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17 juillet 2011 7 17 /07 /juillet /2011 15:49

Cette année, voilà que mes baskets se dirigent vers l’Himalaya, le Népal et ses fabuleux sommets.

 

Nous sommes un groupe de 10 réunionnais à nous lancer dans l’aventure : le tour des Annapurnas en 12 étapes dont 8 de course, ce qui nous fera parcourir 350km et 13000m dénivelé. C’est un circuit classique du Népal, nous irons juste un peu plus vite que les randonneurs ordinaires.

Le principe est d’être en autonomie en matériel. Le couchage est assuré en gîte, et nous sommes nourris le matin et le soir. Pour le reste, chacun se débrouille.

 

La grosse inconnue, c’est l’altitude et les passages au-dessus de 4000m. On ne sait pas à l’avance dans quel état on sera.

 

Départ de la Réunion le 20 avril pour Bangkok, où nous ferons escale 24h. Histoire de rendre visite à quelques Bouddhas dans les nombreux temples qui parsèment la ville. J’ai hâte d’être au Népal, Bangkok, je connais déjà.

 

Nous reprenons l’avion le 22 avril pour Katmandou, les choses sérieuses se rapprochent. On aperçoit au loin le sommet de l’Everest qui dépasse des nuages, il est à la même hauteur que nous. Waouh ! Puis nous survolons la région de Katmandou, des petite montagnes très pentues, avec les maisons au sommet, et couvertes de cultures en terrasse. C’est très inhabituel.

 

Arrivée à Katmandou. Nous y sommes un jour avant le reste du groupe qui arrive de métropole.

 

Je me retrouve en Inde. Les saris, les odeurs, les vaches, la circulation au klaxon, la saleté, les gens qui crachent. Je ne m’y attendais pas. C'est tout de même moins prononcé qu'en Inde. Mais rien de bouddhiste là-dedans. En fait les bouddhistes sont dans les montagnes.

 

Katmandou est à 1300m d'altitude, il y fait chaud, sans excès. Nous sommes dans un bon hôtel. Nous sommes 3 dans la chambre, avec Delphine et Morgane qui est là depuis quelques jours. Je suis partie sur les plus hautes montagnes du monde avec une tendinite au genou, qui est vivace en montant les marches. Je monte les escaliers sur une jambe pour ménager mon genou.

 

Le lendemain nous avons une journée complète à Katmandou. C’est l’occasion de se balader dans le quartier de Tamel, touristique et commerçant. On y trouve tout pour la montagne. La vieille ville regorge de temples, mélange d’hindouisme et de bouddhisme. Dans la banlieue, le temple bouddhiste de Bodnath dresse son stupa, le plus haut du monde, au-dessus des « yeux de Bouddha », entourés des monastères des réfugiés tibétains. Non loin, se trouve le temple de Pashpati, hindou, avec les ghats crématoires de la région.

 

Le soir, les métropolitains nous rejoignent. Et les coureurs népalais le lendemain. Le groupe est maintenant au complet, pour le contrôle des sacs. Et le contrôle médical.briefing1

 

Nous sommes 28 au total : 5 népalais dont une fille, 8 réunionnais, 4 de l'organisation et coureurs, passionnés du Népal, un suisse, un gars de Toulouse, Maud ex réunionnaise et Morgane de Chamonix. 6 marcheurs complètent le groupe, dont 2 réunionnaises. Ca fait 5 coureuses : Maud, Yangdi, Morgane, Maryse la médecin et moi. Les marcheurs font le même parcours que nous, mais ils ont le droit à un porteur, ce qui fait une grosse différence en altitude. Alors que les coureurs trimbalent toutes leurs affaires. Le poids du sac est donc un élément important, sachant qu’on a besoin de vêtements chauds, étanches, et d’un sac de couchage. Le mien doit faire dans les 6kg.

 

Déjà certains se tapent des dérangements gastriques, dont mes 2 coturnes. Ca défile la nuit, pendant que je dors à points fermés. Je ne suis pas sujette aux problèmes digestifs et j’y échapperai de tout le séjour.

 

Le lendemain matin, 25 avril, c’est le départ en avion pour Pokhara, au pied du massif des Annapurnas. Enfin les choses sérieuses ! En tenue de course, car nous enchaînons directement sur un court trajet en bus qui nous dépose au pied du chemin. On attaque la partie marche d'approche et d’acclimatation. Pour ça, le parcours est très bien fait. Le chemin est surprenant. Entièrement pavé de grosses dalles. Ce sera comme ça pour tous les chemins qui relient des villages, qui sont en fait les "routes", très utilisées par la population et les animaux de bât. On peut prendre notre temps, regarder les petites fleurs et les jolis papillons. Je ménage toujours mon genou en montant les marches sur une jambe, ce qui ne me fait pas aller bien vite. Car les marches sont une spécialité des chemins népalais. C'était bien là ma crainte. Nous cheminons à flanc de montagne, traversant quelques villages tout en pierre et les champs en terrasse, cultivés avec des buffles. Voici la traversée du premier torrent, premier pont suspendu. Les vallées sont très profondes.pont suspendu

 On termine par la montée sur le village de Ghandrung, à 2000m d'altitude. On commence à rencontrer les premiers convois de mules, bien chargées. Attention, elles sont prioritaires, car bien larges. Surtout celles qui transportent les bouteilles de gaz. Je double un monsieur avec une petite fille toute blonde qui visiblement n'a plus envie d'avancer. Elle me redoublera en pleine montée un peu plus loin... confortablement installée dans un panier dans le dos d'un porteur. Les porteurs sont impressionnants. Ils transportent de grands paniers accrochés à leur front. La charge moyenne des nôtres est de 25kg. On en croise qui portent beaucoup plus lourds. Nos porteurs portent les affaires des marcheurs et les affaires de l'organisation, en particulier la pharmacie et le caisson de recompression.

 

Notre gîte du soir est luxueux. Petites chambres avec salle de bain et eau chaude. Nous avons même des toilettes européennes. Après, ce sera des toilettes turques, avec la douche dans la même pièce, sans bac, l'écoulement de la douche étant les toilettes. Dans les gîtes, nous aurons toujours du thé à volonté, ce qui me va très bien. Les autres commencent une cure de bière, certains même une grosse cure. Premier repas du soir en gîte : soupe, et riz-lentilles. Je me régale et ne m'en lasserai pas.

 

Puis les habitants du village nous offrent une soirée de danses traditionnelles. Ce sont les femmes qui chantent et une qui danse. Nous sommes bien sûr invités à danser aussi. Notre trio de réunionnais adaptent le maloya à la musique locale. Succès garanti.

 

Petit déj au gîte. Nous aurons toujours un régime porridge local, souvent à base de riz, du pain local délicieux ou toasts, et des oeufs. Le tout à volonté.

 

Deuxième jour de marche. On attaque en montée vers un col, où est perché un village. Les villages sont souvent dans des endroits incroyables. Je clopine toujours dans les marches. Puis c'est une bonne descente vers un torrent. Il n'est pas très large, ce sera un pont de bois cette fois-ci, quelque planches au-dessus des flots. Nous sommes au printemps, c'est la fonte des neiges, les torrents sont bien fournis.

 

On entame maintenant la remontée de la vallée vers le camp de base des Annapurnas, où sera donné le départ de la course dans 2 jours.

