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1 novembre 2009 7 01 /11 /novembre /2009 14:43

Déjà pour moi ce GR ne commençait pas comme les précédents, en effet, j'échappais cette année à l'omnibus de la colo et avait le privilège d'aller au départ avec Damien et Vincent, conduit par Hervé. Un grand merci Hervé, car c'est sûrement grace à toi et ta bonne humeur que j'ai pu faire un bon départ. Je passe sur l'ambiance de oufs dans la voiture pour aller à St Philippe mais qui m'a permis de dédramatiser l'évènement. En plus, cela nous a permis de ne pas passer trop de temps sous la pluie.
J'avais décider de prendre le départ avec Damien et Vincent pour pouvoir m'extirper du stade jusqu'à la route forestière et suite garder mon rythme. Ce que je n'avais pas prévu, c'était de les perdre en arrivant dans l'aire de départ.

Je décide donc sans m'affoler de me mettre un peu à l'écart mais pas trop loin de la grille, même pas peur. Moi qui avait décidé de faire un GR enfin tout seul, je ne pouvais pas être mieux servi.

Le départ est donc donné sous des trombes d'eau et à la surprise générale, je démarre plutôt bien avec de bonnes sensations malgré les conditions dantesques. Arrivé sur la route forestière je m'aperçois que je suis juste derrière Philippe Chesnois et je me dis que si il est toujours sponsorisé par Massey Fergusson, ça peut être une bonne idée de le suivre. On arrive donc ensemble au kiosque du sentier. Suite au conseil de mon mentor, Joël, je ne m'attarde pas au ravito car depuis le départ je me ravitaillecorrectement et n'ai pas de besoin particulier. J'ai perdu Philippe mais il fallait s'y attendre.
J'attaque donc le sentier toujours avec les mêmes sensations et un moral d'enfer. Chose nouvelle pour moi, je sors du sentier en pleine nuit pour la première fois en 3 GR et je pointe donc avec plus d'une heure d'avance sur 2007 au Volcan.
J'aurais presque envie de m'arrêter pour me regarder courrir (en fait je le ferais plus tard). Après un super ravito assuré par Marie Agnès, je repars. Le soleil étant de la partie, le moral est toujours au beau fixe.
J'arrive à Mare à Boue en conservant mon heure d'avance et comme je ne m'attable plus au ravito je sais que je vais gagner encore du temps (sur mes 2 précédents GR j'avais tendance à demander la carte plutôt que commander le plat du jour et c'est fou ce que le service est lent...). J'en oublie même de voir Stéphane. Premier petit désagrément, dû à mon inexpérience, je voulais changer de chaussettes mais celles qui étaient dans mon sac, étaient...trempées.
J'attaque donc la montée vers Kerveguen avec un moral toujours au beau fixe, surtout que j'ai de temps en tant des sms ou des appels de Nath et des enfants qui me surmotivent.
Comme tout le monde, un petit coup de mou dans la montée mais qui n'atteint pas mon moral. Heureusement car l'arrivée au gîte est à la hauteur du départ, tempête, manque que la neige.
La descente s'annonce périlleuse et spectaculaire. Candéloro n'a qu'à bien se tenir...
D'ailleurs les problèmes qui me permettront de me distinguer dans le Colorado vont commencer là.
Malgré tout j'arrive avec 2 heures d'avance à Cilaos je retrouve sans difficulté le stand A2R car en plus Siméon et Renan viennent me chercher avec une banderole à faire mourir d'envie les autres raiders, merci les gars vous avez été formidables. Voir Joël me réconforte aussi beaucoup car c'est lui qui me prend en charge complètement, me change, me soigne les pieds et surtout me coache pour la suite, aidés par les parents de Seb.
Et là chose extraordinaire, il fait encore jour quand je quitte Cilaos.
J'enchaîne Bras Rouge, Taïbit sans trop de difficulté mais au moment de basculer de l'autre côté une douleur fulgurante dans mon genou droit
Et donc le début du calvaire mais je ne le sais pas encore.
N'ayant toujours pas dormi depuis le départ je me ferais bien une petite sieste à Marla mais je n'y reste que 5 minutes car je tremble dans ma couverture de survie et décide donc tant bien que mal de tenir jusqu'à Roche Plate motivé par l'idée d'atteindre le mythique ravito qui est largement à la hauteur de sa réputation inter galactique (merci Jean louis, je revote pour toi pour chef de village l'année prochaine). De plus l'avis de Doc et ses médocs me sont également d'un grand secours pour la suite.
La descente vers la rivière se passe mieux que je ne le pensais, il faut dire que j'ai dormi un quart d'heure et ça m'a fait du bien. En revanche la Roche Ancrée est un enfer, en plus j'ouvre la marche pour 5 abrutis qui ne prendront jamais le relais et me laisseront devant jusqu'à ce que je craque (Vincent, je pense qui si tu avais été là une petite "générale" ne nous aurait pas déplu).
Mon genou me fait vraiment mal dans les descentes et je commence à réaliser que ça va être comme ça jusqu'au bout et qu'il va falloir serrer les dents car me connaissant, je sais que je ne lâcherai rien surtout que je peux encore être dans les 48h fixées.
Malgré tout j'arrive relativement bien à Aurère, après m'être fait enfumé par Tierry Técher à Ilet à Malheur.
Vu les circonstances je trouve que je ne m'en sors pas trop mal dans la descente jusqu'à la rivière et au 2ème passage de gué ou la catastrophe arrive, je glisse sur un galet et met un pied dans l'eau et là je me rappelle que ma mère m'avait dit "tu seras un homme mon fils" donc je ne crie pas mais la douleur est insoutenable. Je rallie tant bien que mal le poste et vais directement voir les podologues qui heureusement ne sont pas débordés.
Ils décident de photographier mes pieds, ce qui me rassure moyen, et me soignent en disant que ça tiendra jusqu'à La Redoute. Donc le moral remonte en flèche et je ne reste finalement que 45 mn.
La montée de Dos D'Ane se fait tipa tipa mais je suis toujours dans les temps et l'exploit est toujours réalisable.
Joël me double à mi parcours et au lieu de m'anéantir cela me motive encore plus.
Arrivée à Dos D'Ane, je retrouve nos ravitailleurs dont Marie Agnès et Flo dont la pêche est communicative et puis Dany, mon ami (si, si Dany...) celui qui m'a donné envie de faire ces folies.
Je me fais faire un méga strap au genou, je reprends un médoc et c'est reparti pour la dernière ligne droite et là les chronos parlent d'eux mêmes....
Si quelqu'un connaît quelqu'un au Guiness, ça m'intéresse... Je vous ne raconterai pas mon calvaire, Damien évoque le sien, et c'est vachement similaire, avancer pierre par pierre sans avoir l'impression de progresser. Je pense avoir expérimenté la douleur et ne suis pas sûr de vouloir renouveler l'expérience, (pas du Gr mais de la souffrance) mais je sais jusqu'ou je peux aller.
Mais quelque part au fond de moi je me dis que ça valait le coup.
Merci à mon fils Mathieu qui est venu me chercher pour faire les 100 derniers mètres du sentier, à Nat, Noélie et Marie et puis à tous les potes, ravitailleurs et coureurs car c'est aussi pour ça qu'on remet le couvert à chauqe fois.

