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22 octobre 2013 2 22 /10 /octobre /2013 09:42

Félicitations aux participants de ce week-end :

 

Grand Raid Réunion :

  • Régis - 49h56mn34s
  • Seb - 37h31mn15s
  • Guy Jo - 51h02mn10s
  • Philippe - 51h14mn22s
  • Isa - 51h01mn20s
  • Karine - 53h40mn20s

 

Trail De Bourbon :

  • Charles
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29 décembre 2012 6 29 /12 /décembre /2012 19:08

 Voici le récit de deux ravitailleurs d'exception qui ont grandement contribué à ma réussite sur ce tor. Un immense merci à Sandrine et Raf qui m'ont littéralement porté vers l'arrivée...

 

Samedi soir : les retrouvailles

Pour bien commencer sa course, Seb fait honneur à sa réputation liée à son célèbre sens de l’orientation. Avec Cécile, ils mettent 1h30 pour faire Chamonix / Courmayeur (il faut environ 30 min pour rejoindre le camping). Nous pensions qu’ils étaient au camp de base pour récupérer les dossards ! Pas du tout : en direction pour Aoste ! Légère panique : la récup des dossards s’achève à 19h. On réussit à se perdre dans les couloirs du grand gymnase (mon sens de l’orientation n’est pas fameux non plus ; Raphael prenant des photos, il ne pouvait nous guider) et nous y voilà. Que de monde ! Ils sont nombreux ces courageux dis donc !

 

Au milieu de tous ces coureurs impatients d’en découdre, le regret d’avoir rendu mon dossard surgit, quelle envie d’être parmi eux, de pouvoir vivre cette aventure de l’intérieur !

 

Le débriefing en italien, anglais, français nous apprend peu de choses sur le parcours. Mais nous observons les concurrents venus de nombreux pays. Déjà, l’idée germe de finir cette belle semaine par un petit tour aux thermes…Hum…Bon, pour ça, il faut d’abord finir cette course ! Enfin, heu, Seb doit finir quoi !

Le service du repas est un peu long mais nous ne voyons pas le temps passer tant nous avons de choses à nous dire !

Seb ne laisse rien transparaitre, il semble zen et détendu, il en a connu tant des avant-course… ça sert l’expérience !

22h30 : au lit, les dossards sont récupérés, les pâtes avalées, la tente montée, le sac du coureur presque prêt…

 

Dimanche

Réveil matinal pour Seb, Paul et Raph qui ont tous une belle journée sportive. Seb bien sûr ! Mais aussi Raphael qui le rejoindra après le départ pour faire une première étape à ses côtés et Paul qui prévoit de repérer la fin du parcours (le morceau prévu dans 4 jours !).

Petite mine du Champion quand même, qui traine sa crève…Pas gagnée l’affaire !

Beaucoup de monde sur la place du départ. Nous partons avec Paul repérer le parcours afin de trouver des places stratégiques ! Nous vivons grâce aux hauts-parleurs l’émotion qui monte parmi les coureurs. Et c’est parti ! Des coureurs et des coureurs : tout type de physique, certains ont des gros sacs de rando avec tente ! Le départ est quand même un peu plus lent que ceux des ultras, le premier tiers trace, le second trottine, les autres marchent déjà.

 

Ah le voilà ! « ALLEZ SEEEEEEEEEEEEEEBBBBBBBBBB !!! »

Bon, maintenant, dépôt des 2 hommes qu’il me reste pour leur épreuve respective ! Une fois Paul parti, on file monter la tente au camping d’Aoste (au milieu de la grande vallée) et on va se poster à  La Thuile.

Repérage des lieux : pas possible de rentrer dans le ravito (Grrrrr). On remonte la file des coureurs ; bon faut patienter. Mais qu’est-ce qu’il fabrique ?? C’est lui ? oui, non ! Patience…Ah, on dirait…Oui ! Allez Seb !!!! Aye aye aye, la foulée n’est pas tonique alors qu’il a passé 1 col sur 25 ! Comment ça va se passer ! Pas bon signe…

« -Alors ce camping ? – Bien et toi ? – pas la grande forme, première montée difficile…mais ça va venir… »

A son habitude, il ne traine pas au stand. Raph emboite le pas.

Je les regarde partir et tente de retrouver la voiture (jamais un exercice facile quand on arrive en trombe sur un ravito pleins de monde et qu’on cherche son coureur avant tout !). Je rejoins les filles au camping et passe une excellente après-midi en leur compagnie. Petite sieste oblige (c’est dur ce stress des courses même si on ne court pas !). Paul arrive, content mais fatigué : « Elle est longue cette partie ! Ouah ! Ca promet mercredi dans la nuit… »

 

A la Thuile mon ptit TDG à moi commence, Seb m’annonce la couleur « tu vas m’attendre souvent , j’ai les jambes en coton ». Dans cette superbe vallée, au milieu des bois et des cascades, je ne m’en aperçois pas, prends des photos, profite du moment… 2h plus tard alors que la montée n’en finit plus, je m’aperçois bien que le tempo n’est pas le bon pour Seb. Pas de jus, les coureurs le dépassent, pas bavard le boug’… Il fait le dos rond et attend des jours meilleurs. Nous enchainons les cols Alto et Crosatie à petits pas. Les paysages sont magnifiques : j’essaye d’immortaliser ces moments pour par la suite, en faire profiter seb, qui là est plutôt scotché sur ses pieds ! Sur les descentes, nous trottinons et redoublons pas mal de coureurs, pas mauvais pour le moral.

Le jour baisse, nous arrivons en fond de vallée, la première base vie approche.

 

Allez, 17h30, je me prépare à reprendre la route : direction Valgrisenche. La route de montagne est une vraie route de montagne (style la plaine des palmistes). Les coureurs la longent plusieurs fois. J’hésite à m’arrêter mais j’ai peur de les louper plus haut : dilemme classique ! Je me gare en catastrophe car j’ai vu 2 tee-shirts turquoises arriver : ZUT ! Vite le sac de ravito, sa polaire ! VITE ! Et non, pas eux…ouf…Bon, repérage du sentier d’arrivée des coureurs : allons voir !

ALLEZ ALLEZ ! BRAVO ! Je commence à descendre mais coup de fil du Doudou : « on est à 4 km, ne te presse pas !  - Ah bon ? Heu…, ok. Ca va comment ? Tu veux des vêtements chauds pour ton arrivée ? » Allez, retour à la voiture pour s’équiper car le froid est bien tombé, la nuit approche. Puis, je reprends ce sentier. 2 belles vaches « combattantes  et noires » sont dans un champ qui longe le parcours. Elles portent un numéro : sont-elles là pour un coureur en particulier ? Elles sont superbes. Leur énorme cloche encouragera les coureurs. Ah ! Enfin les voilà! « MAIS qu’est ce que c’est que ce train de sénateur là ???? » Pas de réponse : oups ! Pas bon signe…Le regard n’est pas vif…Seb met sa polaire et rentre au ravito. On se poste à la sortie. Le Doudou s’est habillé ; ça caille dur ! Je ne vais pas commencer à prendre la tête à Seb avec mes huiles essentielles mais si sa crève dure, je les lui mettrai de force dans la bouche !

Ca y est, ENFIN, il ressort : il a mangé ! Enfin un peu de peps ! Cool ! Bon, première nuit : COURAGE !

 

Béru nous dira depuis son ordi à Annecy que son arrêt était un peu long, et que je devais être malade pour avoir autorisé Seb à s’arrêter autant !  « - Et non, ils m’avaient interdit l’accès !!!! »

Après avoir relayé les nouvelles à Cécile, on rentre tranquillement au camping et on dîne un peu tard. Rapha me fait part de leur journée : magnifique ! Une organisation au top ! Extra ! Paysages fabuleux mais Seb regarde ses pieds…(C’est bien ce que je pensais…).

 

Lundi

Objectif : retrouver Cécile et son père à Cogne en fin de matinée pour ravitailler Seb et se balader. Réveil tranquille pour moi tandis que. Raph se prépare pour l’accompagner sur une autre étape.

On les rejoint juste à tant sur le sentier d’arrivée des coureurs au dessus du village : il est midi. Seb arrive à l’instant ! Aye aye aye…examen minutieux de ma part : la foulée n’est toujours pas BONDISSANTE ! Bon, ça va venir…On l’accompagne au ravito : douleur au jambier, strap, ciseaux…Pendant qu’il grignotte, je file chercher du pain pour que Raph puisse manger avant de partir. Hé, pas évident de trouver une boulangerie dans ce pays ! Et puis, tous les pains ont l’air de contenir du « latte » (lait) ! Vite ! Raph finit sa bouchée, et Seb repare. On l’accompagne tous sous un soleil de plomb jusqu’au prochain village. Les coureurs semblent à l’agonie alors qu’ils n’ont même pas fait la moitié du périple ! Paul rêve d’une pizza, moi aussi…On les laisse au début du sentier et nous partons en quête d’un bon repas italien. Nous découvrons un coin charmant, de la délicieuse pollenta fontina et les filles tchachent à leur habitude ! Cécile me demande comment je trouve Seb : « on a envie de lui verser un bidon d’essence ! – Mais tu es dure ! Papa qu’est-ce que tu en penses ? – Non, non, elle est objective ! Il n’a pas la pêche ! » On sent que le Champion serre le dents et se fait peu plaisir…Heureusement Raphael l’accompagne, ça va aller. Il va le pousser !

On termine le déjeuner entrecoupé de textos de partout (Flore, Nicole, Sylvie, Béru…Il est 29ème à Cogne ? Non, cela doit être une erreur) et rentrons à Cogne récupérer les voitures. On ne se reverra que jeudi !

Je rentre au camping et me pose 30 min.

 

Vu l’état de forme de la veille, j’avais hâte de revoir Seb après cette première nuit pendant laquelle il devait passer par les plus hauts cols du Tor. Et finalement à la faveur de la nuit, les sensations sont quelque peu revenues, me dit-il.

Nous attaquons cette 3e étape Cogne-Donnas qui s’annonce assez tranquille sur le papier…avec 1 seul col à passer.

Nous sommes dans la parc du Grand Paradis et l’ambiance est toujours aussi féérique entre les paysages, les supporteurs, les ravitos et bénévoles au top ! La montée est longue, Seb est plus locace et nous papotons. Au refuge Sagno, le buffet qui nous attend est grandiose ! Le poêle chauffe une grande pièce où pas mal de coureurs se sont posés… Grande est la tentation mais ne nous attardons pas ! L’altitude se fait sentir, et les derniers 400 m se feront tilamp ti lamp.

Nous basculons à la fenêtre de Champorcher sur une vallée assez austère, gagnée par les nuages. Seb a une douleur sur l’avant du tibia et la forme n’est toujours pas au rendez-vous… Sur une large piste propice à la course, nous marchons. De nouveau, des coureurs nous dépassent, nous en sommes « qu’au 110e km » et à ce moment là de la course, j’ai des doutes sur la poursuite de Seb, qui ne semble plus prendre de plaisir du tout…

Puis vers le refuge Chardonnay, tentant le tout pour le tout dans cette interminable descente, Seb décide de re courir, et miracle, la douleur semble ne plus l’handicaper. Tout comme le rythme, le moral remonte, nous essayons de garder un tempo régulier.

Nous avons tout de même pris du retard sur le planning, j’appelle la Doudou pour la prévenir.

 

18h00 Le téléphone sonne alors que je commence à préparer les affaires pour Donnas où je dois récupérer le Doudou. Suis-je en retard ???? « – Allo ?  -…où ?? - ...quoi ???..Tu dis ? J’entends rien !... » Zut je dois être à la bourre, filons !

 

 

Le ravito de Donnas est bien caché ! Je tourne de hameaux en hameaux en vain…VITE ! Je rentre dans la vieille ville, non c’est pas là ! Le hameau d’avant ? D’après ? Non ! Finalement, je me mets à suivre les petits fanions jaunes qui me conduisent au camp de base. Le PC course d’Archamp puis le PC Course d’Annecy m’annonce qu’ils ne seront pas là tout de suite ! J’ai du mal comprendre le message de Raphael. Les coureurs ont mis 3h pour faire l’étape précédente (qui s’annonçait « facile » à la lecture du topo : un faut plat descendant !). Bon, ok…je fais ma popote à côté de la voiture : soupe, purée, saucisses au réchaud. Patience dans la voiture…Les coureurs arrivent au compte-goutte. Oh ! Et puis, zut ! Je vais les chercher ! Il fait nuit, je traverse la ville à la lampe torche, puis la vieille ville, puis je longe le canal et la falaise, il fait nuit noire, personne…heureusement on voit bien les fanions. Si j’étais parmi ces coureurs dans la nuit, seule, comment je me sentirai ?

