, quand mes endomorphines m’auront lâché !!
La descente hyper raide laisse place à une montée tout aussi pentue et escarpée. Cette montée à la Nouvelle est interminable… malgré l’heure tardive, je crève de chaud sous mon collant long, j’aurais dû attendre la tombée de la nuit pour l’enfiler. Je maintiens tout de même un bon rythme. Un couple que je croise me fait « vous avez vu ce coucher de Soleil ?! » Je lève mes yeux arrimés à mes pieds et regarde : le ciel au dessus du Maido est marbré d’un rose intense, c’est magnifique, je reste scotché 1 minute… Pris dans la course, je n’avais pas vu le spectacle..
J’arrive à la Nouvelle à la tombée du jour. Un orchestre est en train de s’installer, l’ambiance risque d’être bien sympa aussi à ce poste, je serais bien resté, mais comme dirait Flo, « JUCAF » (J’ai Une Course A Finir) La Nouvelle à Bord Martin Je repars du poste et allume la frontale, la fraîcheur s’installe, je suis bien, et profite du calme crépusculaire.
Quand soudain un hélico surgit juste au dessus de moi et fait du sur place un long moment, soulevant des nuages de poussière et de feuilles ; c’est la télé ? les secours ? je suis vite fixé, au lacet suivant, je vois des gars du PGHM s’activer autour d’une civière emmaillotée de couvertures de survie, avec goutte à goutte improvisé au bord du chemin…. « un malaise » me dit-on… gloups…. Ça refroidit un peu mes ardeurs, jvais ralentir un poil alors…
J’arrive sur la fantomatique Plaine des Tamarins, allonge la marche, tout en essayant de ne pas me tordre les chevilles sur les rondins de bois glissants. Je fais un bout de route avec un coureur que je croise souvent sur les courses, sa femme l’attend au col des Bœufs, il va s’arrêter là, plus rien ne passe…
Quand je pense à tout ce que j’avale au long de la course, et qui doit se mélanger en une mixture multicolore dans l’estomac, je remercie mes parents de m’avoir donné un tube digestif en béton… cake puis cacahouètes puis gels puis soupe puis barre d’amande puis pâtes puis coca salé puis bananes….
Et un guarana, un ! avant d’attaquer le col de Fourche, parce que les paupières se font lourdes. Le dernier coup de cul dans la boue me fait très mal, puis les marches de sept lieues en béton juste derrière aussi… Je sens les endomorphines me lâcher une à une… j’arrive au ravito suivant assez émoussé. Là je retrouve mon ami Dédé, qui a un problème au genou, mais il souhaite finir, même s’il ne peut que marcher. Belle abnégation, lui qui envisageait de rentrer dans le top 20.
Je repars, sur un chemin gadouilleux mais assez roulant. Merci à tes textos Bérus qui me font bien rire, seul dans la nuit noire.
A 20h30 j’arrive au ravitaillement du sentier Scout, Béré est là pour ravitailler Yann et le Doc. Elle m’accompagne un bout, Yann souhaite s’arrêter là. Coup au moral. Dans le Bronchard il avait l’air encore en forme… Je pense aussi à nos ptites femmes d’A2R Marie-Agnès et Line, parties dans cette aventure quasi surhumaine cette année, avec sa boue, son coteau Kerveguen interminable, son Bronchard monstrueux…Quel courage.
Sentier Scout à Deux Bras
Quand je repars sur le sentier Scout, je regarde mon classement : 50e ! Waaaa, j’en reviens pas, je n’ai pas doublé grand monde depuis Marla… C’est surprenant. Ca me redonne du peps… qui va vite s’éteindre. La descente du sentier scout est longue, longue… je commence à être HS, et ne suis plus mentalement capable de me projeter vers l’arrivée, trop de route et de douleurs à venir, je commence à appréhender la course ravitaillement par ravitaillement…Le prochain : Aurère. Je marche quasiment sur toute la descente, la tendinite est bel et bien revenue, et les ampoules aussi. A l’embranchement de la Plaque, j’accroche le train d’un coureur qui me double, et sers les dents. Ilet à Malheur est calme, même pas un ptit air habituel de Bob pour nous accompagner.