 

Ca monte donc, tout d'abord vers le village de Chomrong. C'est un village étonnant. On y arrive par le haut, les maisons s'étalent de-ci de-là sur tout le flanc de la colline en descendant, avec une pente abrupte, sur 800m de dénivelé. La "rue" principale est un immense escalier. Les champs sont dans la partie basse. C'est très beau. J'y fais une halte petit creux en dévorant une énorme part de délicieuse tarte aux pommes. En bas du village, après la traversée d'un torrent, on reprend la montée de la vallée. Les cultures sont toujours en terrasse, caractéristiques du paysage.

 

On entre dans une zone de forêt, où se baladent quelques singes. Ils sont grands et blancs. On croise toujours des mules, et même un cavalier, avec une selle recouverte de superbes tapis mutilcolores. Son petit cheval a le pied bien sûr. En France, on dit qu'un cheval ne peut pas monter des marches. Au Népal, ils peuvent.

 

Ah, voici la DDE au boulot. Les hommes refond une partie du chemin, des marches avec des énormes dalles de pierre qu'ils taillent sur place. Le tout à la main évidemment.

 

On commence à voir de la neige de l'autre côté de la vallée. En arrivant de la Réunion, c'est toujours une joie. Puis le Machapuchare apparaît devant. Quelle majesté ! Un pic de 7000m ! Sa forme est caractéristique. C'est un des sommets jamais gravi, très vertical, et surtout sacré pour les népalais, donc interdit.

 

Pour la rando ou l'alpinisme, il faut des permis. Nous n'aurons jamais besoin de présenter les nôtres, nos dossards en font foi, consigne mise en place par l'organisation avec les autorités locales.

 

C'est l'arrivée en début d'après-midi au minuscule village de Dobhan. Nous sommes maintenant à 2500m d'altitude.montagne3

 

Ce soir nous avons le choix entre douche froide et chaude payante. Il fait beau et encore chaud, la douche froide me suffit. Douche est un bien grand mot, c'est un seau d'eau. Je rince mes vêtements, mais ils ne seront pas secs le lendemain matin. Ils finiront de sécher sur moi et sur le sac pour les chaussettes.

 

Je fais les 2 premiers jours en short, habituée au soleil tropical. Après je serai en long jusqu'au bout. D'ailleurs Morgane, qui prendra des coups de soleil, adoptera après mon modèle quand elle se sera rendue compte qu'on n'a pas plus chaud et qu'on est mieux protégé. On commence à manger à n'importe quelle heure, quand on arrive au gîte. Ce sera comme ça jusqu'à la fin.

 

On attaque le troisième jour de marche, vers le camp de base du Machapuchare, à 3700m d'altitude. Je décide de faire fi de mon genou, de toute façon, demain commence la course et mal ou pas mal, je n’aurai plus d’état d’âme. C'est bien passé, je ne sens presque plus rien, j'en suis soulagée.

 

On a intérêt à monter le plus lentement possible pour s'acclimater. Avec mes 2 jambes, j'arrive à midi au camp de base. On commence à traverser quelques névés sur le chemin. Avec le Machapuchare qui domine en face. C'est impressionnant.

 

A 3000m, on a traversé le village de Bambou. Un village au sommet du Piton des Neiges ! Plus haut, il y a encore de la végétation basse. Devant un petit terrier se tient un espèce de petit "rat", mais sans queue. Il paraît que c'est un lapin, mais il a les oreilles rondes. Il y a aussi plein de petites fleurs, ça sent le printemps, notamment des toutes petites primevères.

 

Il n'y a plus de bouteilles d'eau dans les gîtes maintenant. Les mules ne daignent pas monter de l'eau si haut. Il faut la purifier avec nos petites pastilles. J'ai de l'aquatabs, il faut 1/2h d'action, et ça n'a pas de goût. C'est parfait. Ceux qui ont du Micropur doivent attendre 1h et ça a un fort goût de chlore.

 

Le camp de base du Machapuchare est juste un gîte, il n'y a pas de village à cette altitude. Il fait beau, et même chaud en plein soleil, il est midi. Je continue jusqu'au camp de base des Annarpurnas, à 1h de marche et 4200m d'altitude, impec pour l'acclimatation. 1h de marche et de plus en plus de neige. On arrive au pied des moraines, juste en face des glaciers, entourés des Annapurnas sud, II et III, et du Machapuchare derrière. Et d'autres sommets, tous à plus de 6000m. Les sommets commencent à être ennuagés. C'est très minéral au pied des glaces. C'est absolument splendide. J'y reste bien 1h, béatement assise sur un caillou en face de ce spectacle. On entend les glaciers qui craquent et les pierres qui dégringolent. Dans les moraines, c'est la couleur gris qui prédomine, avant le blanc étincelant des glaciers. Magnifique.

 

Je reviens au camp de base du Machapuchare. On a tout l'après-midi pour continuer à profiter du spectacle. Maryse la médecin me propose de la mésothérapie pour mon genou. Pourquoi pas, je n'ai rien à perdre et c'est une sécurité. Elle fait aussi un contrôle systématique de la saturation en oxygène du sang et du rythme cardiaque. Je suis passée de 98 à 84% en oxygène et 56 à 68 pulsations/mn. Ma saturation est basse, en France, on hospitalise à 80%. Mais je me sens bien.

 

Je fais une petite sieste, ce qui n'est pas dans mes habitudes. Au réveil, je ressens soudain une envie de vomir. C'est un des symptôme du mal des montagnes. Je sors 1/4h dehors, on ne sait jamais si ça se matérialise... Ca passe, et je ne serai plus embêtée avec ça. Je ne suis pas la seule, il commence à y avoir pas mal de mal de tête.

 

Demain c'est le début de la course, du camp de base des Annapurnas. On y monte sans chrono. Avec ma préparation légère ce dernier mois à cause de mon genou, je suis bien contente d'avoir eu 3 jours de marche pour me préparer. Demain on part à 5h du gîte pour un départ donné à 7h en haut. Difficile de dormir cette nuit. C'est l'effet de l'altitude. Pourtant nous ne sommes pas encore si haut que ça. Mais nous sommes tous à la même enseigne.

 

Départ à 5h aux premières lueurs du jour pour rejoindre le camp de base des Annapurnas. Comment faut-il s'habiller ? Il ne fait pas si froid que ça. Je mets en bas collant + surpantalon, et en haut maillot + veste coupe-vent, + bonnet et gants. Ce qui fait que je ne suis pas si chaudement vêtue que ça.

La veille à midi, la neige fondait, ce matin c'est gelé.

 

Le temps est très beau là-haut, tous les sommets sont dégagés. Mais on prend moins le temps de les admirer que la veille. Je me déshabille et je range mes bâtons, et nous voilà sur la ligne de départ. J'utilise mes bâtons en montée et sur le plat, pas en descente. Car nous allons redescendre dans la journée ce que nous avons monté en 3 jours, 42km.départ3

 

Après une petite séance photos, nous voilà partis. Dans la neige. C'est d'abord un faux plat montant, pas long, peut-être 200m. Un premier groupe part vite, je suis dans le deuxième qui trottine, derrière ça marche. Je n'ai pas trottiné longtemps. Impossible de courir 200m en montée, c'est l'essoufflement immédiat, nous sommes à 4200m, je rappelle. Donc je passe illico à la marche, et reprends la course dès que la descente s'amorce. Ah, ça va mieux.