Finalement, je me poste à un carrefour en tailleur. Je chante doucement et encourage les quelques coureurs qui me remercient en tapant des bâtons. On dirait un ermite qui médite en chantant des mantras dans le noir…

 

Cette maudite descente si charmante au début est INTERMINABLE ! Le chemin tortille à flanc de montagne tout en alternant montées/descentes bien casse pattes ! La nuit tombe et le chemin reste très  technique à flanc de ravin. Je prends la tête du binôme pour ouvrir la voie et essayer de garder un rythme. Seb serre les dents et s’accroche, je suis vraiment admiratif, avec sa nuit blanche, les 140 bornes dans les pattes et sa bronchite qui ne veut pas le lâcher…Il commence à faire chaud, nous avons perdu de l’altitude…Enfin la lumière de la vallée et un semblant de ville… Donnas ?! Non…. Pontboset, il reste 10 km ! Notre déception est de courte durée en voyant la ferveur qui nous entoure à l’arrivée au ravitaillement, ma parole, tous les habitants se sont donnés rdv sur la place pour nous recevoir ?! C’est très émouvant, les gens sont aux petits soins pour les coureurs.

Cette descente à bon rythme aura regonflé le moral de Seb, il me semble, moral qui aura fait le yoyo depuis le début, et qui n’en a pas fini !

Nous passons en mode marche pour rejoindre Donnas.

 

22h15 Deux lampes arrivent mais je n’ai aucun moyen de savoir si ce sont eux : Hé si !!! «  – Doudou t’es là ? – C’est loin le ravito ? – Oui…3 à 4 km ? – Hein ?!!! – mais c’est très beau, la vieille ville, vous allez voir ! Alors cette jambe ? – Mieux, j’ai pu courir un peu ! - AH quand même !!» Mais Seb tousse pas mal…

Au ravito, des mauvaises nouvelles sur l’étape à venir plus longue que prévue et sur le temps…Seb nous quitte pour se doucher et se reposer. Il a à peine mangé. Je lui donne des huiles essentielles, sans sucre : un peu dur ! Raphael s’est régalé à nouveau sur cette étape !

Envoi de messages à Beru et Cécile et on reprend la route. 

 

Mardi

HELP PC Course d’Archamp : Mr et Mme Guillé ne sont pas d’accord sur l’emplacement du campement ! Ils n’ont pas prévu d’aller à l’étape de Gressoney mais Mme Guillé veut essayer de voir Seb quand même dans la journée ! Mr Guillé lui explique en vain que ce n’est pas possible ! Ils ne sont pas d’accord sur les heures possibles des prochains ravitos. Raph ne veut pas que Sandrine ait à déplacer le camp en son absence (Il prévoit d’accompagner Seb de nuit). De plus, ce lieu est central dans la vallée ! Sandrine qui en a marre du bruit de l’autoroute (pour des vacances, tout de même !), est persuadée qu’un camping les attend quelque part à Valtournenche même s’il ne figure pas sur la liste d’internet du Val d’Aoste ! BREF…Béru vient à la rescousse et trouve un super plan ! La question suivante est : 1 nuit ou 2 ? Quand est-ce que Seb va passer ? Quand est-ce qu’ils arriveront à Ollomont ?

Allez, tant pis, va pour 2 : le coin est splendide, sous le Cervin, malgré les nuages !

La journée se déroule tranquillement : encouragement des premiers, repérage du ravito, balade sur les hauteurs, cartes postales, crêpes et latte caldo…On est bien ! Il fait assez froid le soir hors de la tente. On pense bien fort à Seb, seul à Gressoney ; il est arrivé assez tôt (20h). Il n’a vu personne depuis 24h : dur…Bon, pensons à demain, il sera avec Doudou !

 

Mercredi

Réveil sous les nuages et la pluie par intermittence. PC Course d’Annecy nous informe que Seb a quitté Gressoney à 3h : Ouf ! Il a bien dormi ! Il a dû récupérer et puis il n’était pas trop dehors sous la pluie !

Coup de stress au camp de base : ils ont stoppé la course à cause d’un éboulis ! – Quoi ? Zut ! On prévient tout le monde mais rapidement, on apprend qu’ils ont fait un itinéraire bis, tout va bien ! Ouf…

Café, cartes postales, calage du plan ravito de Cécile…On s’occupe !

Bon, allez, il ne pleut plus, il ne devrait pas tarder. On y va ! On remonte le joli sentier au dessus de Valtour et oh surprise, après un « ALLEZ SEEEEEEEEEEEEEBBBBBBBBBB ! »  tenté à tout hasard, il déboule frais comme un gardon !!! Magique ! « - Ah, je suis content de vous voir ! J’ai loupé mon réveil ! Je l’avais mis à minuit et quand j’ai ouvert les yeux, il était 3h ! Puis j’ai voulu dormir, pas réussi […] J’ai gambadé un peu […] gens adorables […] pas trop pluie […]» Arrêt : 19 min ! Raph est à peine prêt que Seb est reparti.

Texto post ravito : « Cécile, ton homme n’arrête pas de parler, c’est signe que tout va bien ! »

 

Ah oui apparemment sa bonne nuit de sommeil l’a requinqué ; je prends sa foulée à la sortie des stands de Valtournenche. Seb me raconte sa course depuis qu’on l’a quitté à Donnas. 2 nuits et 1 journée plus tard il me parait encore frais. On attaque la montée au Rif Barnasse sur un bon rythme, pour un coureur qui a 240 bornes !! Le temps se couvre, la météo n’annonce rien de bon… On tchatche encore, sur notre vie en métropole, à la Réunion, sur les montées là bas qui ne sont pas assez longues pour s’entrainer aux interminables cols valdotains !! Au ravito suivant, un truc reste en travers de l‘estomac de Seb, le froid tombe, les jambes durcissent, les vieux démons reviennent… Les 20 km suivants seront à plus de 2500 m, ce n’est pas le moment !! Seb pioche mais arrive à enchainer les cols. A la tombée de la nuit, le vent se lève, le froid est polaire, et sa foulée…chancelante. Une halte s’impose au refuge Cuney. Plus rien ne passe pour Seb, il va se coucher une petite heure. Moi je reste sous la tente, discute avec les coureurs qui arrivent au compte-goutte, transis par le froid, Le vent se déchaine, on nous annonce -10° en température ressentie… J’espère que Seb va se refaire une petite santé…

 

Fin de la journée plus tranquille pour moi : balade sur les hauteurs de Breuil Cervina avec les marmottes. Calcul et recalcul avec Beru pour savoir combien de temps ils mettront pour cette étape. Petit repas dans la nuit sous la brume. Minie nuit car transie de froid, inquiète pour Doudou et Seb qui en est à sa 4ème nuit ! Il fait vraiment froid, ils doivent avoir de la neige ! Des textos dans la nuit, je somnole par intermittence…

 

 

Il revient, pas la grande forme, je lui file les affaires de rechange que j’avais dans mon sac et je me couvre au maximum, ça va être l’aventure !! On se regroupe avec quelques coureurs pour affronter la nuit et la neige.

Le rythme est lent, Seb est au taquet, j’aimerai tellement lui passer quelques grammes de mon énergie… Malgré tout je profite de cette nuit, des éléments autour de nous, des flocons qui tombent, du chemin qui blanchit, des frontales éparpillées dans l’immensité. Le dernier bivouac de cet enchainement de col se fait attendre ; Seb s’arrête pour reprendre son souffle, quand enfin, telle la lumière au bout du tunnel, une lueur apparait, des sons nous arrivent…Le Bivouac Clermont !! Nous sommes accueillis par des Valdotains qui nous soignent comme des mères, je n’oublierai jamais cette ambiance, à 2700 m dans la tourmente, de ses bénévoles qui réconfortent dans la gentillesse et la bonne humeur. Seb arrive à manger une patate et continue à serrer les dents, quel courage ! Nous restons 20 min, ressortons pour affronter le dernier col de cette « zone rouge » où l’altitude, la nuit, le froid, la fatigue compliquent l’avancée.

Col Vessonaz à 0 h, nous pouvons enfin basculer de l’autre côté et redescendre en vallée, où les conditions seront plus hospitalières…C’est sans compter sur la longueur de ces vallées… Seb arrive encore à trottiner sur la majeure partie de la descente. Moi aussi je commence à être en mode somnambule. Il est 3 h, nous arrivons à Oyacé. Fin d’un sacré morceau. Seb a été héroïque de continuer et d’arriver là dans son état. Il se pose quelques minutes sur un lit quand Cécile et Paul nous font la surprise d’arriver en pleine nuit ! Paul s’équipe pour suivre notre protégé et de mon côté je rentre avec Céline au camping. Quand je me glisse sous la couette, j’ai une pensée émue pour tous les coureurs qui sont dans le vent et le froid là haut entre Valtournenche et Oyacé !

 

Jeudi

Théoriquement, c’est le dernier jour ! Théoriquement !

Dès le réveil je prends connaissance des infos : arrivés à Oyace à 4h, pas encore arrivés à Ollomont. Ah bon ? Je ne vais pas appeler le Doudou maintenant, soit il dort, soit il court !

Démontage de la tente (hyper facile ! Qu’est ce qu’il raconte cet homme ?), rangement, tentative de voir le Cervin mais bouché : départ sans regret pour le camping de Courmayeur.

Echanges de textos avec Daniel et Annie (les parents de Raphaël) accrochés eux aussi à leur PC pour suivre cette folle aventure.

Tel vers 9h : « - T’es où ? – à la station GPL, j’arrive. Et toi ? – Cécile nous a récupéré à Oyace en fait, j’ai laissé Paul repartir avec Seb - Ah, changement de plan alors ; t’as dormi un peu ? » Ils se sont pris la neige…Seb qui n’avait pas voulu prendre mon haut à manches longues à Valtour l’a regretté. Heureusement, Raphael avait assez d’équipement pour 2. L’étape a été ruuude mais splendide. Les ravitos fabuleux. Le Doudou est mordu, c’est foutu…même l’étape de nuit l’a motivé…

PC Course d’Archamp nous indique que la course a été stoppée ce matin à nouveau mais les coureurs sont repartis. Le ciel n’est vraiment pas très clément !

Midi : repas délicieux préparé par la maman de Cécile. Nous ne sommes pas bien tranquilles : à quelle heure vont-ils finir ? Paul n’aura-t-il pas trop froid ?

Puis, Raph et moi descendons à Courmayeur visiter et voir l’arrivée ! Dîner au camping car et jeux : l’attente est longue ! On y va pour quelle heure ? Raphael et Sandrine remonteraient le sentier puis Cécile les rejoindrait en ville ? Finalement, les nouvelles transmises par PC course d’Annecy à 23h et par Paul à minuit nous incitent à attendre encore un peu au chaud.

1h30 : texto à Cécile « – tu dors ? – Vous êtes où ? - Dehors, on part ensemble ? – ok »

Allez, on va chercher le Champion. Nous sommes tentés de l’attendre dans un bar bien douillet avec une ambiance fort sympathique mais le coin n’est pas stratégique : on ne voit pas les coureurs de loin…Et si on loupait l’arrivée ?! 4 jours et demi qu’il nous tient en haleine et on raterait le finish ? On décide donc de remonter le sentier : des pièges attendent les courageux qui arrivent à cette heure avancée : les arroseurs de jardin public !!! On n’y coupe pas ! On remonte le sentier sur lequel les fanions sont de plus en plus rares…Comment font les coureurs ? On en croise certains qui volent à savoir que l’arrivée est proche.

Enfin, arrivent nos sportifs ! Aye, ils n’ont pas l’air de « voler » eux. Seb a récupéré des bâtons et a l’air d’avoir 2 cannes…mais ce n’est pas grave, il a FINI !! IL A FINI !!! Il a vaincu les 330 Km et les 24000 de D+ : un GEANT !

On apprend à l’arrivée qu’il fera partie des 73 chanceux qui auront eu le privilège (enfin, heu, ils l’auront eu au mérite) de finir cette édition 2012 !