Philippe GUERIN

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commentaires

S
<br /> Bravo Philippe pour ce récit haut en couleurs mais surtout pour ce GRR... haut en douleurs ! Toutes mes félicitations d'être allé au bout, même si tu seras d'accord avec moi... plus jamais ça. Tu<br /> as expérimenté des choses que nous ne connaissons pas (et ne voulons pas connaître !) mais je te souhaite d'autres GRR qui me "tout en douceurs" aux termes desquels je m'acquitterai de ma<br /> promesse.<br /> <br /> Seb<br /> <br /> <br />
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V
<br /> Salut,<br /> <br /> Impressionné par ton moral horne norme !!<br /> Merci pour la bonne ambiance d'avant course et aussi d'après course.<br /> Si tu veux l'année prochaine, je te porte comme au sortir d'un resto un dimanche soir d'après GRR .... <br /> <br /> Félicitations<br /> <br /> <br />
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D
<br /> Bravo Philippe, pour ton abnégation et ton courage. Et désolé de t'avoir fait faux bond au départ. Je garde en tout cas un super souvenir du trajet vers Saint-Philippe où l'ambiance très détendue<br /> m'a aussi permis de rester zen à l'approche du départ.<br /> <br /> (et sinon, les photo des podologues, elles sont disponibles quelque-part ???).<br /> <br /> <br />
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