 

En 1/2h j'arrive au camp de base du Machapuchare, après des successions de zone de neige et de pas neige. Puis c'est la descente vers Chomrung, d'abord par le sentier, puis la "route népalaise" de dalles empierrées, avec moultes marches, et quelques montées de temps en temps. Eric me suit, il me demande s'il peut rester juste derrière moi. OK. 5mn plus tard, je me retourne, il n'est plus là. Et bien Eric, qu’est-ce qu’il t’arrive ? Il a décroché. Je continue mon bonhomme de chemin, en faisant le plein d'eau avec les petites pastilles de désinfection, en recroisant les "agents de la DDE", et tous les marcheurs qui nous encouragent sympatiquement. Pour ne pas se tromper de langue, on lance un cordial "namasté" à tout le monde, que Dieu te garde. Les népalais qui transportent des énormes planches de bois me laissent le chemin, alors que c'est plutôt à moi de les laisser passer vu leur chargement. Ils portent les planches en travers du chemin, et quand il n'y a pas la place, ils marchent en crabe avec les planches dans le sens du chemin. Impressionnant !

 

Me voilà arrivée à Chomrung, pas le bas cette fois-ci. Il me reste juste 800m de dénivelé et de marches à grimper pour passer le village. Je ressors mes bâtons et attaque à allure régulière. Tiens, je n'avais pas remarqué à l'aller, l'école est au milieu du village. Les montées et descentes quotidiennes des enfants sont équitablement réparties. Nous avons un pointage en haut de Chomrung, où on nous offre un khata, une écharpe de félicité.

 

La descente reprend. On quitte maintenant le trajet de l'aller pour longer le massif des Annapurns par le sud. On plonge vers le torrent, à passer sur un pont suspendu, nous sommes à 2000m d'altitude. Et voilà la dernière montée de 700m de dénivelé avant l'arrivée. Ca grimpe sérieusement. J'ai beaucoup de mal, je sens la faim, je machouille quelques trucs, mais ce n'est pas assez. Cette montée a été très dure. On traverse d'abord un paysage de champs en terrasses, avec quelques fermes très pauvres, qui contrastent avec les villages sur l'autre versant. Il n'y a pas âme qui vive. J'ai un sentiment de désolation. Et que c'est raide ! C'est vraiment pas après pas. A mi-montée, la pluie pointe son nez. Je me couvre. Plus haut c'est la forêt. La pluie cesse. Tiens, coucou les singes. Le point d'arrivée est le village de Tadopani, au col tout en haut. La montée n'en finit pas pour l'atteindre. Et puis, ça y est, les premières maisons apparaissent.  C'est le bonheur d'arriver, même si on ne doute pas d'y arriver, avec l'accueil des villageois et de ceux qui sont déjà là, dans la cour. Nous sommes en début d'après-midi, je n'ai pas noté mes temps, en moyenne 6h par jour. Je suis dixième et la troisième fille, Morgane est derrière. Elle ne tarde pas. Et Joël aussi, on est du même niveau à la Réunion. Et pas de problème de genoux aujourd'hui. Je prends vite la douche et me change, avant d'avoir froid. Et manger ! Vite, du riz !

 

La pluie revient. Dans la salle commune, il y a une épaisse couverture autour de la table, avec des braséros en dessous. Om met les vêtements à sécher autour. L'odeur des chaussettes embaume.

 

Je fais le plein de ravito pour le lendemain, des biscuits. On en trouve dans tous les gîtes. Les autres carburent plutôt aux barres chocolatées, moi je préfère les biscuits.

 

Les autres arrivent, progressivement dans l'après-midi. On se retrouve tous le soir au repas. Il y en a beaucoup qui ont eu le même coup de barre que moi dans la dernière et interminable montée de Tadopani.

 

Il y a eu 2 chutes au départ sur la neige, avec 2 entorses. Maryse est efficace, les 2 chevilles iront au bout.

 

Nous quittons Tadopani le lendemain en 2 groupes. Le premier est le plus lent, le second est le plus rapide, 1/2h plus tard. Je me retrouve dans le deuxième. On attaque par une côte, courte mais bonne, dans une très belle forêt, pleine de rhododendrons en fleur rouge vif. J'ai tout de suite beaucoup de mal, c'est mieux que la veille tout de même. Au point que je me retrouve rapidement la dernière des dernières. Avec Pemba, notre serre-file. C'est le frère de Dawa Sherpa, il est notre directeur de course et serre-file. Je peine tant que je peux, pendant que lui est très à l'aise à côté de moi. Gardons le moral. Il y a quelques maisons en haut de la côte, de la viande de boeuf sèche au soleil dans la cour.

 

Petite digression sur l'ethnie des sherpas. Leur nom de famille est toujours Sherpa, et leur prénom, c'est le jour de la semaine où ils sont nés, donc 7 prénoms possibles. Nous avons un Dawa Sherpa, un des coureurs, c'est le cousin de l'autre Dawa Sherpa, celui qu'on connaît. Ils sont originaires de la région de l'Everest, et sont considérés comme des ploucs par les gens des régions basses. Car il y a des régions basses au Népal, avec des rhinocéros.

 

Je suis maintenant sur une crête. J'en reste bouche bée. A droite s'élève la masse imposante du Daulaghiri, énorme, majestueux, et à gauche on surplombe la forêt fleurie de rouge. C'est l'une des vues qui m'a le plus impressionnée. Je cours bien maintenant, et je ne me lasse pas de lever le nez. Ah ce Daulaghiri !Daulaghiri1

 

Je rattrape les marcheuses, puis les derniers coureurs du premier groupe. Enfin des bonnes sensations dans les jambes. On arrive au village de Ghorepani.

 

Pourquoi j'ai eu tant de mal à monter ? Et bien justement, je ne sais pas.

Car arrivés à Ghorepani, nous avions un aller-retour vers le petit sommet de Poon Hill où la vue est merveilleuse sur le Daulaghiri, passant de 2800m à 3200m, tout en marches. Et là j'ai retrouvé mes ailes. J'ai doublé Joël, puis Eric, qui étaient de mon groupe. Comme c'est un aller-retour, j'ai croisé tous les autres, sauf le premier. Ouf,  je n'ai pas tant de retard que ça. Ah voilà les filles. Yangdi, talonnée par Maud, et pas loin Morgane. Je suis tout de même dans un autre wagon qu'elles. Morgane n'était pas sûre d'elle hier, car elle était malade les jours précédents. Maintenant, elle a retrouvé son punch. Mais moi, je ne sais pas ce qui m'est arrivé. La veille, je n'ai pas assez mangé, c'est sûr, mais le matin même ?

 

Le premier, c'est Sudip Raï, un jeune népalais. Comme son nom l'indique, il n'est pas sherpa, mais teraï, originaire de la partie basse du Népal, avec les rhinocéros, les bananes et les mangues.

 

Depuis Poon Hill, c'est la plongée vers la vallée de la Gandaki à 1200m d'altitude. Longue descente, de village en village, de convoi de mules en convoi de mules, parmi les champs, les vaches, les buffles. La forêt est finie, on ne la verra plus jusqu'à la fin.

 

Je rattrape René qui boit un coca en courant, ce qui n'est pas pratique. Il me redoublera un peu plus loin quand je fais le plein d'eau à un robinet. En fait dans les villages, il y a plein de robinets publics, où les gens viennent se laver et faire leur lessive. Le chemin pavé devient piste de 4x4, en construction. Ah, on rejoint la civilisation, mais la vie va changer dans les villages. Et moi je rejoins Thierry. Il a le moral en baisse par cette longue descente, il n'arrête pas de râler. On prend la piste ensemble. Il ne voit pas les raccourcis pour les piétons, qui évitent les lacets. Je suis sa providence, même si on en loupe quelques-uns.