Une énorme pensée à ces coureurs qui ont été arrêtés à 26 km de la fin, après 5 jours de course…

 

Retour au gymnase : rien ne change, Seb est transi et on ne trouve pas l’entrée ! C’est nous, c’est lui ? Un vrai test d’orientation ce bâtiment !

C’est le lendemain après quelques heures de repos qu’il commencera à savourer la victoire !

 

Bravo Champion  et Merci pour cette extraordinaire aventure ! Merci à PC course d’Archamp et PC course d’Annecy, alias Beru pour le suivi en live et l’organisation de nos vacances !

Vive les termes de Courmayeur (uniques au monde !!!) où l’on a retrouvé les coureurs et leurs supporters pour du pur bonheur partagé !

 

Raphael et Sandrine

 

Et pour en voir davantage  http://www.youtube.com/watch?v=94GxPprzyeI

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10 octobre 2009 6 10 /10 /octobre /2009 05:57
 

Sur ce cross, de 20 min, j'ai fait 7 tours de collège. Ça a commencé sur le terrain de football, sous le collège, on était à peu prés 130 à courir, on a fait un tour et demi de terrain et on est sortis par le portail de derrière. On est montés dans le collège, c'est là que Noë m'a lâché, j'étais encore dans les derniers (entre les 110 et les 120) j'ai tourné à gauche, il y avait un peu de plat puis je suis arrivé là où on devrait arriver, j'ai tourné à droite, je suis passé dans le couloir, il y avait dix escaliers puis encore dix et on est arrivé dans une cour sur notre gauche, on l'a traversé et il y avait la grosse montée (d'ailleurs c'est ici que j'ai doublé le plus de concurrents). Ensuite il y a eu du plat à droite puis une descente de 200 mètre et on est revenu sur le plat où l'on devrait arriver. J'ai continué mon chemin, quand j'ai traversé la cour les trois quarts des coureurs marchaient ou trottinaient. Dans la grosse montée, j'ai doublé Alicia (qui fait de l'athlétisme depuis 6 ans et qui est arrivée 2ème dans le scratch du Championnat de Cross de la Réunion). J'ai rattrapé Kéran et Adrien quand j'étais en haut de la descente Kéran était à la moitié et Adrien au trois quarts. On a refait un tour et dans la montée j'ai doublé Kéran. Tout le long du trajet il était derrière moi. Puis je me suis arrêté pour récupérer car j'avais cinq tour d'affilée (Kéran s'était arrêté des milliers de fois mais il revenait à fond) puis arriva le dernier tour! Dans la descente, je courrai le plus vite possible. Kéran et Adrien courrai eux aussi très vite, j'ai doublé une dizaine de concurrents, puis je suis arrivé, 3ème de la classe, 5ème éxécaux de l'école et en tout, 23ème. On est aller prendre un jus de fruits et on est rentrer à l'école. C'était super.

 

Renan

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25 septembre 2009 5 25 /09 /septembre /2009 18:47

 Salut Raph, c’est Seb qui parle

Salut Seb, c’est Raph qui parle


La préparation
:

L’objectif GRP avait été fixé à l’automne 2008 après mûres réflexions, motivées principalement par l’idée des retrouvailles avec les dalons d’A2R qui, après l’UTMB, souhaitaient y participer. Car au niveau purement sportif, je savais que l’entraînement en région dijonnaise allait être dur mentalement…du plat, du froid…

Du plat et du froid j’en ai bouffé tout l’hiver, avec quelques notes de brouillard givrant : de janvier à mai : 2 voire 3 sorties hebdo au seuil d’une heure avec quelques séances de fractionné pour un travail de fond.
A partir de Mai, j’ai commencé à rallonger les sorties, en essayant de trouver du dénivelé du côté du Val Suzon (180 m de D+ grand max par côte). 1h30, puis 2h, puis 3h par entraînement, toujours en courant, mais bien souvent qu’une seule fois par semaine.
Fin Mai je devais participer à ma première course de l’année pour me jauger, la Transjurassienne (70 km, 3000 D), tombée à l’eau à cause du boulot.
A partir de Juin, bien trop tard, je me suis lancé dans les longues sorties dominicales, en allant notamment par 3 fois dans le Jura. Même là bas les pentes trop douces permettent de trottiner continuellement et n’habituent pas à la marche en côte. 3 sorties de 6h-7h en moyenne sur 50 km, et peu de déniv.
Fin Juin participation au marathon du Mont Blanc en accompagnement de potes (42 km, 2500 D+ en 7h), je suis rassuré au niveau matos, articulations, il faudra voir si sur un rythme plus poussé la machine arrive à suivre…
A partir de là, la motiv’ ne suit plus, les chemins dijonnais me rebutent, je les connais par cœur, plus envie de prendre la voiture pour courir, je pars encore faire 2 sorties de 5h (vers les sources de la Seine et derrière les côtes viticoles), et ça sera fini pour l’entraînement, jusqu’à fin août.
Plutôt légère comme préparation, peu de dénivelé, pas de longues descentes pour tester les genoux, pas d’entraînement de nuit, mais surtout, m’étant entraîné continuellement en solo, pas de compétition qui m’aurait permis de me situer un peu...

Le GRP :

Je retrouve avec grand bonheur Sandrine, les parents et toute la caravane A2R le jeudi midi. Peu de temps pour discuter de la course, de la stratégie, des ravitos, pour préparer les sacs… Heureusement que Seb est là pour me renseigner sur les temps de passage, Sandrine pour organiser mes ravito.

Réveil 3h15, j’ai réussi à fermer l’œil, c’est déjà un bon départ ! Pti dèj avec Seb, Cécile et Sandrine.
Sur la ligne à 4h30, beaucoup d’appréhension, et une pointe de pression, car c’est pour moi l’OBJECTIF de l’année, non seulement sportif, mais tout simplement objectif et challenge personnel. La confiance en soi a besoin d’aventure de la sorte pour se régénérer. De plus, de nombreux supporters ont fait le déplacement, mes parents notamment, et tout ceux qui vont veiller sur leur ordi pour nous suivre (hein Béru !). Pas question de les décevoir !
Pas d’ultra depuis 2 ans, la présence de Seb à mes côtés me rassure.


Vielle Aure – Col de Portet (Km 10)

Départ donné à 5h, on se retrouve avec Seb dans le premier tiers, le train est rapide, la première partie de la montée roulante façon piste forestière sur le GRR. Le relief dijonnais m’a habitué à allonger sur les faibles pentes, je prends un peu d’avance sur Seb et trottine à bon rythme jusqu’à Espiaube. La pente se redresse, on emprunte ensuite une piste noire jusqu’au col. La longue chenille des frontales des coureurs s’étire maintenant sur toute la vallée, c’est toujours aussi féerique. L’aube se lève, le plafond nuageux est bas, brouillard au col de Portet. Au ravito, recharge en eau, un verre de thé et je repars très en avance sur le plan de course.

Salut Raf, en forme? Bien dormi? Y s'fait quelle heure?
Un ti'dèj difficilement avalé puis séance élastopast. On prend soin des points de frictions, merci les filles !
4h05, c'est l'heure d'y aller. Pourvu qu'un sanglier ne traverse pas la route... Je suis collé à ma Cécilou à l'arrière du carrosse Princier (souhaitons qu'il soit royal à notre retour !).
Nous y voilà, la banderole de départ nous fait face, c'est l'heure de tordre le cou à ces maudits 150 kms qui hantent nos douces nuits depuis si longtemps. Nous nous plaçons dans les boxes, prêts à bondir tels des morts de faim. « Raf, on serre à gauche pour pas se perdre ? ». Le « coup de pétard » est donné à 5h05, les fauves sont lâchés... Notre foulée est légère, le souffle est régulier. On en profite pour «tchatcher». Ton boulot, c'est cool ? La vie dijonnaise, sympa ? Arthémiss et Caciopée, obéissantes ? On évacue le stress comme on peut...Notre conversation tourne rapidement au monologue : Raf pose les questions et fait les réponses. Mon souffle est court, mon pas aussi...je ralentis. Ça doit faire 30' de course et je donne son billet de sortie à Raf : « Vas-y, t'es plus à l'aise et plus rapide. Fais ta course ». Et il s'éloigne d'un pas gracieux, léger... ce Raf a une classe de champion du monde ! Pour ma part, je m'accroche à la foulée du vainqueur 2008, ça rassure...On passe Espiaube puis attaquons le col de Portet et ses célèbres pistes de ski. La déclivité est impressionnante (jusqu'à 40%), je suis obligé de tenir une cadence infernale pour ne pas redescendre ! Mon souffle est régulier, les jambes poussent (2000 kw/s), mon allure soutenue. Je pointe au sommet en 1h50, tous les voyants sont « au vert ».

 Col de Portet – Artigues (Km 29 )

 On longe le lac de l'Oule par un sentier herbant... rouleux, bref pour un coureur qui aime courir, pas pour un réunionnais qui se complaît à «cabribondir». J'ai la sensation de bien dérouler mais de nombreuses « fusées » me déposent, tout est finalement question de relativité...On traverse à présent des sentiers caillouteux avec le col de Bastanet à gravir. Je rencontre Claude Escots près d'un refuge, il m'accompagne gentiment quelques minutes, l'occasion de se rappeler au bon vieux temps. Mon pas devient lourd, mon esprit s'embrume. Je suis nettement moins bien et ce n'est pas la beauté du site qui parvient à me changer les idées. Je broie du noir et suis peut-être déjà dans le rouge... La descente du col de Bastanet vers Artigues est annoncée cassante sur ses premiers kms puis roulante... je la trouve cauchemardesque tout du long ! Mes muscles sont encrassés, la machine poussive. Je m'alimente, récupère et essaie de positiver : « des passages à vide t'en as connu, tu en as pour une ou deux heures, laisse passer l'orage ». Artigues me tend les bras, les parents aussi. Je suis heureux de revoir tout ce petit monde prêt à écourter ma pause. L'équipe n'est pas encore bien rodée mais le coeur y est, c'est bien là l'essentiel. Je repars à l'assaut du col de Sencours, le sandwich jambon beurre entre les dents...


Je me sens bien, mais décide de ne pas trop m’emballer, je reste avec un petit groupe sur la partie roulante en balcon au dessus du Lac de l’Oule. Le ciel se déchire, le paysage est superbe, je profite…

A partir du Lac Supérieur, la pente s’élève, le chemin redevient plus technique, je recommence à doubler quelques coureurs. Col de Bastanet, puis superbe descente au milieu d’une multitude de petits lacs d’altitude. Je me retrouve déjà seul.
Apres le lac de Greziolle, on quitte l’espace minéral d’altitude pour retrouver les pâturages. Je recolle un groupe de 4-5 coureurs, le chemin entre en sous bois mais le fond de vallée est encore loin, la descente est longue… 1300 m de D-, cette première grosse descente m’a un peu cassé les pattes. On replonge dans le brouillard à Artigues. Je retrouve mes ravitailleurs. Changement de pompes pour la partie suivante qui s’annonce moins caillouteuse, j’avale deux soupes, du fromage et je recharge total mon sac en victuailles car le prochain gros ravito à Villelongue est à plus de 35 km.

 

Artigues – Villelongue (Km 70)

Je repars seul dans la purée de pois direction le Col de Sencour. La descente sur Artigues m’a réveillé les tendinites redoutées aux 2 genoux. J’essaie de maintenir un bon rythme. Plus possible de trottiner, la pente est trop forte. Ça monte sévère, l’altitude se fait sentir, je n’ai plus l’habitude de courir au dessus de 2000 m, le cœur commence à taper, j’essaie de m’accrocher aux basques du coureur de devant, je coule ma bielle…
Mon premier coup de bambou sur ce parcours… les genoux tiraillent et le moral est dans les chaussettes. Des idées d’abandon surgissent mais sont vite refoulées. Heureusement, le soleil réapparaît, le col n’est plus loin, le pic du Midi est juste au dessus de nous. Les premiers texto d’encouragements arrivent, merci Béru !
Je m’accorde une bonne pause au ravito du Col. Etirement, soupe, fromage, cake… La suite s’annonce plus favorable pour moi, un chemin en balcon, puis une succession de cols à franchir façon montagnes russes. J’accroche le train de 2 coureurs, ça court tout le long… Il fait chaud, je pense à bien m’hydrater, bien m’alimenter toutes les demi heures. Col de la Borida vite avalé, Col d’Aoube un poil plus long, passage au dessus du Lac Bleu, splendide, puis col de Bareilles où les nuages nous reprennent, pour plus jamais nous quitter… Ces cols sont courts mais raides et commencent à laisser des traces. Dans les descentes, j’essaie d’y aller en souplesse pour préserver les genoux. Malgré la douleur, le moral est revenu.
Un dernier méchant coup de cul, la Hourquette d’Ouscouanou, avant de basculer sur le long faux plat descendant jusqu’aux crêtes d’Hautacam sur un bon chemin, on allonge la foulée au maximum, ça file vite ! Rapide ravito, et je poursuis la descente interminable sur Villelongue, une piste forestière puis un large chemin qui appelle à lâcher les freins. Je rattrape encore des gars. Je rejoins un réunionnais et tape la discute jusqu’au ravito.