A la bifurcation, je tombe sur Karine et Nolwenn qui aiguillent les coureurs sur le bon chemin, ça fait plaisir de voir des visages connus ! Merci pour les encouragements, je continue, et avale avec difficulté cette foutue grimpette d’Aurère, elle fait mal celle-là ! L’accueil à l’école est encore grandiose, Céline, Marie et Magali sont là pour m’accueillir et me ravitailler, on tchache 5 min ; je retrouve mon lièvre, Philippe, je lui propose de faire un bout de chemin ensemble, et on est reparti, pour la descente sur 2 Bras que l’on fera à fond les manettes ! Voyant assez mal le relief, je colle et saute dans ses pas, mais son allure est trop soutenue et je peine à le suivre, je sens mes ampoules éclater dans mes chaussures, ça chauffe sévère ! Dans le lit de la rivière je prends la tête et zigzague entre les blocs à la recherche du chemin. La fatigue se fait de plus en plus forte, je titube et trébuche par manque d’attention. Je pensais avoir un guarana à Aurere, mais par mégarde je l’ai mis à Dos D’âne, trop loin…Quatre traversées à gué de la rivière des Galets et nous voilà au ravito de Deux Bras, tous les deux vraiment à plat. Deux Bras à Dos d’Ane
On se pose pour un ptit thé. Philippe commence à piquer du nez sur la table, je lui dis que je préfère ne pas m’attarder sinon Morphée aura aussi raison de moi, et j’attaque doucement la montée de Dos d’Ane.
Comme l’année dernière, cette rude montée se fera à quatre pattes ! je tire sur tout ce que je trouve, câbles, cailloux, racines… A cause de la fatigue, il m’arrive de viser à côté, de louper la prise et de me trouver en déséquilibre précaire face au vide… brrrr…. Ressaisis toi !! En contre-bas je vois se rapprocher tranquillement une lueur. A la moitié de la montée, c’est Christine Bénard qui me rejoint, toujours 2 ieme féminine et qui prend la tête de la cordée. On discute et le temps passe plus vite. Ca y’est, le bosquet de bambous, les dernières marches et voici les réverbères de Dos D’Ane, ouffff, soulagement. On continue sur notre lancée ensemble. 30 min plus tard on arrive au stade, il doit être 2h du mat’, et les courageux parents de Sandrine sont là pour me ravitailler dans le froid de la nuit. Je m’enfile une part du délicieux cake de Sandrine fait avec amour pour l’ensemble de l’équipe.
Dos d’Ane à l’arrivée
Et on repart. On continue à papoter, Piton Bâtard est avalé, il ne reste plus que ces satanées marches à franchir. Pour le coup, je suis content qu’il fasse nuit pour ne pas avoir à courir là dedans.
Aux kiosques d’Affouches, la deuxième aube se lève, deux thés plus tard on repart, en trottinant cette fois sur la piste forestière. Dire que je l’avais faite en marchant l’année dernière… Le froid du petit matin me durcit les jambes et les articulations, dure la remise en route. Le chemins aux goyaviers est là, Christine s’élance dedans en galopant, je peine à la suivre. Je pourrais marcher, et m’éviter des douleurs supplémentaires, mais j’ai hâte d’arriver, d’en finir, de revoir Sandrine. Je m’accroche au rythme effréné de Christine, double encore un coureur et arrive au Colarado. Je profite de l’instant 5 minutes, car ça commence à sentir bon l’arrivée, les premiers rayons de soleil arrivent.
Je dis à Christine de filer, moi je vais y aller mora mora… Elle refuse et me motive pour finir ensemble, c’est sympa. On descend sur un gros rythme, mes pieds ne sont que douleur, je sens chaque gravier, chaque racine à travers mes semelles (j’aurais dû chausser mes hardrock !). Un coureur recolle et nous dit que ça revient derrière, alors, contents d’intégrer le top 50, on accélère encore pour défendre la place. Sandrine est là juste avant le pont !! La dernière ligne droite est un moment de grand bonheur, une larme de soulagement s’envole. Maud court avec moi ainsi que Sam qui a massé toute la nuit les premiers arrivants. Je franchis la ligne, derrière Christine également aux anges pour cette 2ieme place féminine inattendue, bravo à toi et merci !
Ma surprise vient du classement : 47e scratch, 29e Senior. L’hécatombe d’abandon a aussi été importante devant.
Flo, un GRR sans problème au releveur, c’est génial !!! en plus tu peux marcher après !! ,o) C’est une petite revanche sur 2006, ou ce foutu pépin physique m’avait fortement handicapé.
Mais tout seul, je ne serais jamais allé au bout, un grand merci :
à mes collègues de course : Seb, Yann, Christine, Philippe,
à nos ravitailleurs hors pairs : Flo, Jean Louis, Maud, Jean Yves, Didier, Parents de Seb, Béré,
à nos supporters de métropole : Béru, Clem, Nadège, Rom, Papa Maman Grand Frère Aurélie…
à ma Doudou avec qui je partage tous ces moments intenses
et bien sûr à toute l’équipe A2R, tous, coureurs, supporters et ravitailleurs autant que vous êtes !! Sans vous et la bonne ambiance de l’équipe, jamais je n’aurais eu le courage et la motiv’ pour aller faire tous ces entraînements indispensables si l’on souhaite finir cette course de fous et de folles !