 

Nous voici arrivés en bas. On rejoint une grande piste, fréquentée par des bus et des camions. La circulation n'est pas importante, mais poussiéreuse. On entame la remontée de la gorge de la Kali Gandaki, qui est étroite à cet endroit, donc tumultueuse. On y fait d'ailleurs du rafting. La piste est un faux plat montant, ce n'est pas ma tasse de thé. Thierry m'abandonne et part devant. Joël me rattrape. Nous marchons, mais il est beaucoup plus rapide que moi, au rythme de ses bâtons. Je me retrouve donc seule. J'arrive à Tatopani. Il y a des sources chaudes, et des piscines. C'est un gros village. Encore quelques km de piste, et c'est l'arrivée au village de Dana, à 1400m d'altitude. La piste ne traverse pas Dana, elle passe en "rocade". Si bien que la population, qui prend maintenant le bus, ne traverse plus le village, et il est en train de mourir.

 

A Dana, il fait chaud. On en profite pour rincer les fringues. Dans le jardin du gîte, on retrouve les mêmes plantes qu'à la Réunion, comme les bougainvilliers, et c'est aussi la vallée des pommes. Je déguste une super bonne tarte à la carotte. En Inde, il y a des desserts à la carotte.

 

Nous poursuivons le lendemain la remontée de la Kali Gandaki. La vallée va s'élargir progressivement. Il paraît que c'est la vallée la plus profonde du monde, profondément encaissée par rapport aux montagnes qui la bordent. On lève la tête, et c'est du 5000m d'altitude juste au-dessus.

 

Aujourd'hui nous allons jusqu'à Marpha, à 2600m, en partie par la piste, en partie par des sentiers, pour 34km, c'est une petite étape. On commence par un bout de piste, je suis rapidement larguée par tous ceux qui courent. On passe sur l'autre rive, pont suspendu évidemment, et ça bouge. Le sentier traverse plusieurs villages, délaissés par la piste donc par l'animation locale. Ca monte bien. Ah, je vois 2 dos oranges. On a des dossards oranges sur nos sacs. Je les rattrape. C'est Gaëtan, un marcheur qui est passé coureur tellement ça lui plaît, il grimpe bien, et Morgane. Qu'est-ce qui lui arrive à Morgane ? La même chose que moi la veille. Je les double à l'aise. C'est la descente vers le pont suivant, pour reprendre la piste. Morgane m'y rejoint. Elle s'est secouée pour m'accrocher, en en bavant. On fait route ensemble pendant une dizaine de km. C'est moi qui donne le rythme, alternant course et marche en fonction des descentes et montées. On arrive à un embranchement, on hésite, il n'y a rien sur la carte. Un 4x4 arrive, on l'arrête carrément pour demander la route. En fait les 2 chemins se rejoignent, c'est l'ancien et la nouvelle piste. Un sentier coupe quelques lacets et nous voici au village de Kalapani, tout en longueur le long de la rivière. Morgane s'arrête à l'entrée du village pour se ravitailler. Je continue, elle me rejoindra. Nous avons une vue magnifique sur l'Annapurna I, le plus haut, 8000m et le Tilicho Peak, 7000m, sur l'autre rive.

 

D'ailleurs on y passe, sur l'autre rive. Je fais le plein d'eau au village suivant, à un robinet public. Morgane me rejoint et elle part devant, je ne peux pas la suivre. En tout cas, elle est requinquée.

 

Le lit de la rivière s'élargit, jusqu'à devenir même très large, plein de sable et de cailloux tout gris. Comme il n'y a pas de forêt de ce côté-ci, le paysage devient très minéral, bien qu'il y ait des zones cultivées vertes plus haut. La vallée devient vraiment imposante. On la retraverse rapidement, pour se retaper un long morceau de piste. Je pensais que cette partie serait monotone, pas du tout, c'est tellement beau. Il y a des endroits où on peut couper les méandres de la piste dans le fond du lit de la rivière, avec quelques passages à gué. Je n'arrête pas de voir un camion orange, en fait, nous allons à la même vitesse ! Avec poussière à chaque fois. Au dernier "raccourci" dans la rivière, je suis les traces de 4x4. Fatale erreur. Les 4x4 traversent la rivière, trop profonde à cet endroit pour qu'il y ait un passage avec des pierres pour les piétons. Je peste en enlevant mes chaussures, et rebelote peu après. Je vois que le sentier fait un petit détour en hauteur pour éviter ce contre-temps. Trop tard.

 

Voici Marpha, c'est un gros village, il est plus en forme de bourg qu'étalé le long de la rivière. C'est un très beau village, les maisons sont tout en pierres, avec des toits en terrasse où le bois est stocké tout autour. C'est très étrange.Marpha1

 

En arrivant, on mange, on rince les vêtements, le rituel. J'arrive peu après Morgane qui est en train de s'enfiler un steak de yack. J'ai bien envie d'y goûter, mais c'était le dernier, j'arrive trop tard. Marpha est très touristique, il y a plein de boutiques d'artisanat, en fait pas local car tibétain. En effet, il y a un village de réfugiés tibétains juste à côté. Du coup l'après-midi, au lieu d'être ensemble au gîte, chacun s'éparpille pour le shopping. Je préfère le monastère, qui surplombe le village. La vue est splendide, avec tous ces toits plats bordées de branches, et le Tilicho Peak en face. On ne voit plus l'Annapurna I.

 

Prochaine étape : Muktinath, à 3800m d'altitude. De la hauteur, youpi !

Les coureurs népalais courent en fractionné en montée. Du genre 500m à fond, puis marche, puis rebelote. Ca leur réussit bien. Personne ne suit leur rythme. Leur participation à la course est prise en charge par l'organisation.

 

Pour boire, je prends 1l d'eau dans la poche à eau et 1/4l de thé sucré ou non dans chaque bidon, ça dépend des jours. J'aurai bien aimé ne pas utiliser la poche, mais je n'arrive pas à boire correctement avec les bidons et les bâtons en main.

 

Départ donc pour Muktinath. On part en 2 groupes ce matin. On poursuit la piste vers Jomoson, la préfecture du Mustang. Qui ressemble à une toute petite ville, avec un petit aéroport et une caserne de l'armée. Particularité n°1 de Jomoson : elle s'étend des 2 côtés de la rivière. Particularité n°2 : le pont, axe central de la ville est en pierre, mais trop petit pour le passage des véhicules. Les pistes s'arrêtent donc chacune de chaque côté du pont, avec une gare routière de chaque côté pour les bus. Les voyageurs descendent du bus, traversent le pont à pied, et remontent dans un autre bus de l'autre côté. Idem pour les marchandises.

 