La pente est douce et progressive, le temps humide : brouillard, crachin. Je gère mon ascension, agacé par le bruit incessant des battons des autres coureurs . Et si on en faisait en mousse?
On passe au-dessus d'une mer de nuages, le temps est extraordinaire, le paysage « à couper le souffle ». J'en prends « plein les yeux » mais aussi plein la « g.....le ». Je suis scotché au sentier...1,2,3,4...,6...,10 trailers « m'enrhument » . La souffrance physique trouve une alliée de circonstance : la détresse psychique. Je jette un coup d'oeil furtif au tableau de bord, les voyants sont au rouge : appareil musculaire, système cardio-vasculaire, réserves énergétiques, ressources mentales... Seule la « case Abandon » clignote en vert... Seb le diablotin s'empare de la salle des commandes : « A quoi bon ? Jette l'éponge et rentre te reposer, un bon lit, un bon bouquin, c'est ça la vie... ».
Seb Le Sage s'affirme. « Et à tous les ravitailleurs, tu y songes un peu ? La course de Mayotte et le serment prononcé ce jour là ... tu as déjà oublié ? : « seul l'abandon sur blessure t'est permis. Un Ultra Trail, ça se mérite, ça se respecte, ça se gagne quelque soit les circonstances ».
Le col de Sencours devient supplice : A l'aide ! Oh Sencours.... l'assaut final est éloquent, une pente meurtrière : je rampe, je titube, je m'asphyxie. Enfin le ravito pour panser mes plaies et me reposer quelques minutes. C'est un fait, ce 28 août n'est pas un grand jour ! Je déroule dans la descente en tentant de reprendre mes esprits. Le « moteur a sérieusement chauffé » et les jambes ne sont pas au rendez-vous. Je n'ai plus qu'a gérer cet U.T.P qui ne sera pas un bon cru mais qui doit être consommé jusqu'à plus soif. Je m'y suis engagé. La pause est hélas de courte durée. Les montagnes russes, pardon, Pyrénéennes font de nouveau leur apparition : Col de Bonida, col d'Aoubé, col de Bareilles. A l'heure où j'écris ces lignes, j'ai beau activer mes neurones, seul leur nom et leur montée finale me reviennent à l'esprit ! J'attaque l'ascension d'Hourquette d'Ouscouanou. C'est moins raide et ça va mieux. Pour la première fois, je parviens à suivre le pas d'un concurrent (Ariégeois) et en distance un autre (basque). Allélouia ! Seb le diablotin peut repartir se coucher seul, ma décision est prise : J'IRAI AU BOUT ! Je «déroule» vers Hautacam en restant très vigilant au tracé. Lors du brief, les organisateurs nous ont mis en garde sur d'éventuels égarements. Mon GPS est branché, mon cerveau placé en alerte maximale. Nous sommes trois à nous relayer tels de vieux cyclistes baroudeurs. Nouveau ravito ou j'ingurgite une soupe puis repars seul, tel un vieux cycliste... solitaire.
Mon alimentation restera le gros motif de satisfaction de cet U.T.P. J'avale régulièrement ma boisson miracle (prenez six doses de produit « Fenioux », incorporez dans un litre et demi d'eau des Pyrénées, agitez puis réservez) et ingurgite les gels « Eat fit » les uns après les autres. J'ai juste quelques petits soucis de compatibilité avec mes barres. Villelongue n'est pas si loin, j'en profite pour « tailler la bavette » (à défaut de l'avaler) avec un nouveau dalon. C'est fou le nombre de fous qu'on rencontre. Je croise alors un supporter qui remonte à contre-courant les fous. Est-il plus fou que les fous ? Il m'interpelle : « Je cherche le 515, vous l'auriez pas vu ? ». C'est confirmé, il est bien plus fou que les fous... « Oui, oui, le 515, il court en ce moment avec le 412 et le 202. Je crois même qu'ils ont distancé le 54... ». La chute de cette histoire de fous est que cet étrange énergumène s'appelle Christophe et que c'est mon copain « d'il y a vingt ans » que je n'ai même pas été fichu de reconnaître. Il cherchait le 115 (c'est moi) pour l'accompagner et le ravitailler comme nous en avions convenus avec mon autre pote, Jean-Philippe. Oui, une vrai histoire de fous ! J'échappe donc de peu à l'asile et rallie Villelongue où m'attendent des gens sensés... Cécile, les parents, Sandrine, les parents de Raf sont aux petits soins. Je laisse les consignes pour mon sac et vais me restaurer : soupe, coca, chocolat.

Villelongue - Cauteret
(Km 90)

Changement de stratégie : j'enfile mes « Hardrock 2007 » et me saisit des bâtons. Je passe plus tôt que prévu en mode randonneur. Je prend direct la foulée d'un autre trailer, il doit être 15h30. Je suis très largement en avance sur mes temps objectifs (17h à Villelongue pour 30h de course). Ce nouveau coéquipier m'annonce le sommet du Cabaliros en 3 h30... va falloir gérer.
Je reste avec ce camarade d'infortune très longtemps, « flairant le bon coup ». Il faut dire qu'il dispose d'une carte de visite qui en impose : 15 Templiers, 6 UTMB, tous finis, avec une marque à 24h30 dans les Alpes. Les connaisseurs apprécieront. Il me décrit une montée lente, progressive avec un assaut final indigeste. L'ascension du Cabaliros est effectivement facile sur le début, je crois être bien mais au vu des coureurs qui me doublent, cela reste une vue de l'esprit. Cette fameuse relativité... La première féminine me dépose tel un débutant, elle impressionne d'aisance, relançant dans les faux plats montants.
Le refuge atteint et une bonne soupe avalée, je me dirige vers le sommet du Cabaliros. La pente s'accentue, on traverse des estives « coupant droit ». Les jambes sont très très lourdes, je serre les dents. Les autres concurrents ne sont pas au mieux. On ne distingue pas le sommet, les nuages en ont décidé autrement. Une antenne est maintenant en vue, on y est après 3h15 d'efforts. La descente vers Cauterets démarre. L'objectif pour mes dalons et moi est de rallier le village avant la nuit. Nous prenons moins de 2h pour atteindre notre but, nous relayant de nombreuses fois sans ne cesser de courir.

 Toute l’équipe est là avec mes parents, ceux de Seb, Cécile et Sandrine. J’apprends que je suis 15 ieme, je ne m’étais pas renseigné jusque là. Cette nouvelle me rebooste bien. L’objectif était de finir, si possible autour de 30h, mais là, je vais tout donner pour garder cette place ! Je me pose 5 minutes pour une plâtrée de pâtes, refais encore le plein de mon sac, et point important, je décide de prendre une paire de bâtons avant d’affronter la terrible étape qui se profile : l’ascension du Cabaliros, 1900 m de D+ situé à la mi-parcours…

Le faire de jour serait un énorme plus, car la partie sommitale se fait hors piste.
Je repars, en trottinant pour traverser la vallée.
La montée est d’une longueur interminable, sur de biens beaux sentiers d’alpages. La pente est relativement douce jusqu’au Turon de Bene (1500 m), mais impossible de trotter, les cuisses commencent à raidir, c’est là que les bâtons commencent à être d’une utilité redoutable. Jamais encore je n’en avais utilisé en trail, et c’est vraiment le jour et la nuit ! L’impulsion donnée par le haut du corps permet de maintenir un rythme plus soutenu, tout en soulageant les genoux. Bon par contre ça fait travailler bras, épaules, abdos, trapèzes…Je rattrape et double un concurrent, Christophe. A la mi course de chacun des mes Ultra, je rencontre mon partenaire de course, avec qui, sans le savoir, je finirai…
Cette fois ça sera lui, un Toulousain super sympa à l’accent incomparable. Au Turon de Bene, la brouillasse est bien installée. Rapide ravito. Je repars en compagnie de Christophe. On gravit la deuxième partie du Cabaliros ensemble, à un gros rythme. Il connaît le chemin, ça aide dans cette purée de pois…

Pour le suivre, je me mets dans le rouge, sers les dents, peste contre cette pente herbeuse sans chemin, ou le sommet invisible se fait attendre. Vers les 18h30, on bascule enfin sur Cauterets. Je laisse filer Christophe, mes genoux refroidis ne peuvent pas le suivre. Une bonne chose de faite, le Cabaliros tant redouté est vaincu, désormais, plus que …. 3 grosses montées se profilent devant.

Chaque chose en son temps, je file à grandes enjambées sur Cauterets, 1300 de D- à se taper. Vers les 20h, je retrouve au ravito mes parents, Brigitte et Guillaume qui me prend en charge tel un urgentiste sur un grand blessé. Je suis strappé, changé, ravitaillé, nourri, brieffé sur le parcours, les mollets branchés sur électrodes en un tour de main ! en 25 min, je repars comme neuf.


Cauteret – Luz St Sauveur (110 km)

Toujours personne derrière moi, le trou est fait… j’attaque seul la montée du Col de Riou, 1000 m de déniv. Le soir tombe, j’allume la frontale à l’approche du sous bois. La montée est progressive, piste forestière puis chemin. La bruine qui tombe finit par pénétrer les vêtements, les chaussures se retrouvent vite trempées, heureusement, la température est plutôt douce. Je m’impose encore une fois une bonne cadence, j’aime marcher de nuit, tous nos sens sont en éveil, les paysages disparaissent mais les bruits prennent d’autres dimensions.

La descente du Col est plus délicate, la bruine persistante diminuant considérablement l’efficacité des frontales. Je tente de courir, les pieds se posent un peu au ptit bonheur la chance… Au petit ravito, double ration de soupe. Je suis passé 13 ieme en n’ayant doublé personne… L’ours serait-il passé par là ??

Allez, une longue descente m’attend…, toujours dans le brouillard, fatiguant…
Béru et François me donnent des nouvelles régulières du classement, merci les gars !
Seb n’est pas loin derrière, allez A2R !!
Les jambes ont du répondant, je continue de courir à bonne allure… jusqu’à 4 km du ravito de Luz St Sauveur où les organisateurs n’ont pas pu faire autrement que de faire passer le parcours sur la route. Là ça commence à coincer, 4 km de galère…

Ravito de Luz, il est 0h. Ca commence à sentir bon. Mais ne t’emballe pas trop, les fins de course sont toujours les plus… douloureuses !
Cette fois ce sont Sandrine, Cécile et ses parents qui sont là à nous supporter et dorloter.
Christophe est là aussi !

Il est moins de 21h lorsque je traverse Cauterets où m'attendent Guillaume (mon cousin), Brigitte (son épouse) et les parents de Raf (toujours au poste depuis ce matin). Le ravitaillement dure 10mn, juste le temps nécessaire pour enfiler ma tenue de soirée. Gui est efficace, il retrouve rapidement ses automatismes acquis en 1996 sur la diagonale des fous.
L'ascension du col de Riou m'est annoncée facile, elle l'est... mais pas après 90 kms. Je progresse bien mais, ce n'est toujours pas la grande forme. Je double un concurrent, entend les voix de deux autres mais ne verrai pas leurs dossards ! Yes, me voilà déjà au sommet, du vrai gâteau Pyrénéen, pour la première fois depuis ce matin !
La descente vers Luz St Sauveur est extrêmement raide au début puis routière pour la deuxième partie (surtout lorsqu'on manque les raccourcis indiqués !). Je la trouve interminable d'autant qu'il est environ minuit, je « marque sérieusement le coup ». Seules les retrouvailles promises à ma dulcinée me « dopent ». Je traverse le village et retrouve avec un immense plaisir Cécilou, ses parents et Sandrine qui n'en finit plus de sauter en l'air. Quelle énergie ! Courte pause dans le gymnase de Luz puis départ pour un ultime marathon.

Luz St Sauveur – Tournabou

Paul (mon beau papa) me fait la gentillesse de prendre ma foulée pour les 42,195 derniers kilomètres. J'apprécie son geste, d'autant que crapahuter la nuit sous la pluie n'a jamais été sa « tasse de thé ». Sa présence me booste, j'ai le moral mais toujours pas les jambes. Jusqu'au village de Barèges, nous empruntons un sentier qui alterne montées et descentes, je suis mieux. Le ravito de Tournaboup me requinque, il doit être 2h du mat' et je sens que mes jambes s'activent...il était temps !

Je ne m’éternise pas, et rattrape Christophe. On tape la discute, je relance le rythme, puis il prend ensuite le relais… pour ne plus jamais le quitter, jusqu’à la fin.
Je pensais que ce tronçon serait facile, il n’en est rien !! le chemin n’est pas technique, mais grimpe constamment par pallier, alternant plats, faux plats, coups de cul…sur les plats, Christophe arrive à relancer en courant, alors je fais de même… La fatigue fait son travail de sape, la vigilance baisse, les paroles se font moins nombreuses…Nous traversons plusieurs villages endormis, devant des panneaux « hôtels » qui nous tendent les bras…

Nous arrivons au ravitaillement de Tournabou en plein cœur de la nuit, je m’écroule sur une chaise, grosse lassitude, fatigue, mal aux genoux, mal partout finalement… Nos valeureux supporters ravitailleurs ont fini par aller se coucher eux aussi, leurs encouragements me manquent. Christophe qui connaît par cœur le parcours se lance dans des calculs de temps de parcours qui me foutent le cafard… « alors de là au col 3h30, ouais sisi sans dec y’a de la pente et gavé de caillasses, pi derrière c’est pire, que du cailloux que dedans tu peux pas courir et après c’est des racines glissantes, je te parle pas de la remontée sur piste noire au Col de Portet droit dans la pente ! Faut bien 8h encore »
Olalaaaaa Pfffff 8h ?!! T’es sûr ??
Dans la tente abritée du vent on retrouve un coureur également bien attaqué, il se joint à notre caravane, et on repart.


Tournabou - Vielle Aure (km 150)

De la caillasse, de la caillasse bien humide et glissante, de l’éboulis, de la pente. Je m’arrache pour suivre Christophe qui continue sur son rythme, je tourne dans le rouge, je ne veux rien lâcher, sûr que si je lâche, je n’avancerai plus…Notre 3 ieme dalon sert aussi les dents. La fatigue revient, la fin du Col de Barège est dure, très dure. Je pousse comme un taré sur les bâtons, l’altitude se fait à nouveau sentir. La haut, le ciel est clair, nous sommes au dessus des nuages… nous doublons un coureur à la dérive, l’invitons à nous suivre, il est vidé.

Arrivée au col, en avance sur les prévisions, c’est bon pour le moral, mais je suis cassé. Je voudrais bien me poser 5 minutes au Col, l’air frais nous en dissuade, on enchaîne alors sur la descente, raide, technique.
Tendinites et courbatures sur muscles refroidis m’empêchent de suivre mes camarades, bons descendeurs, ils s’éloignent inexorablement… La pente se radoucit, j’arrive à recoller. Nous entrons dans la partie boisée aux racines et chemin toujours accidenté, toujours en courant. Cette fois c’est notre 3 ieme larron qui s’éloigne un peu, pour se taper une crise de nerf carabinée, nous entendons quelques bribes de son monologue
« ptain de chemin de merde… ça monte ça descend, aie… ça pète les genoux… ras le bol… qu’est ce que je suis venu foutre ici…. Chiotte… aie… Pas possible de m’faire chahuter par un chemin pareil… »
5 minutes plus tard il nous rejoint, régénéré.
Il fait toujours nuit, ma frontale n’éclaire plus, piles HS… Heureusement nous arrivons au petit ravito du Lac d’Oule. On se pose 5 minutes, changement de pile, grignote un peu. Cette fois le plus dur est fait, Christophe avait un peu sur estimé le temps à mettre, heureusement.
On repart sur une piste longeant le Lac, que l’on ne voit toujours pas. Christophe file devant toujours au pas de course, je ne le verrai qu’à l’arrivée, le lendemain, il nous aura donné un super tempo. On reste à deux, à marcher, l’attaque de la dernière montée est sévère, sur une piste noire bien raide… on s’accroche, l’aube se lève, enfin, elle était attendue celle là !
Le Col se profile, la dernière montée de ce GRP va s’achever…On rattrape encore un concurrent, encore plus haché que nous. Il est 6h30 au col, on éteint nos lampes, se prend un dernier coca au ravito. J’essaie de relancer la machine, petit pas par petit pas, la démarche est chaloupée mais j’arrive à courir encore un peu, mon collègue lui ne peut plus que marcher… J’ai hâte de finir, je donne tout ce qu’il me reste et file devant. La dernière descente, comme toutes les dernières descentes est d’une longueur inimaginable, mais la douleur se trouve adoucie par les rêves prochains de lit, de retrouvailles, de café croissant chaud, de douche, de sommeil…

J’entends les cloches sonner 8h, ça va faire 27h de course, encore 1 km de route avant de rejoindre l’arrivée, je savoure ce moment, tant rêvé toue l’année, de me retrouver là au petit matin, pour franchir la ligne… en compagnie de ma Doudou qui est venue à ma rencontre ! Dans la brume matinale, tout le monde est là pour fêter l’arrivée des A2Riens, merci merci !

Je rattrape un à un les concurrents, même une puisque la première féminine fait aussi les frais de ma résurrection. Petit rictus machiste, c'est mon côté réuninnais qui prend le dessus ! Néanmoins, je reste impressionné par sa performance, chapeau bas Madame. Le sentier est technique : des blocs rocheux immergés sous un ruisseau capricieux. Ça « glissouille » mais ça « merdouille » pas. Mon rythme m'auto-impressionne, je m'envole vers le col de Barèges bien décidé à finir « en boulet de canon » comme il m'est souvent donné de le faire sur mes ultra trails. Paul s'accroche comme il peut, je le sens moins à l'aise sur ce sentier réunionnais, handicapé de surcroît par la pénombre. Il assure malgré tout.
Le sommet franchit, nous basculons vers le lac de l'Oule puis le col de Portet. La descente est raide, c'est le moment de profiter de mes qualités « cabribondesques ». J'essaie d'accroître le rythme quand soudain de vives douleurs me clouent au sol. Mes pieds chauffent, brûlent, s'enflamment. La faute à de nombreux gravillons qui ont élus domicile dans mes chaussures et qui chatouillent mes pieds trempés... Chaque pas devient supplice, il me faut marcher, nouveau coup dur. La forme étant là, mon pas reste malgré tout alerte. Les concurrents avalés sur la montée vers le col de Barèges ne sont guère loin, je sens leur présence. Je m'accroche mais sais que l'ascension du col de Portet risque de m'être fatale.
Arrêt obligatoire au stand de ce col (après une montée extrêmement raide) pour changer de pneumatiques. « Point de podologue », me dit-on, « faudra ramper jusqu'à l'arrivée ». Je repars du ravitaillement le couteau entre les dents, la rage d'en finir. Qu'importe la douleur, je m'accroche, pense à mes prochaines vacances (changeons nous les idées) et fonce vers Vielle Aure. Paul reste dans mon sillage, quel plaisir de courir ensemble.



Merci Papa Maman, Parents de Seb et Cécile, Rom Dily Sandrine, Genevieve pour le soutien et les ravito tout au long de la course, même tard dans la nuit.
A Béru, Luc, pour les encouragements et la logistique internet de suivi heure par heure ! Tout comme à mes collègues de travail, notamment pour les « je suis à l’apéro, je bois à ta santé » en pleine montée du Cabaliros…
Des GR comme celui là, j’en ferai tous les mois !! Une organisation impeccable, un parcours magnifique à la fois roulant et technique, minéral, sauvage et pastoral avec comme fil conducteur de superbes lacs d’altitude.
Encore une fois une aventure sportive et humaine inoubliable.

C'est donc après 28h et 3 minutes (celles que j'ai perdu en vidant ma vessie une fois de trop !) que je franchis la ligne d'arrivée. « L'objectif 30h » est largement atteint, je rugis de plaisir et de fierté d'être « allé au bout ». Immenses remerciements aux nombreux soutiens dont j'ai bénéficiés pendant cette course : Annie, Daniel, Jean Philippe, Christophe, Guillaume, Brigitte, Sandrine, Paul,Anne Marie, Chris, Maman, Cécile... et à celles et ceux qui m'ont encouragé à distance. Affectueuses pensées pour mes deux loulous, Katell et Renan. Et puis, un grand bravo à toi, Raf, pour ton impressionnante 10ème place. Chapeau bas également à Ben pour son 7° rang sur le Grand Raid des Pyrénées, à Jérôme, pour sa première expérience réussie et tous mes encouragements à Geneviève qui vivra des jours meilleurs sur d'autres trails.
Enfin, nombreux remerciements aux organisateurs qui nous ont offert une course EXCEPTIONNELLE organisée de « main de maîtres ». Bravo à vous.

RAF et SEB

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21 mars 2009 6 21 /03 /mars /2009 08:40

Chers admirateurs et admiratrices,
 

C’est avec la plus grande joie que mes collègues A2Riens et moi-même vous informons de la sortie imminente du DVD que la terre entière va s’arracher dans les jours qui viennent :
 

 

« Courir le ciel »

 

Ce superbe DVD entièrement fabriqué à la sueur de nos sous-traitants et néanmoins amis, vous permettra, du fond de votre canapé, de vivre une aventure exceptionnelle.
 

De la préparation du matériel dans un magasin de renom de la capitale Réunionnaise au fin fond de l’Himalaya, l’aventure s’offre à vous !
 

Alors n’hésitez plus, passez commande dès à présent auprès de notre service commercial (run.escapades)

 

Prix de lancement : 10€ ttc (frais d’envoi en sus)

 

Pour vous faire patienter, en pièce jointe, la jaquette du DVD.

 

Merci !

Le secrétariat d’A2R

 

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21 mars 2009 6 21 /03 /mars /2009 08:14
Après de longues et intenses concertations, voici le programme 2009 pour nos A2Rien(ne)s préféré(e)s. Si vous souhaitez croiser leur chemin, vous saurez où les trouver !

  
NOM ET PRENOM OBJECTIFS PRINCIPAUX OBJECTIFS SECONDAIRES



DELMAS Joël Raid 974, Ichale (Madagascar), Semi Raid  Arc en Ciel, 10 Kms…, Bassin Vital, Cimasalazienne
FROUIN Florent  GRR,  CimaSalazienne Bidalon, Raid SFR, Trophée des lions…
LESAGE Sébastien Arc en Ciel, Ultra Trail Pyrénées, GRR  10 kms…, Pic Adam, Trail de Cilaos
GUIDAT Hervé GRR,  Arc en Ciel, Cimasalazienne, Dimitile,Trophée des lions
DENIS Stéphane Trophée des lions, Arc en ciel, GRR
DUFOUR Isabelle Réunion d'aventure, GRR
SEBILEAU Damien Semi Ylang, Semi Raid diverses courses montagne
BRUAND Stéphane GRR  diverses courses montagne
GAULY Nicolas Ne sait pas encore Ne sait pas encore
GRONDIN Dany Raid SFR, Trophée des lions, GRR diverses courses montagne
DOINEAU Philippe GRR (assistance) Triathlon,
LEGROUX Yann Arc en Ciel, Ultra Trail Pyrénées, Semi Raid 10 kms…, Pic Adam,
GUERIN Philippe Raid SFR, Trophée des lions, Arc en Ciel, CimaSalazienne, GRR Transdimitile
BARRAIS Jean Louis  Kalla Nescafé
Stéphane JAUD  GRR, 3 Bassinoise, Trail de Cilaos
Flore LUBREZ Kalla Nescafé, Arc en ciel, Trail de Cilaos, GRR 10 kms
Stéphane LARDENOIS  10 kms de Saint Paul*
Raphaël GUILLE Ultra Trail Pyrénées Marathon Mont Blanc
Charles DIOMAT Arc en Ciel, CimaSalazienne, GRR
Geneviève TAVENEAU 24h et Paris Nice (vélo), Urban trail Lyon, Ultra Trail Pyrénées, semi raid Réunion Gendarmes et voleurs
Pierre THOUVENET  GRR, Arc en Ciel, Cimasalazienne, Dimitile,
Sandrine GUILLE UTP (assistance) marathon du MontBlanc (assistance), L'ansilvienne (course ou assistance)
Benoît DUBIN Course Métropole, CimaSalazienne, GRR Autres trails petites distances

On pourra noter une certaine frilosité chez notre cher vice président, Stef, qui a opté pour une stratégie bien à lui. Extrait de l'entretien téléphonique que j'ai pu avoir :

"En réponse à ce magnifique calendrier, je tiens à apporter quelques précisions.
 