Kali Gandaki après JomosonSur la piste, je me retrouve invariablement la dernière, avec Pemba. A la sortie de Jomoson, je rejoins les marcheurs, Pemba m'abandonne pour rester avec eux. Je quitte la piste pour passer dans le lit de la rivière, toujours très large. J'y croise quelques yacks bien chargés. Mes premiers ! Erreur, ce ne sont pas des yacks, on est trop bas. Ce sont des vaches croisées avec des yacks. Elles sont petites, avec des longs poils. On rejoint la piste, avant de bifurquer dans une autre vallée perpendiculaire et secondaire, vers le village de Lupra. Il y a un panneau indicateur, tellement petit que j'ai failli le louper. Heureusement, la vallée elle, n'est pas loupable. Ca change de décor. Il n'y a pas de sentier, on progresse comme on peut entre les pierres. C'est l'ocre qui domine dans cette vallée, toujours très encaissée. On s'élève peu à peu. Je me sens complètement seule dans ces cailloux. Ah, voilà devant un groupe de dossards oranges. Je ne suis plus seule. Je m'en approche progressivement. Un pointeur est au pied du village de Lupra, qui est juste au-dessus, et par lequel nous sommes priés de faire un petit détour. Le village est minuscule et bien calmeLupra, à l'écart de toute voie de communication importante. On y pratique un bouddhisme particulier plus ancien que le bouddhisme tibétain, c'est le seul village népalais comme ça, et sans doute le seul au monde. Comme quoi il est bien isolé, il faut le vouloir pour y aller. Passé le village, on redescend dans la rivière, qu'on traverse. Les sommets enneigés sont devant moi. Je rejoins les dossards oranges, ce sont les coureurs du premier groupe. Je les dépasse en attaquant la montée pour sortir de cette vallée. Et quelle grimpette ! Très raide, qui nous mène de 3200m à 3900m, en lacets. Le paysage est austère, avec une herbe courte. Je grimpe, très régulière, au rythme de mes bâtons. Je double Alix. Puis Joël, puis René, qui s'écroule au bord du sentier. Surprise, un grand mur de pierres longe le sentier. C'est quoi ? Un grand enclos à bétail ? On monte, et on sent déjà qu'il y a moins d'oxygène. Et la neige en face se rapproche. Encore un dossard orange devant. J'arrive à un petit col, et sans réfléchir à la direction je rejoins le dossard orange, ils sont 2 en fait, Eric et Thierry. Nous sommes maintenant sur un sentier à flanc de colline, dominant la vallée de Muktinath. Elle semble sans fond vers la Kali Gandaki, dont elle est perpendiculaire. Elle s'étale à nos yeux, large, verte, avec des cultures en terrasses qui façonnent le paysage, et beaucoup de villages. C'est surprenant en venant de Lupra. Mais lequel est Muktinath ? Thierry est persuadé que nous avons loupé le chemin qui descend vers les villages. On sort la carte. Je m'en veux de ne pas avoir fait attention au col. Thierry veut descendre tout de suite vers la vallée, mais il n'y a pas de sentier. La végétation est rase, le terrain ondulé, c'est facile de descendre tout droit. Je conseille de continuer notre sentier, nous ne sommes pas encore assez au fond de la vallée par rapport aux sommets. OK, et on descendra là-bas, on distingue un sentier qui descend tout droit. muktinath3On le dévale à toute allure, jusqu'à ce qu'on arrive à un mur, enclos à bétail. On le longe, on descend encore. Voilà les premières fermes. On coupe tout droit en passant quelques murs de pierres, pas très orthodoxe tout ça. Le sol devient très humide, on a les pieds dans la flotte. Pas grave, on est arrivé. On entre dans le village en traversant les champs cultivés. Les garçons sont allés plus vite que moi, ils ont disparu dans le village. Je demande mon chemin : l'hôtel Mustang, terme de notre périple du jour. Non non, ici c'est le Plaza. Je vois bien que c'est le plaza, moi, je veux le Mustang. Non non. Je sors mon petit papier, c'est le Royal Mustang. Par là, vers le haut. OK. J'arrive à la sortie du village où je tombe sur mes 2 compères, ils ont fait le tout du village par inadvertance. Un gamin les accompagne. Ici c'est Jharkot, Muktinath c'est par là. Aaaaah ! Nous ne sommes pas dans le bon village ! Thierry est furieux, il faut remonter. C'est une grande piste. Plus loin une dame nous dit de prendre le chemin tout droit qui coupe. Ca grimpe. On arrive à un grand panneau : Muktinah : 1h. Thierry est désespéré. Allez les gars, tu vois cette grande maison rouge là-haut ? C'est un monastère, on demandera notre chemin. Je remonte le moral de notre petite troupe, et on grimpe. Que voit-on ? Quelqu'un qui nous fait des grands signes devant le monastère. Qui c'est ? Avec ma vue perçante, je ne reconnais personne de si loin. C'est Bruno, coureur (et organisateur). Bruno, on est perdu ! Mais non mais non, vous y êtes, l'hôtel est juste là. Le monastère n'en est pas un, c'est la première maison de Muktinath. Je cours dans la rue principale jusqu'à notre délivrance. Tout le monde est là, qui nous attend : René, Joël, tous ceux que j'ai doublés dans la montée...

 

Nous ne sommes pas les seuls à nous être fourvoyés à Jharkot, il y a quelques autres dépités. Nous étions sur le bon chemin, il suffisait de continuer tout droit pour tomber pile sur Muktinath. Peu importe, nous sommes arrivés à bon port, sans avoir à remonter tant que ça. Il n'y avait pas 1h depuis le panneau, mais 1/4h, à peine.

 

Maintenant place aux choses sérieuses : un bon steack de yack, bien mérité.

Ma chambre ce soir donne sur le toit en terrasse. Quelle vue ! La vallée sans fin vers l'aval, les sommets du Haut Mustang vers le Tibet avec le Daulaghiri tout au fond, les sommets enneigés tout proches vers l'amont, le Tilicho Peak, le Nilgiri. Nous sommes à 3800m d'altitude. Il fait beau, donc lessive. Surtout que demain, c'est "repos", journée d'acclimatation avant d'attaquer le Thorung La, le col le plus haut du monde (paraît-il.

 

Le seul hic, ma chambre est au 3° étage. La vue est belle, mais l'oxygène y est rare, quel essoufflement dans l'escalier ! Nous avons une grande salle de bain, avec des vraies toilettes. Juste quelques petits défauts d'eau. Pas grave.

 

L'après-midi, ce sera flânerie dans le village, très animé. Muktinath est le bout de la piste qui vient de Jomoson, les 4x4 s'arrêtent à l'entrée du village. Tout au long de la rue principale, il y a plein de népalaises qui tissent et qui vendent de l'artisanat, dehors. Je vais faire un tour au monastère en face de notre hôtel. Il est tout petit. Une vieille dame essaie de passer sous le porche, chargée d'un énorme fagot de branches épineuses sur son dos. A quoi ça sert les branches épineuses ? Mystère, mais elle ne passe pas sous le porche. Je l'aide à résoudre son problème logistique. Il y a un tout petit "hôpital", qui ressemble plus à un dispensaire. Et chez Bob Marley, une institution à Muktinath. C'est un hôtel rasta qui vaut le coup d'oeil et le coup d'oreille. Je retrouve aussi les vaches/yacks. Quelques coupures d'électricité le soir pour agrémenter la soirée. Des lampes à led sur batterie prennent le relais. C'est moderne, Muktinath !

 

Demain, c'est grasse matinée, et même à 3800m, on y dort bien. Au réveil, c'est l'explosion de beauté sur le toit en terrasse, quelle merveille. Ces sommets sont vraiment majestueux et impressionnants. Je profite au maximum du spectacle.Muktinath2

 

Pour notre journée d'acclimatation, Bruno propose une balade au-dessus de 4000m. Nous partons tranquillement derrière l'hôtel, vers les alpages. Nous montons jusqu'à une petite combe, aux pieds des glaciers. 4200m indiquent ceux qui ont un altimètre dans leur montre, c’est-à-dire tout le monde sauf moi. Je vais toujours au feeling. Bruno nous fait une séance photo, avec la chaîne de sommets enneigés en toile de fond. Quel décor ! On prend notre temps, on papote, on regarde les petites fleurs. Un gypaète nous survole, quelques yacks broutent en toute liberté.

 

Je redescends à l'hôtel. Dans la salle d'accueil, un groupe de népalais est absorbé par la télé (oui, il y a la télé !). Ben Laden est mort ! Du coup on regarde un peu, c'est en anglais. Impossible de se couper complètement de l'actualité. En tout cas pour la notion du temps, je ne sais absolument plus quel jour on est.

 

De nouveau une petite séance médicale. Ma saturatuion en oxygène est remontée à 94 et le rythme cardiaque a baissé à 58. Tout va bien.

 

Pour meubler l’après-midi, je suis le défilé des nombreux hindous qui débarquent des 4x4 vers le temple qui surplombe le village. Le temple est très connu. Le temple principal est hindouiste entouré de quelques autres bouddhistes, les 2 religions s'entendent bien. Les gens font des offrandes puis le tour du temple en actionnant les moulins à prière, bouddhistes. Oui vraiment, les 2 religions s'entendent bien. Derrière le temple, ils passent sous une centaine de douches d'eau sacrée, glacées, en priant. Puis ils se rhabillent, et redescendent prendre le 4x4 à Muktinath, purifiés.

 

Demain, on monte au col du Thorung, à 5400m. La montée est libre, en marche d'approche. Le chrono sera déclenché en haut, quand on veut, pour descendre à Manang à 3600m. Au briefing nous avons le droit à des consignes médicales particulières. En cas de symptôme du MAM (mal des montagnes), Doliprane si mal de tête, Diamox si autre symptôme et piqûre de célestine dans les fesses par le copain si vomissements. Et pas de chichi, on y va franco. Tout le monde a un kit complet avec la célestine. Pas moi. Il n'y a pas de seringue dans ma boîte, je n'ai pas le même que les autres. Tant pis, si j'en ai besoin, il n'y a qu'à espérer que le copain n'en ait pas besoin aussi.

 

Personne ne sait s'il va passer, même les népalais. C'est le suspens.

 

Thorung La : le must

Départ à 5h après une bonne nuit. Le temps est nuageux, il semble qu'il ait neigé sur les hauteurs, dans la demi-pénombre. Je pars avec Morgane. Au bout de 100m, la pluie pointe. On s'arrête pour se couvrir : doudoune, bonnet, surpantalon, la panoplie complète. On repart. C'est une fausse alerte, pas de pluie. Je ne peux pas avancer, impossible. J'étouffe, je manque d'air. La sensation est horrible, je deviens claustrophobe. Ca commence bien, je ne suis qu'à 3800m. Mais ce n'est pas possible, hier j'étais super bien. Je m'arrête de nouveau 200m plus loin, et je me déshabille. Je ne garde que le coupe-vent, le surpantalon et le bonnet. Je repars, ca va mieux. Non, pas tant que ça, j'ai comme la tête qui ne respire pas. Impression toujours fort désagréable. J'arrache le bonnet. Ah, ça y est, ça va. Je repars, seule et bonne dernière, mais ça n'a pas d'importance, sauf psychologiquement, ce n'est pas marrant.

 

Je monte vers le temple hindou, je le longe, puis l'inconnu s'amorce.

 

Nous sommes dans les alpages, avec quelques vaches. Le fond de la vallée se rétrécit, et la neige se rapproche. Le temps se dégage, chouette. Je monte doucement et régulièrement, il vaut mieux ne pas forcer. Et voilà que je rattrape les autres. J'ai pourtant l'impression d'aller doucement. Le terrain devient de plus en plus minéral, et un énorme glacier nous surplombe sur la droite. Ca devient féérique. Je me sens très bien maintenant, et j'en profite de tous mes yeux. C'est la première fois qu'on est vraiment tous mélangés, les rapides, les népalais, et les plus lents. Les népalais, coureurs et porteurs, font souvent des pauses. Moi je monte toujours régulier. Je continue mon petit bonhomme de chemin, et continue à doubler sans le vouloir. Mais ils vont vraiment trop lentement les autres. Ils ont l'air de souffrir plus que moi du manque d'oxygène. Ou peut-être qu'ils sont scotchés à leur altimètre, alors que moi je ne m'en préoccupe pas, ça monte, c'est tout.

 

Je suis maintenant au niveau du glacier sur la droite. Il est plus impressionnant que celui de gauche. Nous sommes entre deux 6000m. Il n'y a donc plus que 1000m au-dessus, on ne ressens plus cette impression d'immensité, je trouve que c'est moins écrasant. Le glacier est une énorme langue, très régulier, avec un front très épais et de magnifiques couleurs de glace du blanc au bleu. C'est un ravissement.

 

Maintenant, ce sont mes pieds qui sont dans la neige. Je sors les gants. La pente s'assouplit. On commence à croiser les marcheurs qui viennent dans l'autre sens, qui est le sens normal touristique du passage du col. Et surtout des porteurs, à cette altitude, il vont nettement plus vite que les touristes marcheurs.

 

Ca y est, je vois le col, avec ses drapeaux à prière multicolores qui flottent au vent. Je l'atteinthorung la 2s avec Maryse, la médecin, et Julien, un des marcheurs. Maryse lui a fait prendre un Diamox. Il y a une petite baraque en haut, où nous attend un thé. J'ai mis 4h45 pour la grimpette. Maryse nous conseille de ne pas nous attarder, il faut redescendre le plus vite possible, nous ne sommes pas faits pour vivre à 5400m. Julien ne demande pas son reste, il n'est pas trop bien. Bruno est là-haut, carrément en short. Il me demande de courir pour quelques photos. Ben tiens ! Je me sens bien, mais tout de même ! Je m'exécute, et tout se passe bien, je respire. Je prolonge la halte par un petit casse-croûte bienvenu, j'accroche un khata, l'écharpe de félicité. Je me déshabille pour la descente, j'enlève le surpantalon et le coupe-vent, je range les bâtons, je garde les gants. Et top : le pointeur me donne le départ.

 

J'ai vraiment ressenti une sensation profonde d'exaltation dans cette montée, à part les 300 premiers mètres horribles. Le paysage et l'effort physique sans problème. Les endorphines  ? L'euphorie de l'altitude ? Tout cela certainement. C'était le moment le plus magique de la course.

 

Donc voilà la descente. Tout d'abord forte, avec des passages pierreux et neigeux. Je suis seule, et je cours bien, l'altitude ne me gêne pas. La vallée est étroite, on s'y enfonce rapidement, les sommets environnants sont très verticaux, c'est beaucoup plus resserré que l'autre versant. J'arrive rapidement au premier refuge, où je rejoins Maryse et Julien, qui marchent. La pente s'adoucit désormais, on suit le torrent, d'abord sur la rive droite, puis on traverse, ce qui vaut une bonne remontée en face. Et la descente reprend, sans fin. On voit de temps en temps des yacks, des vaches, des chèvres toutes petites et à longs poils. Ce sont celles-là qui donnent le cachemire ? Mais pas âme qui vive, je suis encore trop haut. Ah si, un abri d'alpage, un autre. Puis le premier village, minuscule, avec gîte et marcheurs au repos. Que d'encouragements !

 

La vallée est toujours étroite, infinie, avec de nouveaux pics enneigés qui apparaissent et dominent. Le Gangapurna, un 7000m. Un deuxième village, un troisième village, un pont, un autre pont. Et Yangdi qui me rattrape. Elle veut que je continue avec elle. Non non, elle va plus vite que moi. Moi je cours à mon rythme, et j'admire le paysage par la même occasion. Elle s'éloigne progressivement, je vois longtemps son maillot rose.

 

Ca y est, je vomanang2is le glacier du Gangapurna, qui surplombe Manang, un monstre. Puis j'arrive dans les champs. Les vaches tirent la charrue. Voici un gros village, encore bien au-dessus du torrent. Puis le lac en face de Manang, au pied du glacier. Et enfin Manang, gros village, toujours en pierres. On traverse entièrement le vieux village, les gens m'indiquent la direction. Puis c'est le quartier touristique des hôtels. Il y a foule devant le nôtre. Les coureurs déjà là attendent les autres sur les bancs, dans la "rue", au soleil. Surtout qu'on n'est pas dans l'ordre d'arrivée habituel, puisque chacun est parti individuellement du col.