Je n'ai pas dévoilé volontairement les courses auxquelles je comptais participer afin d'avoir un ascendant psycologique sur mes adversaires.
Et oui, bien souvent le coach ne dévoile la composition de son équipe que quelques minutes avant le match. Ceci dans le but de contrecarrer les plans de l'adversaire qui ne sait plus trop sur quel pied danser !
 
Imaginez tout ce qui va se passer dans la tête d'un :
-Mussard qui ne saura jamais si je me lance dans l'Arc en Ciel et la Cimasa
-Perraut qui sera perdu dans ses tactiques pour le Pic Adam, Camélias Raid, Trans-Dimitille, Kalla
-Chambry qui revoit déjà tous ces plans en fonction de ma participation ou non au GR
-Ahansal qui redoute déjà de m'affronter à nouveau sur le Tram-Train. En 2005, je l'avais laissé l'emporter sur son terrain, dans son pays... et il le sait !
-Jornet qui voit le doublé à l'UTMB devenir une douce utopie
-Lesage/Legroux/Guille qui devraient éventuellement composer avec moi sur l'UTP. Ils avaient déjà essayer de me perdre à Mayotte !
-Contador qui a déjà commandé son EPO et des poches de sang supplémentaires pour le Tour.
 
Et bien je vais vous dire ce qui va se passer exactement dans leur tête et cela se résume en un seul mot : LA GAMBERGE.
Une partie du boulot est faite.
 
Volià, c'était juste une mise au point tactico-psycologique.
Mais chuuuut, cela doit rester entre nous !"




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5 novembre 2008 3 05 /11 /novembre /2008 13:05

Nous y voilà ! Une année que j'attendais ce moment... 12 longs et interminables mois que je préparais ma vengeance. Le Grand Raid rimait vraiment avec revanche (tiens, ça rime pas !) tant ma déception fût grande en 2007. La rage au ventre et de la suite dans les idées, voici quel était mon état d'esprit avant de prendre le départ de mon 8ème GR. Alors que nous étions parqués sur le stade de Cap Méchant tels des fauves prêts à bondir, je me repassais sereinement le film de la course, étant bien décidé à en écrire le scénario. Sûr de mon état de forme, des bienfaits de ma préparation et de mon mental que je jugeais à « toute épreuve », j'étais paré à en découdre. Le décompte final fût lancé par maître Chicaud, je fermais les yeux savourant les dernières secondes...3...2...1 GO, les fous étaient lâchés.

Très rapidement, je prenais la foulée de mes dalons de fortune et restais au contact de Bruno et de Yan. Le peloton était impressionnant, les coureurs avaient visiblement l'intention de « mener un train d'enfer ». Brusquement, alors que je m'apprêtais à emprunter le sentier de Mare longue, deux invités surprise intégraient mon « packtage » : Carole la Luciole et Oscar le Cafard. C'est leur histoire, leur traversée de La Réunion que j'ai choisi de vous narrer...

- Carole la luciole :  Ouah, que c'est beau toutes ces loupiotes, on dirait des lucioles. T'as vu, y en a encore plus derrière nous ?
- Oscar le cafard :  Mouais, mais celles de devant s'éloignent plus vite !

- Toi et ton mauvais esprit ! Tu pourrais pas être plus positif non ? Regardes là, on dirait Jalabert. Il a pas l'air dans ses souliers, il se « met déjà en danseuse ».
- Tu vas voir comment il va nous envoyer valser dans un instant. Jaja, c'est un tueur, 7 fois vainqueur du prix de la combativité, oublies pas.
- J'oublie pas. Tiens, y a des gars en orange qui nous collent aux basques, tu les connais ?
- Ouais, c'est Yan et Bruno. Je crois qu'ils font équipe avec notre hôte.
- Qu'il est beau ce sentier, on commence à gagner de l'altitude.
- Moi, je trouve plutôt ça long, chi... et monotone. Et puis notre monture se traîne, on doit être dans les 300. Je vois le point de ravitaillement, 1h42, va falloir passer la seconde !
- T'inquiètes, Oscar, départ prudent, parcours gagnant ! Regardes, le sentier s'élève, y a des racines, de la boue, ça sent bon pour notre monture...
- Tu plaisantes ? Ça avance pas, y a une file d'au moins 20 coureurs devant nous, et en plus ça bloque.
- Aies confiance, je sens que notre mulet a du coffre. Il est « un peu diesel » mais attends qu'il enclenche son turbo. Tiens, regardes, ses deux co équipiers lâchent, c'est bon signe.
- Oui, ils lâchent, c'est pas nous qui accélérons ! On se traîne...
- ça y est, ça vient. Tu sens le souffle du vent, Oscar, la brise qui caresse nos antennes ? Je te l'avais dit, on décolle !!! on double, le turbo est enclenché.
- J'ai le mal des airs...
- Décidément, toi, jamais content. Tiens, c'est déjà le ravito.
- Mais il fait quoi notre bourricot ? Me dis pas qu'il veut du repos ?
- Juste un peu de sucre. Mmmhh, le coca est délicieux, viens y tremper tes antennes.
- Ouais, c'est pas mal mais ... bzzzz, bzzzz, mes ailes sont collées, à l'aide ! Carole, tires moi de là.
- C'était moins une mandibule ! Un poil de plus, et tu y restais... Regardes le volcan au petit matin, féérique, non ?
- Pff ! Si tu crois que j'ai que ça à faire. Je suis tout gluant, dégouttant, dégoulinant...
- Et voilà ce que je te disais, notre hôte carbure au super, on double, on vole, on s'envole...
- Ouais, t'excites pas Carole, on n'est pas non plus dans la monoplace d'Hamilton.
- Je vois des lumières, ça y est, on arrive au ravitaillement du Volcan. Quelle heure est-il Oscar ?
- 5h10, on est 187ème... c'est plutôt dans le baquet de Bourdais qu'on est monté !
- Et alors ? Tu peux au moins admirer le paysage Oscar. Si tu avais migré dans le sac de Parny, tu aurais déjà attrapé un gros rhume à l'heure qu'il est.
- Pour sûr, là, ça risque pas de m'arriver.
- Regardes, nous voilà rendu à l'oratoire de Sainte Thérèse...
- Sainte Thérèse, priez pour nous, pardonnez notre hôte qui vous a offensé, donnez lui la force de gravir ces montagnes...
- Te fatigues pas Oscar et gardes ta salive pour l'encourager. Je crois qu'il en a grand besoin.
- Ouais, t'as remarqué aussi. On nous double depuis 10 minutes, on dirait qu'il va pas bien. Je lui demande...
- Alors Carole ?
- Début de crampes, manque de jus et moral en baisse. Ça sent le « passage à vide ».
- « Passage à vide, passage à vide », c'est plutôt une défaillance, un effondrement que dis-je un anéantissement : notre mentor est mort au Textor ! Pas beau ça ?
- Je préfères plutôt : il gère son « coup de mou » jusqu'à Mare à Boue...
- Toi et tes idées... tu vois pas comme il ramasse. Au prochain arrêt, c'est décidé, je change de cavalier !
- J'aperçois une banderole « A2R », qui c'est tout ce monde Oscar ?
- Les parents de Sandrine (du réconfort au meilleur moment) et Bérénice, la soeur de Yan.
- Ah oui, le gars en orange... et il est où d'ailleurs, ce serait sympa s'il pouvait recoller maintenant.
- 10 minutes qu'il lambine, allez, il se remet en selle le bourricot,
- Calmes Oscar ! Nous voilà sur le départ à l'assaut du Piton des Neiges et cette fois, je le sens, ça va dépoter.
- Pour qu'il dépote, Carole, faudrait d'abord qu'il soit dans son jardin et là, franchement, le Kervéguen, il en attrape tous les ans des boutons !
- Ah ah ! Regardes plutôt... on rattrape un à un les concurrents, et ils sont pas seuls... bonjour Loulou le Pou ! Mes hommages Ursule la libellule... c'est fou les amis qu'on rencontre sur cette course.
- Ouais, c'est la parasite party !
- Oscar, je vois au loin le poste de secours du Kervéguen, ça commence à sentir bon !
- Moi, je crève de chaud et meurs de soif. Il fait comment notre bourricot pour avancer ?
- Je te l'avais dit, on a choisi la bonne monture. On bascule vers Cilaos et son bloc.
- Carole, je suis pas bien, ça valdingue dans tous les sens.
- Admires plutôt ce magnifique panorama : le col du Taïbit, les trois Salazes, le Grand Bénard...
- et Cascade Bras Rouge qu'on devine à peine tellement il va falloir descendre !
- Ouf ! Enfin du public pour encourager. On entre dans le stade, des gens s'approchent de nous... on dirait qu'il les connaît ?
- J'espère surtout qu'il les reconnaît... ce sont ses parents !
- Ah ! Bon, top chrono, je veux voir combien de temps il va se faire dorlotter.
- Ok, moi, je fais une sieste de trois heures, si c'est comme l'an passé, t'auras même pas à me réveiller !
- Pas la peine de t'endormir, Oscar, le voilà qui repart déjà. 20 petites minutes et puis s'en vont.
- C'est 10 de trop...
- décidément, on ne te changera pas... il attaque maintenant la descente vers Bras Rouge, le ciel est gris, c'est bon ça !
- Brr !!! il mouille...
- Quoi ?
- Non, je parlais de la pluie... je crois qu'on va prendre froid.
- Oui, surtout qu'il presse le pas. On reprend encore du monde, décidément, c'est la grande remontée...
- ...avant la grande descente ! Nous voilà déjà au col, et tout mouillés ! J'aperçois Marla entre deux nuages, c'est pas trop tôt, y se fait quelle heure, Carole ?
- 15h30, on doit maintenant être dans les 100. Pas mal ? C'est déjà aussi bien que l'année dernière.
- Minute Carole, c'est loin d'être fini.
- Tu l'as dit bouffi, il va nous en remettre une couche ! Ça défile : Maison Laclos, passerelle Ethève, Trois Roches et bientôt Roche Plate.
- T'as oublié la Plaine aux sables...
- Tu vois, ça va vraiment trop vite !
- Pff, débile ! Il nous fait quoi notre bourricot ? On dirait qu'il sent l'écurie alors qu'on arrive à peine à Roche Plate ! Je lui demande ...
- Alors ?
- Il me dit que deux potes l'attendent, Jean Louis et le grand Stef, ils feraient partis d'A3R... comprend rien ! Nous y voilà à Roche Plate. Carole, c'est qui ces deux allumés ?
- Ses dalons, je pense. En tout cas, ils le chouchoutent.
- Mouais, et y en a un qui lui montre le chemin. « Oh, dugenou, tu vas nous laisser. Tu sais qu'on risque une pénalité si tu continues ? ».
- Calmes, Oscar, c'est juste pour la descente. Tu sais, c'est qu'au bout de 19h de course en solitaire, il commence à fuir de la cafetière notre camarade !
- Enfin des paroles sensées, Carole. Zut ! Son lièvre rebrousse chemin au pire des moments : la montée de roche Ancrée...
- Outch ! Va falloir gérer.
- On est dans le dur, Carole. 40 minutes qu'on est parti et je sens ses jambes défaillir. Pourvu qu'il lui reste du mental...
- Pas d'inquiétude la dessus. D'ailleurs, je crois qu'on arrive au sommet. Tu sens la bizzz Oscar ? Il est quelle heure ?
- 19h30, je crois. Le crachin continue, les rochers glissent dans cette descente vers l'école de Grand Place. C'est pas franchement "le pied".
- Et voilà, on y est, reste deux ravines à franchir et puis c'est Aurère.
- Pourvu qu'on y soit à l'heure (humour !).
- Gardes ton énergie pour plus tard et profites du paysage : voici le ravito d'Aurère puis la descente vers 2 Bras.
- A faire de préférence debout sur ses jam...
- Arrêtes de faire de l'esprit Oscar, ça te fatigue !
- Ça "bringuebanle" de partout, que se passe-t-il ?
- J'sais pas. Je descends à l'étage inférieur pour demander à Hugo l'asticot...
- Alors ?
- Trois satanées ampoules, il a l'air de déguster.
- Si ça pouvait au moins éclairer son chemin...
- ...
- On est à la caserne de 2 Bras, des bidasses partout. Et il fait quoi là ?
- Arrêt chez le podologue mais visiblement, on veut pas le soigner.
- Ça doit être à cause de l'odeur de ses pieds.
- Allez, douze minutes de halte et nous voilà repartis. A nous Saint Denis !
- 1,7 Km/heure ! Je vais m'enrhumer à cette vitesse !
- Je voudrais bien t'y voir, Oscar. Avaler le mur de Dos d'âne après 120 bornes d'effort.
- Ouais, moi je préfère monter sur son dos, à cet âne !
- Tiens, on rattrape une autre loupiote. Il a pas l'air au mieux le monsieur.
- Pas au mieux, pas au mieux, il est toujours derrière nous.
- Nous voilà enfin à Dos d'Ane, Oscar, un ravito pour soigner les bobos ?
- Ouah, t'as vu qui s'est le fameux monsieur ? Charles André Fontaine, le vainqueur du GR 2005 et multirécidiviste dans le top 10...
- Et ben ! Accepter de terminer dans le pur anonymat avec ce palmarès, tu peux mette un « M » à Monsieur !
- Tiens, notre mulet embrasse une demoiselle. Qui est-ce, Carole ?
- J'en sais rien moi, sûrement pas son percepteur ! Ça doit être son amie, en tous les cas, elle le soigne « aux petits oignons ». Mais les meilleures choses ont une fin, nous voilà repartis. Il est 2h du mat' et on se rapproche de Roche Verre Bouteille, Oscar.
- A la tienne Carole !
- On attaque maintenant la dernière descente vers le Colorado. Ça glissouille mais il a l'air de s'éclater et de trouver son second souffle.
- Il était temps, c'est peut être un peu tard, 51ème ?
- 45 au poste du Colorado. Les poursuivants sont 7' derrière, c'est gagné s'il ne flanche pas.
- C'est qui ce fan club, Carole ?
- Y a ses parents, ses enfants, sa moitié... je reviens de sa joue gauche, ça glissouille aussi...
- Bon, pas de temps à perdre. La Redoute n'est plus très loin, le soleil se lève, c'est le moment de tout donner.
- T'inquiètes Oscar, il les lâche maintenant ses chevaux, notre âne bâté !
- Ben, il fait quoi ? Et le raccourci, c'est pour qui ?
- Pour les tricheurs, Oscar !
- Ouais, et y en a 3 qui en profitent pour revenir comme « des balles ». 35' pour descendre depuis Le Colorado, sont forts les Monsieurs ?
- Pour eux, tu peux mettre un « m » !
- On arrive au pont, Carole ! Youpi !!! c'est qui ce petit bonhomme tout de noir vêtu ?
- C'est Renan et voici Katell. On franchit la ligne tous ensemble, quelle joie !
- Ça y est Carole, nous sommes à Saint Denis, tout le monde descends ! Tu fais quoi ?
- Chut ! Je reste dans son sac, des fois que l'envie lui reprenait, un de ces jours...