 

Ah ce fameux Thorung La !

 

Le dernier arrivé sera René. Il a été très malade au col, allongé au milieu du sentier sans pouvoir bouger, avec vomissements, et j'en passe. Un beau MAM.

 

L'hôtel est tout en hauteur, la salle commune est au troisième. On en aura eu des marches ! En plus les escaliers de Manang ont tous des marches inclinées vers le fond, c'est une spécialité locale. Au début c'est surprenant, et casse-gueule ! A Manang, on trouve du fromage de yack. Il est bien fait et délicieux.

 

Mauvaise nouvelle ce soir : on ne pourra pas passer par le lac Tilicho au retour pour les 2 dernières étapes, lac le plus haut du monde, à 5000m. Il y a beaucoup de passages les plus hauts du monde dans cette course, Himalaya oblige. C'est trop glacé, il faudrait être équipé pour l'alpinisme, ce qui n'est pas le cas avec nos petits crampons que nous avons donc trimballés pour rien, nos bâtons de course et nos 3m de corde. Ce sera retour par le col du Thorung. Dommage ! Ca ne me plait pas de repasser 2 fois au même endroit, même si on ne voit pas les choses pareilles dans l'autre sens. Mais on n'a pas le choix.

 

Le lendemain, c'est le marathon de Manang, le long de la rivière. Loin d'être plat. On descend le torrent rivemanang1 gauche en passant par les petits villages... qui sont haut perchés, et on revient en remontant le torrent rive droite par la piste. Ce qui nous fera le bagatelle de 1500m de dénivelé. Les marcheurs sont exonérés de marathon, et René en est interdit après son MAM. Ils iront faire une petite rando vers le somptueux glacier. Quant à nous, le départ est sur la piste jusqu'au premier village, dans la vallée. Je pars à mon rythme. Puis c'est un sentier qui  grimpe sec vers le village suivant. Gaëtan me rattrape, on monte ensemble, puis il part devant, je ne peux pas le suivre. Descente et remontée vers le village suivant, parmi les champs en terrasse. Tiens, une espèce de petit écureuil traverse le chemin devant moi. Enfin grande descente vers le torrent, pour une fois sans marches. Au fur et à mesure de l'avancée dans la vallée, on découvre de nouveaux sommets, tous différents, avec encore de très beaux glaciers. C'est un ravissement toujours renouvelé. Il y a une fontaine au bord du chemin. Une chèvre est grimpée sur la margelle et boit au tuyau. Maligne la chèvre ! Les villages sont annoncés par des moulins à prières. On arrive dans une pinède, ça sent la Provence. Me voici à une bifurcation. Je pense que la bonne direction est à gauche, car on doit remonter vers Pisang les hauts, mais il y a une flèche à droite. Je prends donc à droite, et arrive directement au pont. Le pointeur est là à Pisang les bas, alors qu'il aurait dû être en haut. Bref, il valide mon itinéraire. Le retour par la piste n'est pas marrant. Il n'y a aucun village dans la première partie, c'est dans la forêt, on ne voit pas les montagnes. Il y a juste les scieurs de long pour me distraire, avec leur énorme scie, un à chaque bout. On arrive enfin à un village, il y a là l'aéroport de Manang, d'où la présence d'une piste, qui s'arrête là et ne va pas jusqu'à Manang. Mais on n'y voit aucun véhicule. On passe au pied de superbes cheminées de fée avant d'apercevoir le glacier du Gangapurna, on se rapproche de Manang. On retraverse la rivière pour se retrouver au premier village, et retour à Manang.

 

Balade dans le village l’après-midi. Je tombe par hasard sur un monastère. C'est l'heure de la prière. C'est lancinant et envoûtant. Le soir on a le droit à un plat de pâtes avec du fromage de yack. Un délice.

 

L’avant dernier jour de course arrive déjà. Je suis à 5mn derrière Joël au classement. Nous remontons donc vers le col du Thorung, jusqu'à l'avant dernier gîte, Thorung Phedi, 4400m. Au moins, on n'aura pas de surprise sur le parcours. La montée est douce, avec les traversées des tous petits villages. montée vers le thorung la depuis ManangJe rattrape Joël, des petites chèvres cachemire caracolent devant nous, et je le dépasse, il ne me suit pas en montée. Puis ce sont les alpages, dans la vallée qui se resserre. On descend vers le torrent pour le traverser, et la montée reprend, toujours douce jusqu'au gîte, au pied de la neige. Je pensais que le gîte était le suivant, et qu'on aurait un bout un peu plus raide à la fin, mais non, ce sera pour demain. Il fait beau à l'arrivée, juste assez chaud pour que ce soit agréable. Le temps se couvre après, quelques flocons épars commencent à tomber, mais ça ne dure pas. Ce soir, il n'y a pas d'eau dans la salle de bain / toilettes, juste un seau plein et aucune douche. Le seul robinet disponible est dans la cuisine.

 

René arrive doucement, il ne doit pas forcer, mais ça va, il s'en sort. Quant à Eric, il débarque avec les 2 jambes hyper gonflées. Une énorme tendinite des releveurs. Impossible pour lui de continuer. Après voir envisagé la solution locale des mules, ce sera pour finir l'hélico qui le ramènera le lendemain directement à Katmandou. Il n'y a pas de PGHM, les hélico sont privés. C'est pris en charge par son assurance, nous devions avoir obligatoirement une assurance secours en montagne par hélico.

 

Le soir, c'est riz et lentilles au menu, pour changer. O surprise, les népalais n'en mangent pas. Ils ont de la tsampa, une bouillie d'orge. Ils ont trouvé que le riz de Thorung Phédi n'était pas bon. J'ai évidemment goûté la tsampa, pas mauvais. J'ai bien dormi, j'en suis étonnée à cette altitude. C'est l'acclimatation qui est positive. Le médecin la contrôle à nouveau.  68 pulsations /mn et 92% de saturation en oxygène. Tout baigne.

 

Voici arrivé le dernier jour de course. Départ à 5h vers le col, comptant dans le temps de course cette fois, ce qui change  tout, pour 1000m de dénivelé de montée. Suivi de la descente vers la Kali Gandaki pour rejoindre Jomoson, la préfecture. De 5400m à 2700m.

 

Cette fois je pars vêtue "léger", juste le surpantalon et le coupe-vent, avec les gants à portée de main. On attaque par une forte pente jusqu'au Thorung La. Les népalais partent en courant. Je me contenterai de la marche. Donc j'attaque la montée vers le fameux col du Thorung, de grand matin. Je marche bien, juste derrière Maud et Morgane qui grimpent ensemble. La pente est raide jusqu'en haut. Peu avant le sommet, je commence à avoir envie de vomir. Ca m'oblige à ralentir, bien que les jambes et le souffle ne peinent pas du tout. Je suis toujours juste derrière les 2 filles. J'arrive dans la neige. Toujours envie de vomir, heureusement légèrement. Je me décide à prendre un Diamox, puisque je le porte, autant que ça serve. Ca y est, je suis en haut. J'y arrive juste quand les filles en partent. Je fais une petite halte rapide pour accrocher un khata, et me déshabiller pour la descente et ranger les bâtons. Je sens que j'ai le cerveau un peu au ralenti, et les gestes aussi. Atteindre 5400m vite fait, ça laisse quelques traces. Je suis même pressée de redescendre pour ne plus avoir envie de vomir. J'ai tout de même fait une sacrée bonne montée. A la même vitesse que Maud, ce n'est pas rien !