J'associe tous mes potes d'A2R à cette fabuleuse aventure, mes parents, mes enfants, ma Cécilou au pur bonheur que j'ai connu lors de cette traversée. Merci à tous et à bientôt pour de nouvelles aventures...

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31 octobre 2008 5 31 /10 /octobre /2008 18:20
 

Mon objectif au gr 2008 s’était entre 32 et 36h, on peut dire que l’objectif a été atteint, mais une petite déception tt de même je voulais être dans le top cent. Il faut être ambitieux, non ?

Au moment du départ je suis les deux lascars que sont seb et yan, on croise Jalabert herry ça fait plaisir, on atteint le kiosque en 1H 42 dans la montée je me suis dis que les deux petits jeunes vont me lâcher, seul seb file, et yan n’est pas très bien, on fait la route ensemble,

Apres 5H31 de course on arrive au volcan, yan part devant et il va mieux .Dans la montée de l’oratoire je me rends contre que j’ai oublié ma frontale au ravito du volcan, grâce a Bérénice la ravitailleuse de choc elle me prête la frontale du doc à mare a boue atteint en 7H43. Dès le départ je sens que je vais en chier dans la montée, arrivé au poste de secour du kerveguen, je m’allonge 10MN, et je repars comme un zombie au gite du piton en 11H15. Mi gagne pu !

Et je descends tt doux et arrivé au plateau du petit Matarum, je me ravitaille en eau et je fais un vol plané a l’arrêt et tombe sur le coté droit du dos et une forte douleur m’envahi. Je repars en pestant. Et à chaque pas du pied droit j’ai une décharge électrique au dos. Et je me dis que arrivé a Cilaos je verrais !!

Je retrouve Yan plus de jambes, et plus envie de continué, et je me fais masser le dos par Lesage père et je me pose un peu et 45MN plus tard je repars revigorer, et je laisse Joël arriver entre temps. Dans la montée dans tt se passe bien, même pas mal dos, sauf dans la descente vers marla, et je me restaure un peu de riz poulet, et je suis un groupe jusqu’à trois roches. Et Joël me rattrape. C’est à se moment que les ampoules s’invitent, le temps est humide et il pleut un peu.

Arrivée à roche plate en 19H55 nos ravitailleurs de choc Renée et Steph nous chouchoute. Et j’en profite pour aller voir un médecin pour mon dos, un cacheton et un massage à l’arnica. Et pour rajouter à mes petits bobos (dos ampoules), un morceau de ma semelle de ma shoes droite me lâche, super avec la descente et la montée qui nous attend .Mais il en faut plus pour me décourager, et j’ai signé pour en chier. On fait une petite halte de plus d’une 1/2h à grand place, ravito dodo et c’est reparti, les montées et descentes de nuit demandent beaucoup d’attention surtout avec la fatigue et ma shoes d’handicapé. Après 26H40 de course à aurère on descend sur deux bras j’ai l’impression de trottiner sur des pieds a vifs, je serre les dents. A deux bras Joël va voir le podologue moi je vais me restaurer. Deux potes du boulot sont venus me ravitailler.

Et on repart au petit matin vers la montée de dos d’âne, 1H27 de grimpette.je commence à avoir plein le ….. Maintenant s’est mon dos qui est écorché par mon sac, heureusement que flore dit «  mac gyver » est là, elle trouve solution à tout, JO comme à son habitude trépigne et part sur les chapeaux de roue, quel santé !je le rejoins au point géodésique. Et on continu chrono a la main, mon pote a des objectifs, c’est un malade surtout après + de 128 km. Moi je m’en fous j’ai mal partout ! On croise la goélette des handicapés avec leurs porteurs qui sont partis depuis Cilaos chapeau les gars !

En 1H 45on rejoint le kiosque de la plaine d’affouche, j’ai les jambes toutes raides et mes ampoules et dos me font un mal de chien, et le tortionnaire qui est avec moi relance surtout dans la descente du Colorado, mi dit a li que mi gagne pu suivre la douleur trop forte, et il m’attend tt de même sympa.

J’appréhende la descente vers la redoute et JO file seul vers l’arrivée, un compagnon de galère aussi amoché que moi depuis marla me suis pour finir.je crois que j’ai jamais juré autant, mes ampoules me fait un mal de chien, je grimace. Et j’atteins la redoute en 55 MN et au portail un goujat de V2 me dépasse et s’excuse car s’est pour son classement V2, n’importe quoi !!! M’enfin !! J’arrive après 36H 05 de galère à la 197 IEME, épuisé, je suis allé franchement au delà de mes limites, et s’est de ça que je suis fière je pense, MON MENTALE


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29 octobre 2008 3 29 /10 /octobre /2008 15:52
 

Pour ma sixième participation au Grand Raid de La Réunion, j’avais plusieurs objectifs.


Terminer, bien évidemment, mais en essayant de faire mieux que l’année passée (38h40 et 233ème) et surtout optimiser au mieux deux choses : le poids du sac et les temps d’arrêt.

On va beaucoup moins vite à l’arrêt, et il est inutile de porter du poids pour rien, non ?


Idée : ne pas prendre de sac à dos, même très léger, mais une simple ceinture porte bidon.

Je choisis donc le modèle « bottlepack easy go » de chez Raidlight : 385gr


Je fais deux ou trois sorties en simulation GRR avec le matos obligatoire et deux bidons de 0.6L. Poids total sans l’eau = 850gr.

Bien que pas très agréable pour courir sur le plat avec les bidons pleins, dès que j’arrive sur le sentier en marche rapide j’apprécie la légèreté de l’ensemble et surtout le fait de ne rien avoir sur les épaules. Pour courir les parties roulantes, je prends les bidons à la main.

Option porte bidon validée !


Me voilà donc à nouveau au départ de ce satané GRR. Le jeudi 23 octobre à minuit ou le vendredi 24 à 0h si vous préférez, les fous sont lâchés !

Positionné à l’avant du « parc » coureurs, juste derrière les élites, je me dégage facilement de la foule et entame les trois premiers Kms à un bon 13 ou 14 km/h, mes bidons à la main 


On tourne à gauche pour prendre la piste forestière de mare longue qui doit nous amener au début du sentier du volcan, 15km plus loin. Là, je passe en mode footing léger avec 1’ de marche toutes les 10’. Malgré un changement de piles imprévu et un ravito pas si optimisé, je pointe au début du sentier après 1h55’ d’effort.

A suivre une longue remontée sur un petit single monotrace où il est pratiquement impossible de doubler. Je me cale dans le rythme et ça monte très bien sans à coups.

Foc-foc en un peu moins de 5h, c’est vraiment tip top. J’arrive au gros ravito de la route du volcan (km 30) en 5h46. km 30.Pointage : 423ème. Yes ! Contre 700 l’an dernier, c’est bien joué !


Petite pause : Luciano est là. Je change le bonnet contre une casquette, je me ravitaille vite fait et je repars tranquillement en alternant marche et course. Il faut penser à s’économiser dès le début, après, il sera trop tard. Je profite encore une fois pleinement du paysage lunaire de la pleine des sables. L’oratoire Ste Thérèse et son magnifique point de vue sur la rivière de l’est et la descente vers le chalet des pâtres se font sous un beau soleil. La forme est là, tout va bien.

Le temps se gâte et c’est sous un petit crachin (une farine comme on dit ici) que j’arrive au poste de « mare à boue ». Il est 8h23, km 50. 384ème. Les parents de Sandrine sont là et m’installent sur un pliant afin que je ravitaille en toute quiétude. 10’ d’arrêt aux stands, façon F1, et je repars. Je rattrape mon copain Cédric qui était avec nous au Népal. Là, ça m’inquiète un peu, car normalement je ne devrais pas revenir sur lui en côte… Il gère me dit-il.

Je file à mon rythme, toujours très content de mon choix de matériel. Je suis très léger, le dos libre, c’est très agréable ! Après « coteaux maigre » j’ai un petit coup de moins bien dans Kerveghen, mais je ne suis apparemment pas le seul et ça va durer jusqu’au point culminant de la course, au gîte du piton des neige, alt.2400m. Km62 / 11h36 / 316ème.

Je fais une petite pause de 5’ avec option soupe chaude et cul sur une chaise.

Tiens l’ami Rudy du forum ADDM : salut ! alors ? Ben il pense arrêter à Cilaos, afin de profiter de ses vacances avec sa douce et tendre plutôt que de finir cloué sur un transat à la plage pour le restant de son séjour. Salut l’ami !

Je file sur Cilaos, avec au programme une belle descente de 800m


Cilaos : km 69 / 276ème / 13h07 : c’est 1h30 de gagné sur le même parcours que l’an dernier. Yes !

Les parents de Seb sont pour nous assister. Je retrouve Yann qui a déposé son dossard, plus envie, pas les jambes, et mon ami Bruno, mais lui c’est normal, on finit toujours pas faire pas mal de kilomètres ensemble sur toutes les courses. Tiens, il y a aussi mon pote Stéphane Denis, un peu déçu par son tempo, mais qui repart vaillamment.