 

J'attaque la longue descente. Tout d'abord en courant doucement, les jambes sont aussi au ralenti. La nausée passe immédiatement. La pente est douce au début, dans la neige gelée. Puis elle s'accentue, et la vue sur la vallée s'ouvre progressivement. Je peux accélérer assez rapidement. La neige fait place aux pierres, puis aux alpages. Quelques vaches profitent du paysage, moi aussi. On embrasse toute la chaîne enneigée en face. J'arrive au temple de Muktinath, désert à cette heure encore matinale, puis à Muktinath village, vite traversé cette fois. Déjà 1500m de dénivelé de descendu en un rien de temps.

 

Après Muktinath, nous prenons la grande piste presque jusqu’au fond de la vallée. Je rejoins d'abord le village de Jharkot, que j'ai déjà visité par mégarde à l'aller. Ca va, je connais les raccourcis pour y aller. Je dois faire le plein d'eau. Un magnifique tuyau me tend les bras. Je demande quand même prudemment si je peux boire cette eau. Non ! Il faut prendre un peu plus loin, au robinet. Un monsieur m'y conduit. Il est très curieux de savoir quelles sont les petites pastilles que je mets dans l'eau. Puis c'est la piste, très poussiéreuse à chaque passage de 4x4. Heureusement, ce n'est pas l'autoroute. La piste fait justement un grand détour à flanc de montagne. Un monsieur me montre le chemin qui coupe à travers les cultures. J'y retrouve des enfants en uniforme de l'école. Un gamin m'accompagne en courant avec moi, il en est tout fier.

 

Je rejoins la piste, qui descend lentement. Voici un chemin à gauche. Ce devrait être ma direction, mais le briefer a dit qu'il faut continuer la piste, mais ne pas passer par Kagbeni dans la vallée plus sur la droite. J'arrête un 4x4 pour demander confirmation, car ça me semble bizarre de suivre la piste vers la droite. C'est bien par là. J'aperçois en bas de beaux champs en terrasses. La piste plonge vers le fond en virages en épingles à cheveux, avec un sentier qui coupe tout droit. Je suis sûre maintenant que j'ai pris la mauvaise direction et que je vais à Kagbeni, mais c'est trop tard pour faire demi-tour. Ca me rallongera de quelques km. Je prends le sentier, et débarque donc à Kagbéni. Un militaire à l'entrée du village me confirme que je me suis fourvoyée. Ai-je bien écouté au briefing ?

 

Enfin, je ne suis pas perdue. Je suis dans l'énorme vallée de la Gandaki, un peu plus en amont que ce qu'il faudrait. Je descends donc la vallée. Misère ! Un vent à décorner les boeufs souffle de face. Au point qu'il est impossible de courir. Sans compter la poussière. Mon détour en sera plus long en temps que ce que je pensais, si proche de l'arrivée. Mince alors ! Je suis quand même pressé d'arrivée maintenant. Je coupe par le lit de la rivière, en marchant le plus vite possible avec les bâtons que j'ai ressortis. Je rattrape la piste et le sentier par lequel j'aurai dû arriver au village suivant. Etrange village, il n'y a personne. Tout a l'air mort.  Déjà que je ne suis pas fière d'avoir perdu 1h, ça ne me remonte pas le moral. Heureusement, Jomoson n'est plus très loin. Je coupe de nouveau par la rivière, cette fois en terrain connu puisque nous l'avons déjà fait dans l'autre sens.  Ce qui ne m'empêche pas de me prendre les pattes dans les bâtons et patatra, le nez dans la poussière. Manquait plus que ça ! C'est la fatigue, évidemment. Je repars sans mal. J'arrive enfin à Jomoson, je passe le pont avec les voyageurs qui vont d'une gare routière à l'autre. Il ne reste plus qu'à traverser toute la ville pour rejoindre l'aéroport, l'hôtel est en face. Avec le vent, il n'y a pas grand monde dans la rue et toutes les devantures des magasins sont fermées, alors que c'était très animé dans l'autre sens. En fait, le vent se lève tous les jours à midi. J'arrive à l'hôtel, tout le monde m'attend et a compris que j'avais été visiter Kagbeni. Joël qui était derrière moi est bien sûr là, depuis 1/2h. Je perds une place. C’est ce qui arrive quand on en rajoute. C'est déjà fini, bien que j'aurai volontiers continué pour quelques étapes supplémentaires. remise des récompenses2

 

La course est finie, mais pas le séjour au Népal. A Jomoson nous sommes dans un vrai hôtel, avec des vraies toilettes et une vraie cuisine. L'après-midi de l'arrivée fut consacrée à la bière, j'ai bu ma première bouteille. Le soir c'était le repas d'arrivée de course, chouette, du riz et  des lentilles ! Et la dernière soirée en présence des porteurs, qui faisaient entre autre le service tous les soirs. Soupesoupe !

 

Le lendemain matin nous prenons un minuscule avion à l'aéroport juste en face de l'hôtel, très pratique, pour rejoindre Pokhara. Nous étions 28, cela fait 2 rotations tellement l'avion est minu

s. Il n'y a des vols que le matin car après il y a trop de vent. C'est un des plus beaux vols que j'ai fait. On descend la vallée de la Gandaki qui arrive à Pokhara, en restant entre les montagnes. Je ne sais pas à quelle altitude on volait, mais pas haut par rapport au sol. C'est très chouette, on reste en-dessous des sommets. Dommage, ce n'était pas long.

 

A Pokhara nous avions toute la journée de libre avant de reprendre un autre avion pour Katmandou le lendemain matin. C’est est une ville très touristique, car c'est le point de ralliement pour le tour des Annapurnas, avec un grand lac. Il y a un petit temple sur une île. Quelle vue de là ! Le lac, les montagnes derrière, et les sommets enneigés de la chaîne des Annapurnas tout au fond.yack1

 

Nous rentrons le lendemain à Katmandou en avion. C'est la remise des prix puis le dernier repas tous ensemble. Les français repartent le soir même. Nous sommes le 9 mai. Nous restons encore 2 jours à Katmandou, nous en profitons pour visiter les villes impériales de Patan et Baktapur, avec leurs palais et leur temples.

 

Et retour sur Bangkok le lendemain, avec un massage bienvenu après nos 350km et 13000m de dénivelé.

 

A la prochaine virée au Népal ! Avec ses montagnes gigantesques et ses habitants accueillants, inoubliable !

 

 

Je remercie How Choong Environnement, Logistisud, Stesi, Idéa, Mischler, VD Systèmes qui m'ont permis de découvrir les Annapurnas et de vivre cette aventure hymalayenne.

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commentaires

M
<br /> <br /> coucou isa!<br /> <br /> <br /> c'est avec le sourire que je lis ton récit, que de bons moments. j'ai été tres heureuse de faire ta connaissance, de partager ta chambre et de te déranger avec mes problemes gastriques!!!!<br /> <br /> <br /> je  me suis reconnue! ahaha<br /> <br /> <br /> bonne route a toi , au plaisir de te croiser<br /> <br /> <br /> morgane<br /> <br /> <br /> <br />
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J
<br /> <br /> Merci Isa pour ce retour en arrière de quelques semaines.<br /> <br /> <br /> Je vois que tu as su apprécié à sa juste valeur ta première course himalayenne.<br /> <br /> <br /> A bientôt...<br /> <br /> <br /> <br />
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