Bon, j’avais dis « optimiser les arrêts ». Et voilà, malgré tout ce sera 39’ de pause à Cilaos mais je me suis changé, restauré légèrement et je repars frais comme un gardon après avoir pointé 262ème .


Allez, une petite descente tranquille du côté des anciens thermes et ce sera la terrible remontée vers le route « d’îlet à cordes » puis vers le col du Taïbit, porte de Mafate.

Je rattrape Muriel Denis avec qui j’avais fini l’an dernier, petite mine, mal au genou 

Allez Muriel, ça va aller.


Dans la dernière remontée vers la route alors qu’un mauvais crachin vient nous arroser, je retrouve Steph. Denis, qui boîte, profil bas, un bâton à la main. «  ben alors » ? Il me montre ses jambes ensanglantées. Il s’est emmêlé les pinceaux dans les galets glissants et a bien failli basculer dans le vide. Il s’est rattrapé, a pivoté face à la paroi et a fini sa course sur les genoux, à reculons. Aïe ! Il est inquiet pour son genou qui a bien gonflé et décide d’arrêter là l’aventure. Pas sérieux de rentrer dans Mafate blessé. Salut Steph…. 


Je ravitaille au pied du Taïbit en 2’.

15h12 / km 76 / 235ème.


Je pars sur le sentier en mode économique. Pas la peine de s’affoler, il y a 800m à grimper.

Finalement ça passe sans problème et je peux pointer à Marla, km 82 / 210ème moins de deux heures plus tard. La pluie fine n’a pas cessé. Je file. Prochain objectif : roche plate où nous attendent nos ravitailleurs de choc J.Louis et Stéphane (encore un).

La portion Marla / trois roches se fera sans soucis ; je suis pratiquement tout seul sur le sentier. Quelques raiders me dépassent dans les petites bosses, moi je gère à mon rythme. La descente sur trois roche et surtout l’arrivée à ce ravito est plus que glissante. La nuit vient de tomber.

Tiens ! mais c’est Bruno !  Nous repartons ensemble avec un autre raider. Il faut traverser la rivière des galets, et bien entendu, compte tenu de la pluviométrie récente, le gué est un peu submergé. Bien que le bain de pied ne soit pas si désagréable, c’est pas bon pour la suite ça. On repart en faisant des splotch splotch, la frontale et la pluie sur la tête.

On va dire que le GRR commence là cette année 

Pour rejoindre « roche plate », il y a trois petites bosses à passer. Je suis en tête et mes copains restent derrière moi ; ils s’économisent à mon rythme de sénateur. Un autre groupe de trois nous double. Enfin, la dernière longue descente sur roche plate. Un mauvais pierrier gluant, piégeux à souhait, avec une frontale peu efficace dans cette purée de pois. Bruno qui est repassé devant semble s’endormir derrière l’autre groupe qui semble-t-il ne connaît pas le coin.

« pardon, pardon » je passe devant et Bruno enquille derrière. 2’ après les autres ont disparu. Descente tout en glissades et autres pirouettes, je m’amuse bien, Bruno suit.

Roche Plate / km 95 / 19h55 / 186ème

J’avais dit à J.Louis que je serai là à 20h ! 


Bon, on se pose, un peu cassés, bien mouillés. Je me déchausse, histoire de faire respirer la plante des pieds qui ressemble… plus à rien 

Nos ravitailleurs s’activent : remplissage de bidon, crème anti frottement, remplacement des emballages vides par des barres énergétiques et autres gels glucidiques, et même un petit bout de saucisse grillée.

J’ai un peu froid. J’enfile un ts manches longues que je garde pour repartir. Bruno commence à faire la gueule, mais ça va aller, c’est un roc indestructible !

On discute en descendant vers le fond de Mafate. Chemin technique et très dangereux. Vigilance obligatoire. Deux ou trois bosses et nous voilà au lieu dit « le bloc » au pied de la terrible remontée verticale sur Grand Place. A l’entraînement, je mettais 25’. Là il m’en faudra 55 !!! Je suis cuit. Chaque pas, chaque marche est un calvaire. Il ne pleut plus, mais je ruisselle de sueur. Au sommet je retrouve Bruno, les bras en croix dans le gazon. Oté ! lé raide le zafair’

Allez, on va aller se poser un peu au prochain bivouac, ça sera pas volé !

Grand Place l’école / km103 / 23h21 / 207éme.

2h50’ pour faire 8km 

On se cale sous une couverture, en demandant aux infirmières du coin de nous réveiller à minuit. Je ferme un œil… que je ré ouvre à minuit moins deux.

« Allez Bruno !! En piste ! »

« mouais… j’arrive »

Et c’est reparti, dans le brouillard, pour une partie de montagnes russes avec option « précipices, ne pas tomber ». Ça glissouille pas mal par endroits, faut rester vigilant. C’est pour ça que j’ai voulu dormir un peu à Gd Place.


Aurère / km 112 / 26h40 de course / 215ème : 2h30 pour faire 9 km, c’est mieux…

Simon, le fils d’une amie est là pour nous aider. Il change mes piles pendant que nous nous faisons soigner les petons à l’infirmerie. Badigeon de crème hydratante obligatoire.

Encore trop d’arrêt, mais un peu de confort, c’est pas si mal à cette heure-ci.

Il est 3h du mat dans cette deuxième nuit sans sommeil, ambiance …


Normalement, là, c’est gagné. Pas de gros bobos, pas trop sommeil malgré tout, tout va bien.

Je trace devant, décidément Bruno traîne les pieds cette année  Je le motive et l’interpelle régulièrement, faudrait pas qu’il bascule dans le ravin. Je le soupçonne de dormir en marchant.

Je me remets à courir dans la descente, ça va le réveiller 


Après un passage de gué avec de l’eau jusqu’au genoux du côte de La Porte nous arrivons en vue du gros ravito de Deux bras. J’entends Bruno qui jure après un dernier bain de pieds forcé et nous voilà enfin dans le campement militaire de « deux bras plage ». Tu parles d’une plage. C’est d’un glauque 

28h40 de « course » / km 121 / 206ème  C’est bientôt la fin de la nuit des morts vivants, le jour va bientôt se lever, il ne pleut plus, et j’ai des affaires sèches qui m’attendent.

Douche sommaire sous un tuyau d’eau, change complet : short / t-shirt / casquette / chaussettes et chaussures sèches, ça c’est trop bon. Je vais quand même faire un tour chez les podologues qui me conseillent un petit arrêt au stand, histoire de voir ce qu’ils peuvent encore faire pour mes pneus usagés 


Bruno me cherche : lui, il a fait une pause au rayon « carri poulet ». Créol i manz ça !!

Allez, c’est reparti. 29h29 / 205ème. Le jour se lève. Chaussé à neuf, tenue fraîche et propre, bon d’accord, on doit pas avoir une si bonne tête que ça, mais y’a plus qu’à s’avaler les 800m de d+ de dos d’âne, les 200 pour le stade, les 300 pour piton fougère, les 200 du piton bâtard…. Et les quelques bosselettes des goyaviers. 26km, même pas peur !


Direction Dos d’âne. Je passe devant (Bruno va encore faire la sieste derrière moi ) et enclenche la première petite, le crabo, le blocage de différentiel… et j’attends que ça passe.

1h30 pour arriver à l’église, c’est pas mal. Puis ½ h pour rallier le ravito du stade de dos d’âne.

31h34 / km 128 / 204ème

Encore une fois nous avons nos ravitailleurs perso.

Hervé m’aide à remplir ma poche à eau (ah oui, parce que là je vire mon porte bidon et je prends un tout petit sac à dos pour finir, plus cool pour courir à donf dans les dernières descentes)

Flore s’occupe du dos un peu râpé de Bruno.


Je suis prêt avant lui et repars devant : « tu me rattraperas dans la montée » ce qu’il fait quelques minutes plus tard. Mais je le sens un peu « avarié » comme on dit ici. Allez Bruno !

Je relance le plus souvent possible. Bruno suit, mais en grimaçant : il a mal aux pieds, mal au dos, et aussi un peu plein le c..l de cette histoire ! 

Dos d’âne / kiosque d’affouche : 1h45’ !!! je commence à m’intéresser de plus près à ma montre. « Bruno ! on peut arriver avant midi, donc en moins de 36h, et rentrer dans les 200 je suis sûr »

« pfff…. » me répond-il, vachement motivé…. 

« allez Bruno, on arrive là, faut foncer, faut pas mollir ! »

Je crois qu’il me suit pour me faire plaisir plus que pour autre chose.

Mais bon, je l’attends. Ça fait quand même plus de 15 heures qu’on galère ensemble.

Je commence à piaffer !

Colorado / 35h08 / km 142 / 198ème ! Yes ! t’as vu on est repassé dans les 200 ! Bruno s’en fout de mes histoires, il en a marre, il a mal aux pieds, il a sommeil, alors 200, 300, 3000, il s’en fout royalement.

Pas moi ! Un copain d’infortune nous a rejoint à ce dernier ravito. Je vois qu’il cale là avec Bruno. Bon, il est plus tout seul. « Allez Bruno, j’y vais moi, hein ! » « vas-y, vas-y, je suis cuit »

Je repars donc, le couteau entre les dents. Il me reste 52’ pour rallier l’arrivée avant midi. Ça va être chaud, mais c’est faisable.

Justement, deux raiders viennent de repartir devant moi. Je fonce, je les enrhume en passant, je cours même dans la montée de terre rouge du chemin 4x4, je m’arrache ! Les filaos, gymkhana géant dans la forêt, et puis enfin, la dernière descente technique dans le pierrier.

Gino, un copain me double comme un avion : « oté, ou ça ou ça va!? »

« je me presse, on peut rentrer avant midi !! » 

Tiens, si on s’amusait un peu…

Et nous voilà parti à tirer la bourre comme des gamins, complètement euphoriques, à relancer sans cesse, comme dans un bon entraînement de fartlek, à part que là, on a 145km et 9200m de dénivelés dans les pattes ! J’arrive à le passer en coupant dangereusement les derniers lacets dans l’éboulis, mais il me reprend au sprint, à la loyale, dans les derniers 500m de route.

Les passants nous regardent foncer vers le stade de La Redoute un peu étonnés. Sont vraiment fous ces raiders !

On rentre sur le stade à 15 à l’heure ! Gino me met 10’’ … sur 147km !

Oui, mais contrat rempli : il est 11h57’ !!!

35h57’ / 195ème / 12ème V2



On est morts… de rire ! Les hôtesses attendent que l’on ait fini de nous congratuler pour nous remettre notre belle médaille.

Je pars m’écrouler sur la pelouse. Bruno arrive 10’ après, épuisé. Bravo Bruno !


E si on se tapait une bonne Dodo ?!

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8 octobre 2008 3 08 /10 /octobre /2008 07:15
J'essaies de ne pas trop y penser mais c'est plus fort que moi, le Grand Raid approche à grand pas et son lot d'incertitudes avec... Je me dis que l'écriture peut être un exutoire et que cela me permettrait d'évacuer cette course de mes pensées, mais j'en doute sincèrement...et puis le faudrait il ?

En fait, je n'éprouve aucune pression ou stress particulier, cet avant Grand raid s'apparente plutôt à un grand bol d'oxygène, à du concentré de bonheur... L'ambiance, le questionnement d'amis ou collègues, les premiers articles ou flash télé, on commence peu à peu à entrer dans la magie du Grand Raid, alors je respire cet air frais, je me laisse ennivrer par cette douce euphorie, je réalise la chance que j'ai de pouvoir participer à une telle aventure, je jubile. Oh oui, je veux profiter de chaque instant de bonheur, ne pas en laisser une seule miette : Carpe diem.
Mon objectif cette année :  prendre une overdose de plaisir tout en me livrant corps et âme à dame course. Fidèle à édith, je veux pouvoir hurler  "non, non, je ne regrette rien" et avoir l'intime conviction d'avoir été au bout du bout du bout de mes capacités. Je veux pouvoir m'user jusqu'à la corde, abuser jusqu'à la corne... Le temps, le classement, la performance, tout ça, c'est pipeau. Le vrai bonheur, ne l'oublions pas, c'est le partage de valeurs : courage, abnégation, solidarité, fair play, ténacité, détermination...

J'ai déjà hâte d'y être... pas vous ?


Seb
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